Le Japon persite à exiger le droit de pratiquer la chasse commerciale et « scientifique » des baleines. Il l’a affirmé à nouveau hier à la réunion annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) au Portugal. Le prétexte « scientifique » a été utilisé pour tuer, à lui seul, plus de 10 000 baleines depuis 1988. On se demande qui peut croire à une fable aussi atroce.
Pourtant, la question de la chasse à la baleine ne passionne guère les Japonais. Il n’y a ni demande forte de la population, ni forte consommation de sa viande, devenue plus chère que le boeuf.
Un massacre sous prétexte d’écologie
Les causes de la fermeté japonaise sont donc à chercher ailleurs. Pour certains, elle découlerait de calculs politiciens. « Certains élus bénéficient des voix des villes de tradition baleinière, observe Kyoko Murakami, de Greenpeace Japon. Il existe des liens très forts entre l’Agence gouvernementale de la pêche, l’Institut de recherche sur les cétacés qui mènent les « recherches », et le groupe privé Kyodo Senpaku. »
Selon eux, la production d’un kilo de viande de baleine polluerait moins que celle d’un kilo de viande de boeuf. Massacrer une espèce au nom de l’écologie, il fallait oser.
Une tradition créée par les Américains en 1945
Le pricnipal argument invoqué reste que la chasse baleinière relève des traditions nationales, ce qui est entièrement faux. Il s’agit d’une idée imposée par l’occupant américain à la fin de la deuxième guerre mondiale, dans un contexte de pénurie alimentaire. A la fin des années 1940, elle représentait 45 % de la consommation totale de viande du Japon.
Le dépeçage des baleines au programme des écoles
L’an dernier, des écoliers étaient même invités à assister au dépeçage d’une baleine, chassée en mer la veille. Ils étaient invités à prendre des notes et à faire des croquis alors que le mammifère était découpé (voir photo). La porte-parole de l’Association japonaise de chasse à la baleine, affirmait l’importance pour les nouvelles générations d’apprendre la tradition japonaise.
Et tout ça pour rien…
L’Institut de recherche sur les cétacés persiste à clamer « l’importance, encore aujourd’hui, de la baleine dans l’alimentation japonaise ». Partant de cette logique, les opposants à la chasse, dans l’archipel et à l’étranger, sont présentés comme des « anti-Japonais ».
Masahiko Ishizuka parle de « mini-choc des civilisations ». Mais le Japon étant « un pays bénéficiant de nourriture en abondance », l’universitaire considère que « la baleine n’est en aucun cas indispensable au quotidien ».
Sources : Philippe Mesmer (Le Monde), Harold Thibault (Aujourd’hui le Japon) et Greenpeace
Photo: AFP
Encore une illustration de la bêtise humaine. Il est honteux de montrer ce triste spectacle aux enfants.
Le chant de la baleine, c’est le chant du monde…
La (re-)lecture de Moby Dick peut nous en apprendre un brin sur la démesure fatale de l’aveuglement humain… les faits ici relatés en sont une variante actuelle… à ce qu’il me semble.
sapo infiniment triste .
C’est navrant, en effet…