Georges-André posait la question il y a quelques jours de l’existence de succès littéraires qui aient pris naissance sur le web avant de devenir des livres largement diffusés par des moyens classiques. En voici un très bel exemple paru dans Le Monde, dont je reproduis ci-dessous les principaux extraits.
Hwang Sok-yong a traversé un demi-siècle de l’histoire de la Corée. Il a lutté pour la démocratie, il a été emprisonné pour ses idées. Ses romans (publiés en France aux éditions Zulma) ont pour toile de fond les déchirements d’un pays divisé (La Route de Sampo, Monsieur Han), sa participation à la guerre du Vietnam aux côtés des Américains (L’Ombre des armes), la dissidence et la répression (Le Vieux Jardin). Toute une génération, qui a grandi à l’heure de la partition de la Corée, peut se reconnaître en lui. Pourtant, les lecteurs de son dernier roman (non traduit) sont en majorité des jeunes de 20 à 30 ans.
Le livre infirme une idée reçue, qui veut que le Net tue l’écrit. Car Hwang Sok-yong a d’abord publié son texte en feuilleton sur son blog entre février et juillet 2008 : il a été lu et commenté par près de 2 millions de lecteurs. Publié sous la forme d’un livre à la fin de l’été, il s’est vendu à 500 000 exemplaires. Ce succès a incité d’autres écrivains de renom à faire de même.
La littérature en ligne n’est pas une singularité sud-coréenne. Mais en raison de la diffusion du Net dans la population, elle connaît un essor spectaculaire, avec des portails spécialisés dans la littérature.
La célébrité d’Hwang Sok-yong, dont le nom a circulé pour le prix Nobel de littérature, a assurément joué dans le succès de ce roman en ligne. Mais ce qui a sans doute séduit le jeune lectorat, c’est l’attitude du romancier. Hwang Sok-yong est allé vers eux, il leur a raconté sa vie lorsqu’il était adolescent. Une époque, au lendemain de la guerre de Corée (1950-1953), certes bien différente. Mais beaucoup se sont identifiés au parcours erratique, aux quêtes, à la rébellion, aux vagabondages, aux émois et aux bonheurs instantanés du lycéen en rupture de ban qu’a été Hwang Sok-yong.
« La société a changé, mais je ne pense pas qu’il y ait incompréhension entre les générations », dit-il. « Le livre que j’avais commencé à écrire était destiné à être publié de manière classique. J’y racontais mon adolescence, et en même temps, j’avais le sentiment que je ne connaissais pas ceux qui aujourd’hui ont l’âge que j’avais alors. Mon entreprise me semblait vaine ou simplement narcissique. J’ai failli arrêter. Puis j’ai décidé d’essayer de communiquer avec ces jeunes en publiant mon roman en feuilleton sur le Net. Et au fur et à mesure que j’écrivais, je recevais des messages, des commentaires et des questions de lecteurs dont les deux tiers étaient ces jeunes. »
Philippe Pons, envoyé spécial
L’article intégral est ici : Un nobélisable mise sur Internet
Photo : source web
Eh bien, tous les espoirs sont permis, Anna !!!
Effectivement j’ai l’impression que le bouche à oreille sur Internet commence à bien fonctionner pour la diffusion des livres. En ce qui me concerne, je me suis mis depuis peu à rédiger des notes de lecture sur les livres qui m’ont plu et que je mets en ligne sur des sites comme Alexandrie Online ou Zazieweb qui comportent des rubriques « criticosphère ». Ca permet non seulement de s’obliger à mettre au clair des impressions de lecture qui resteraient sans cela plus ou moins inabouties et se perdraient, mais aussi de faire partager nos plaisirs de lecteurs tout en contribuant à faire connaître des oeuvres qui nous ont marqués. Alors puisque moi je le fais, c’est que ça doit se faire, et, d’après ce que je constate, de plus en plus. Tu as tout à fait raison, Miss You.
Anna, futur Nobel ?
Effectivement, internet est une caisse de résonance… Personnellement, comme dit Miss, si quelqu’un que j’apprécie me recommande une lecture, j’achète souvent sans hésiter… Sur le net, en général chez amazon.fr. Ce site est intéressant à plus d’un titre : choix énorme, prix étudiés, commande en un clic si l’on est enregistré, livraison gratuite et rapide à partir de 20€, politique commerciale stricte, commentaires en ligne de lecteurs (je rejoins Georges-André sur cet aspect important)… A mon avis, c’est l’avenir de la distribution de produits culturels. Pourtant, j’étais un client/adhérent fidèle de la FNAC… J’y vais de moins en moins.
Pour le Nobel, je risque d’attendre : le monsieur était déjà un auteur connu quand il a eu l’idée d’écrire ses souvenirs sur le net et lorsqu’il l’a fait, il a eu 2 millions de visiteurs en 6 mois. Donc, si j’en parle ici, ce n’est pas parce que je m’y vois !!!
C’est juste à titre d’illustration que oui, on peut diffuser gratuitement une oeuvre et avoir malgré cela de très beaux chiffres de ventes quand on édite le texte gratuit en question.
Ben oui ma Caille, on t’as comprise va !
Je n’ai jamais cru que le net pouvait être un obstacle à l’écrit, je pense même le contraire. D’abord, ça veut dire quoi un obstacle à l’écrit ? Au livre papier ? Avec les forums, les blogs, les sites, les gens n’ont jamais autant écrit ! Avec internet, le fait de lire des commentaires sur des coup de coeur de lecture donne encore plus envie de lire des livres, des vrais, avec du papier et de la colle. La preuve, la souscription demandée à corps et à cris par les lecteurs déchaînés de Anna par exemple, pareil pour ceux de Ness qui attendent impatiemment l’édition papier des « Enfants de l’O ».
Bravo à ce monsieur au passage 😉
anti
« Avec les forums, les blogs, les sites, les gens n’ont jamais autant écrit ! »
Excellente remarque ! Ni autant lu ! (puisqu’il y a beaucoup plus de gens qui lisent les sources que tu mentionnes que de gens qui les alimentent).
Non, mais, il suffit de prendre les transports en commun pour voir les gens lire… C’est fou cette alerte on ne lit plus. J’y crois pas. Enfin, j’en vois pas des gens qui ne lisent pas.
anti
Tu peux répéter ? Je n’ai rien entendu, j’étais en train de lire.
Anna, à la page
Menteuse ! Tu roupillais sur ma frêle épaule en regardant le film !
anti, ascendant balance.
Hyène.
Anna, stand by (you)
Hyène ? Tsss ! Là, c’est plutôt Chat(te) Cale 😉
anti, pouit toi-même !