De gammes et d’âmes

Encore une bien belle journée que celle d’ hier. En fait, la plupart de nos journées sont belles. Il en faut vraiment beaucoup – et du sérieux – pour que ce ne soit pas le cas.

1772696082.jpgAprès un réveil tardif (vers 10h30, ce qui est tard pour moi), j’ai mis les dernières retouches à mon chapitre 11. Même si l’autosatisfaction est quelque chose dont je me méfie, je vais me risquer à dire que ces nouvelles pages marquent un pas en avant dans mon écriture. Je veux parler, plus exactement, de la façon dont j’ai décrit l’évolution graduelle des sentiments de Tony. Il s’agit d’un Rom vivant aux Saintes Maries. Il s’inspire en partie du personnage joué par Tchavolo Schmitt dans Swing, le film de Tony Gatlif. Il est l’un des deux protagonistes principaux de La veuve obscure avec Delia, jeune femme autour de qui tourne toute l’intrigue, dont je ne dirai pas beaucoup plus pour le moment. J’ai l’impression que je n’ai jamais su auparavant dépeindre aussi bien l’âme d’un homme, imprégné par l’histoire de son peuple, dont la générosité de coeur n’empêche pas les faiblesses et les zones d’ombre comme on en a tous. Empêtré dans ses sentiments et ses peurs, il se retrouve en position d’être le seul espoir de la jeune femme sur qui pèse une menace effrayante. Il n’a rien d’un héros et il va devoir se comporter comme tel.

En tout cas, il me tarde de connaître la suite de mon livre ! Ben oui, je suis la première personne à le lire et ne sais pas encore comment ça va tourner, tout ça, puisque j’écris au fur et à mesure que les idées surgissent, sans plan pré-établi. Mais c’est aussi ce qui permet de laisser l’intrigue se développer sans qu’aucun indice ne laisse au lecteur la possibilité d’imaginer la suite – puisque moi-même je l’ignore au moment où j’écris la scène en cours.

Bon, je ne veux pas dire par là que je trouve mon niveau d’écriture renversant, bien sûr, mais je crois avoir réussi à rendre vrai un personnage complexe tel que je n’aurais jamais su le faire dans mes premiers livres. Mon sentiment est que je dois cela, très banalement, à mon expérience qui se renforce avec le temps. J’en faisais part à Anti hier matin : d’une certaine manière, le blog lui-même y contribue par le fait que j’écris tous les jours un mot d’accueil, ce que je compare à un musicien qui fait des gammes pour assoir sa technique.

A propos de gammes, de toutes les façons de montrer les âmes mais aussi de les transporter, la musique est certainement l’une des plus puissantes et l’une des plus ancestrales. Ne parle-t-on pas d’harmonie pour qualifier un paysage superbe ou une relation humaine heureuse ? Comme pour prolonger cette réflexion, Anti m’a fait découvrir le DVD d’une superbe interprétation de La Traviata, dont la mise en scène est géniale et les chanteurs, Anna Netrebko et Rolando Villazon, tout simplement magnifiques. Elle en a mis un extrait dans son premier commentaire sur Tous à l’Opéra. Le revoici ici :

L’après-midi a été agréablement animée par le film Incognito et la soirée s’est poursuivie en musique, toujours avec La Traviata que nous n’avions pas eu le temps de voir en entier dans la matinée.

Très belle journée à tous

La photo de Tchavolo Schmitt vient de l’une de ses affiches, trouvée sur le web

5 Replies to “De gammes et d’âmes”

  1. boudufle Post author

    la traviata en boucle mais celui de Zeffirelli, là je mord si une personne me parle mdrrr !

  2. Anna Galore Post author

    « celui de Zeffirelli, là je mord si une personne me parle »

    Tu sais Boud, il y a beaucoup de gens qui ont découvert La Traviata grâce au film de Zefirelli, dont moi – avant, je n’en connaissais que les airs les plus célèbres. Alors ne mords pas trop (aïeuuuuh), il a quand même servi à quelque chose.

  3. Emma Post author

    Ah Traviata ! C’est l’opéra que je révère le plus. Tout y est dit.
    Et Villazon ? Je VEUX l’épouser pour qu’il me chante tout son répertoire toute la journée (bon j’ai aussi un faible pour Lang Lang, pour qu’il me joue du piano toute la journée, aussi…C’est peut-être pas incompatible ?)
    Je vous embrasse?
    Emma

  4. anti Post author

    Mdrrr Emma !

    C’est fou comme « la Traviata », inspirée par « la Dame aux Camelias » de Alexandre Dumas fils, repris dans « Love Story », bref, l’histoire de cet amour fou et voué à l’échec nous parle à tous…

    Je suis très émue encore une fois en lisant ta note Anna, alors qu’hier, parmi 50 articles trouvés de Patrice van Eersel, j’en ai gardé un que je voulais lire aujourd’hui, qui s’intitule : « Comment le verbe chanter tisse, paraît-il, l’humanité… »

    « Quand plusieurs personnes chantent ensemble, les harmoniques de leurs âmes se rejoignent, pour former une trame aussi chatoyante qu’un tissu de soie. “ Ces paroles tirées d’un texte soufi afghan pourraient servir de devise au Festival des musiques sacrées de Fès… »

    Toujours en harmonie…

    La musique, c’est le 7e Art Libéral, c’est Mercure, c’est lemessager des Dieux…

    anti

  5. ramses Post author

    La musique fait partie de mon univers… Elle accompagne toutes mes journées. Un espèce de 6ème sens, qui me permet d’être en relation permanente avec les âmes. C’est sûrement un point commun que nous avons tous ici, en plus du goût de la découverte.

    En ce qui concerne l’écriture, l’essentiel est d’avoir une belle histoire à raconter et les mots pour la dire… Et le courage de s’y mettre et surtout de persévérer… Puis de livrer le tout aux lecteurs et enfin de subir les critiques… Peu de gens sont capables, comme Anna, de réunir tous ces critères. En ayant en plus d’autres activités et une vie de famille…

    Tu m’épates, Anna !

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