Trois ans sur le web

Cela fait trois ans ce mois-ci qu’une certaine Anna Galore est arrivée sur le web en proposant ses romans gratuitement. L’occasion de faire un petit bilan provisoire en quelques chiffres.

Fin mai 2006, après deux brèves et vaines tentatives d’intéresser les gens à mon premier livre en ligne sur les forums de Libé et des Inrocks, j’ai débarqué sur celui de France Télévisions. Une habituée des lieux nommée Antillaise, dite aussi Anti, m’a aussitôt repérée. C’était le 23 mai, notre toute première rencontre. Je ne savais pas encore qu’elle deviendrait par la suite le centre de ma vie. Ni qu’elle était l’une des figures centrales du forum et que son soutien allait être déterminant pour faire décoller les téléchargements. En huit jours, « Les trois perles de Domérat » franchissait allègrement les 600 lecteurs, nombre qui triplera le mois suivant puis atteindra 3000 début août.

Carte des téléchargementsDès le mois de septembre, je mettais en ligne les deux autres volets de ma première trilogie, « Là où tu es », mon tout premier roman écrit entre 2004 et 2005, et « Le miroir noir » dont je venais de terminer le manuscrit. Les livres ont continué à s’enchaîner, au rythme de deux nouveaux par an. « La crypte au palimpseste » suivra en avril 2007, puis « Le drap de soie de temps », écrit en sept semaines et sorti en juillet de la même année. Début 2008, c’était au tour de « La femme primordiale » dont le dernier mot était écrit le 25 janvier pour l’anniversaire d’Anti. « Le septième livre » a été mis en ligne en octobre 2008.

Et nous voilà, trois ans après le coup d’envoi, avec un total de 168 332 lecteurs dans 136 pays autour de la Terre.

Le mois qui vient de s’écouler a vu tous les records de téléchargements battus avec 13 300 nouveaux lecteurs (j’arrondis), soit une moyenne de 450 par jour – un toutes les trois minutes. Le précédent record était à 9 700, en novembre dernier. Pour chacun des sept romans en ligne, le nombre de nouveaux lecteurs a été le plus haut jamais atteint.

Les trois perles de Domérat : 3 380 nouveaux lecteurs en avril (49 850 au total)
Là où tu es : 2 190 (35 240)
Le miroir noir : 2 080 (33 330)
La crypte au palimpseste : 1 495 (17 300)
Le drap de soie du temps : 1 530 (15 600)
La femme primordiale : 1 570 (12 510)
Le septième livre : 1 055 (4 460)

Nombre cumulé de lecteurs (par livre)                                                 Nombre cumulé de lecteurs (total)

En parallèle, le recueil Anna Chroniques a totalisé 490 téléchargements depuis fin février et la nouvelle érotique Oxana au plus haut des cieux, 130 depuis fin mars.

Une remarque finale. Au début, mes téléchargements provenaient en majorité des forums où je me montrais. Puis, un peu plus tard, de toute une variété de blogs tenus par des lecteurs qui avaient aimé, ainsi que de sites qui me référençaient, comme Livres pour Tous, Pitbook ou eBooks Gratuits. Le mois dernier, seulement 7% des accès à anna-galore.com sont venus de sites qui parlent de mes livres. Autrement dit, 93% des visites sont des accès directs, un indice certain de notoriété. La diffusion de mes romans est donc devenue largement indépendante de toute autre recommandation que le simple – et très efficace – bouche à oreille, avec, pour le démultiplier et l’amplifier, la formidable caisse de résonance que représente le web.

14 Replies to “Trois ans sur le web”

  1. anti Post author

    Comme le temps passe ! J’ai l’impression que cela vient de se passer, que je viens de trouver ce que je vais lire ce week-end… « Les trois perles de Domérat »…

    Bravo Anna ! C’est clair que tes livres bénéficient maintenant, largement d’un bouche à oreille qui vit sa vie.

    Je note la progression tranquille et régulière que suivent tous tes livres à partir du moment où ils sont mis en ligne.

    Tu fais un vrai travail même si tu y prends énormément de plaisir. Rien n’est laissé au hasard : renseignements, documentation, relectures faites par différentes personnes et considération de toutes les remarques avant de décider si oui ou non tu en tiendras compte, choix d’un imprimeur de qualité, petits clins d’oeil permanents aux uns et aux autres dans tes histoires qui sont et restent avant tout humaines et d’une grande humilité.

    Fan j’étais à la première heure, fan je reste !

    anti, quand j’aime le livre, j’prends l’auteur (oui, ok, j’l’ai déjà faite ;-))

  2. ramses Post author

    Bravo Anna,

    Tes courbes de lecteurs démontrent que leur progression est plus régulière que celle du CAC 40 !

    Tu devrais en envoyer un exemplaire dédicacé aux « grands patrons », ils pourraient les afficher dans leurs bureaux, pour se redonner le moral !

    Boutton (in petto) : « A droite, progression de mon salaire mensuel… A gauche, celle des bonus de mes 7 meilleurs traders ! (le petit marron « LFP » – en fait il s’appelle JK – a mis du temps à décoller, mais il s’est mis au diapason !) »

  3. Georges-André Post author

    Quel succès, Anna ! Te voilà devenue un phénomène de l’édition en ligne… Cela démontre qu’Internet est un véritable vecteur d’information et d’échanges qui bouleverse nos habitudes de lecture, un moyen de diffusion du livre dont la montée en puissance commence à sérieusement concurrencer les circuits traditionnels. Cela démontre aussi que le bouche à oreille s’y développe de plus en plus; et si le bouche à oreille, concernant tes livres, fonctionne de façon aussi efficace ce n’est dû bien sûr qu’à leurs qualités propres, à ce talent que tu as pour allier un art du récit savamment construit à un arrière-plan d’érudition historique convoquant tous les mythes qui nous fascinent.

    Question : as-tu une idée, à partir des retours que tu as pu avoir, de ce qui touche ainsi les lecteurs dans tes livres ? As-tu, comme pour les téléchargements, tenté d’établir des statistiques (plutôt incongru lorsqu’il s’agit de littérature, mais tant pis) sur ce qu’ils y allaient chercher ou y trouvaient ?

    Deuxième question : y a-t-il, à ta connaissance, d’autres phénomènes analogues sur le web, d’autres auteurs qui connaissent un tel succès ? Si oui, dans quels domaines ?

    Voilà mes quelques petites réflexions ce matin au réveil, accompagnées d’une pensée très cordiale pour tout le monde sur le blog.

  4. Anna Galore Post author

    Cher Georges-André,

    Merci pour ce commentaire à la fois très chaleureux et fort intéressant. Tes questions sont fascinantes mais leur répondre n’est pas évident.

    La première s’adresse plus à mes lecteurs qu’à moi-même. Anti apporte sa réponse dans son commentaire un peu plus haut, il y en a sans doute d’autres. Chacun peut être touché ou pas par ma façon d’écrire (je ne saurais pas la définir) ou les thèmes que j’aborde. J’ai souvent eu des réactions de lecteurs me disant : « Telle histoire, c’est exactement ce que j’ai vécu moi-même » – non pas l’intrigue bien sûr, mais la relation amicale ou amoureuse entre tel et tel personnages. Cela me surprend à chaque fois puisque, dans leur quasi totalité, mes histoires sont purement imaginaires, même si elles sont émaillées, bien sûr, d’éléments de ma vraie vie. Nos vies sentimentales et affectives ont quelque chose d’universellement humain que, peut-être, je sais retranscrire d’une façon qui touche le lecteur et fait qu’il s’y reconnait.

    Pour ta deuxième question, la réponse est plus simple : oui, il y en a d’autres et de plus en plus. Comme tu le soulignes, il s’agit d’une conséquence directe de l’existence d’internet. Un nombre croissant de créateurs au sens large s’en sert pour s’affranchir des circuits classiques d’édition et de distribution. L’exemple le plus largement répandu est celui de la musique : des centaines, voire des milliers d’artistes deviennent connus par la simple vertu de ce moyen de diffusion avant de poursuivre (ou pas) une carrière plus classique. Je pense, par exemple, à Arctic Monkeys, groupe de rock formé initialement d’adolescents entre 15 et 17 ans et qui a eu tellement de téléchargements de ses premiers morceaux il y a quelques années (là, il s’agit de millions mais c’est plus facile pour la musique que pour des livres) que très vite, une major du disque les a recrutés sur son label. En France, nous avons eu le cas éphémère mais célèbre de Kamini avec Marly Gaumont. Ephémère parce que l’artiste n’a pas su ensuite se renouveler et faire preuve de créativité, mais ça, internet n’y peut rien. Au bout du bout, ceux qui réussissent, c’est à dire ceux qui durent, ne le doivent qu’à la qualité de leurs créations (ou plutôt leur adéquation avec leur public), quel que soit le medium utilisé.

    Grand merci pour ton passage ici.

  5. anti Post author

    Coucou G.-A. ! Ca fait toujours plaisir de te lire. Pour répondre à la question que tu poses à Anna, quand je dis que je pense que ses livres plaisent autant parce qu’ils touchent à ce qu’il y a de plus universellement humain à savoir l’amour sous toutes ses formes et aux mythes fondateurs de l’humanité, je sous-tends le principal de l’oeuvre d’Anna : elle écrit par amour et elle ne parle dans ses livres que de NOUS, ses frères et soeurs d’âme. Elle n’est jamais au centre de ses histoires autrement qu’en tant qu’être humain, en tant que toi, moi, nous, eux.

    anti

  6. Georges-André Post author

    Bonjour à Antianna ! (l’être primordial unique, avant que les dieux, jaloux de son bonheur, ne décident de le couper en deux).
    Vous répondez à mes questions; du moins en ce qui concerne le caractère universel des romans d’Anna dont tu parles, Anti; sur ce point je suis tout à fait d’accord, cela explique suffisamment le succès des deux trilogies.
    Je reste davantage sur ma faim à propos du phénomène que cela représente : je sais qu’il en existe des exemples dans le domaine musical, mais dans le domaine littéraire (qui m’intéresse, évidemment…) ? Je vais creuser un peu la question en farfouillant sur le Net, ça me changera de creuser dans ma cave…

    PS (qui n’a rien à voir avec ce qui précède) : Appel à Lison et Ronron : ont-ils reçu « Le Paradise » que je leur ai expédié il y a plus de trois mois ? Je crains qu’il ait été égaré par les services postaux. Quelqu’un pourrait-il me communiquer une adresse de courriel ou un quelconque lien pour les joindre au cas où ils ne liraient pas ce commentaire ?
    Merci et pensées cordiales à toute la communauté d’Anna.

  7. Anna Galore Post author

    Je t’envoie les mails de nos deux anges québecquois.

    Dans le domaine littéraire, il y a eu plusieurs exemples, dont je n’ai malheureusemnt pas retenu les noms. Voici de quoi aider à les retrouver :
    – une auteure canadienne (justement) qui a mis son premier livre en ligne pendant un certain temps, a eu un très gros succès et du coup a été repérée par un éditeur qui a fait une version livre de son roman et en a vendu des centaines de miliers d’exemplaires – preuve que le gratuit ne tue pas le payant et que les deux systèmes de diffusion peuvent servir de tremplin l’un à l’autre.
    – une blogueuse américaine, qui écrivait tellement bien sur sa vie de galères diverses que – pareil – un éditeur lui a proposé de sortir ses chroniques sous forme d’un livre, qui a rencontré un tel succès qu’un film en a été tiré. C’était il y a un an ou deux à peine.

  8. Jayshree Post author

    Accepte mes félicitations de tout coeur chère Anna… je suis fière de te connaître…

  9. Anna Galore Post author

    Oui, c’est vrai, très belle rencontre puisque notre amitié s’est renforcée avec le temps, de même qu’avec Réginelle ou Lyla.

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