Hier soir, sur Arte, nous avons vu les documentaires consacrés à l’épopée de Gilgamesh et la découverte de Babylone.
Le premier, bien qu’intéressant, était un peu irritant à suivre en raison de sa forme de docudrame où les interviews et documents d’archives étaient mêlés à des scènes « reconstituées » par des acteurs pas forcément convaincants.
Le second était tout simplement passionnant du début à la fin. On y voit, entre autres, une jeune irakienne vivant en Europe écouter l’histoire ancestrale de son peuple racontée par un chercheur allemand (extraordinaire de clarté et d’érudition) et finalement aller visiter la porte d’Ishtar au musée Pergamon de Berlin – très émouvant.
Mais je reviens à Gilgamesh. La narration de son épopée a été l’occasion de rappeler son passage le plus saisissant selon moi, celui du récit d’un déluge qui colle scène par scène avec celui raconté dans la Bible. Seuls les noms des personnages et quelques autres détails secondaires changent. En voici un résumé.
Les dieux décidèrent de détruire les humains au moyen du déluge. Is ne supportaient plus le vacarme que faisaient les humains.
Ea, le dieu des eaux douces (un des créateurs de l’humanité), avertit Outanapishtim de la décision des dieux. Il lui ordonna de construire un bateau pour sa survie et celle de toutes les espèces vivantes. Il lui dit quoi répondre si on l’interrogeait sur ce qu’il était en train de faire.
Outanapishtim obéit à Ea; il construisit le bateau selon les mesures qu’on lui avait indiquées. Avec sa famille et ses biens, les artisans qui l’avaient aidé et les animaux, il monta dans le bateau.
Outanapishtim ferma la porte du bateau. Le déluge commença et dura sept jours. Il était si terrible que les dieux eux-mêmes prirent peur et allèrent se réfugier au plus haut des cieux. La grande déesse Ishtar, prise de pitié, regretta sa décision. Les eaux recouvrirent la terre pendant un peu plus d’un mois.
Le bateau échoua sur le mont Nitsir.
Outanapishtim envoya une colombe, pour voir si les eaux avaient baissé. Elle revint. Il envoya alors une hirondelle. Elle revint. Il envoya un corbeau. Il ne revint pas.
Outanapishtim vit l’état de la terre. Il ouvrit les portes du bateau et tous sortirent, sauf lui. Il était découragé, parce qu’il avait vu les cadavres dispersés sur toute la terre retourner à la poussière. Malgré tout, il finit par sortir.
Il offrit un sacrifice d’action de grâces aux divinités, qui accoururent et s’agglutinèrent comme des mouches autour du sacrifice. Ishtar invita tous les dieux à prendre part au sacrifice, sauf Enlil qui avait provoqué une destruction dépassant tout ce que les autres dieux avaient imaginé. Enlil était en colère parce que des humains avaient survécu. Après avoir parlé avec Ea, il finit par se calmer.
Enlil bénit Outanapishtim et lui permit de devenir immortel et semblable aux dieux.
Ishtar annonça qu’elle n’oublierait jamais ce qui s’était passé.
Le texte ci-dessus a été repris du site la-bible.net, où il est comparé pas à pas à la version de la Bible. Il date de 2700 avant notre ère et il est donc antérieur à la Bible.
Selon les archéologues, le déluge raconté dans l’épopée de Gilgamesh s’est réellement produit. En témoignent des couches de sédiments trouvés lors de fouilles allant jusqu’à 15 mètres de profondeur sur différents sites de l’ancienne Sumer – au sud de l’Irak actuel. Leur profondeur correspond aux dates estimées de la naissance du récit.
Photos prises à l’exposition Babylone au musée du Louvre en avril 2008.
Ce qui m’a tout d’abord surprise, c’est le rôle de messager des Dieux du Corbeau. Cet animal est tellement mal vu en Europe, que j’en avais oublié qu’il était plutôt positif pas très loin de chez nous (je le savais pour le bouddhisme où les corbeaux annoncent de très bonnes nouvelles. Cf. la naissance du Dalaï Lama).
Ensuite, le Déluge… est un vaste sujet que l’on retrouve un peu partout dans le monde. C’est étonnant !
L’article de Wikipédia est pas mal dans son genre : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9luge
Le déluge, c’est vraiment le mythe de la germination et de la regénération : les choses disparaissent mais se transforment comme le grain de blé qui meurt pour donner vie à l’épi.
Il faut savoir se détacher des êtres et des choses.
anti, pas de problème.
« Il faut savoir se détacher des êtres et des choses. »
D’où l’expression « après moi le déluge » ?
mdrrrrr