Comme Miss le signalait dans sa note « La pyramide du Louvre, quelle histoire !« , le musée du Louvre fête les vingt ans de la pyramide.
À cette occasion, ARTE mobilise son antenne et propose une journée spéciale, aujourd’hui samedi 25 avril, pour découvrir cette prestigieuse institution sous toutes ses facettes et propose un programme plus qu’alléchant (articles et extraits vidéo en cliquant sur les liens) :
14h00 – « Les Nabatéens, de Pétra à Medaïn Saleh »
14h50 : « Herculanum, une bibliothèque sous les cendres »
15h50 – « La bataille de la pyramide »
La construction de la pyramide fut une aventure tumultueuse, retracée ici par ses principaux protagonistes, de Ieoh Ming Peï aux artisans du chantier.
Pour faire simple, c’est souvent extrêmement compliqué.
L’histoire oubliée d’un chantier colossal où un architecte étranger, revisitant avec audace l’un des symboles de la culture française, suscita l’une des plus belles levées de boucliers de l’histoire de l’urbanisme, et posa des problèmes techniques énormes et inédits. Car, ainsi que le résume l’un de ses maîtres d’œuvre, « pour faire simple, c’est souvent extrêmement compliqué ». Les principaux acteurs de l’aventure, aux premiers rangs desquels Ieoh Ming Peï, Émile Biasini – qui fut directeur du projet Grand Louvre – ou l’ex-ministre de la Culture Jack Lang, mais aussi les conservateurs d’alors ou les laveurs de carreaux, la font revivre dans un montage alerte et documenté. Jubilatoire ! (Lire aussi : La pyramide de la discorde).
16h45 – « Le réveil d’Apollon »
Après trois ans de restauration, la galerie d’Apollon au Louvre a rouvert ses portes en 2004. Jérôme prieur a filmé la renaissance de ce lieu unique.
En 1661, Louis XIV commande à l’architecte Le Vau et au peintre Le Brun la construction d’une grande galerie royale au cœur du Louvre. Quelques années plus tard, le roi décide de déplacer la cour à Versailles. Abandonnée, la galerie d’Apollon servira de modèle à la galerie des glaces de Versailles. Elle ne sera achevée que deux siècles plus tard par l’architecte Félix Duban, en 1851, à la veille du coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte.
Le pouvoir de l’art
Peintures, sculptures en stuc, boiseries et tapisseries constituent un décor féerique monumental qui témoigne de deux cents ans d’histoire de l’art, et qu’il fallait restaurer. Pendant plus de deux ans, Jérôme Prieur a suivi cet immense chantier. Son film est à la fois un document sur le gigantesque travail de restauration et un voyage dans le temps. À mesure que les couleurs et les formes renaissent sous les mains des restaurateurs ressurgit l’histoire d’un lieu où l’art et la politique ont été intimement mêlés. Entreprise au moment où Louis XIV commençait à gouverner seul, la galerie d’Apollon, célébration du dieu du Soleil, fut le premier théâtre du pouvoir absolu, avant Versailles. Un lieu dont la signification change lorsque Delacroix prend la suite des travaux sous la IIe République… Des historiens d’art, des historiens des idées, des écrivains, des conservateurs nous entraînent dans l’exploration de ce décor fascinant, servi par la beauté des cadrages et de la lumière, par l’élégance des mouvements de caméra. Entre passé et présent, sur une musique de Marc-Olivier Dupin, le film de Jérôme Prieur nous donne l’occasion de voir cette galerie comme aucun visiteur du Louvre ne la verra plus jamais.
18h15 – « La vie cachée des œuvres : Rembrandt »
20h45 – « À la recherche du roi Gilgamesh »
L’épopée de Gilgamesh, considérée comme le plus ancien récit de l’humanité, suscite nombre de questions sur ses origines. Histoire ou mythe ?
L’épopée de Gilgamesh, oeuvre attribuée à Sin-Leqe-Unnini et comprenant trois mille vers rédigés en écriture cunéiforme sur douze tablettes d’argile il y a près de trois mille deux cents ans, raconte les exploits du roi sumérien Gilgamesh, personnage brutal et impétueux, vivant dans la démesure et le luxe. Qu’il ait vraiment existé et régné sur Uruk, en Mésopotamie, n’a jusqu’ici pas été démontré. Mais de nouveaux fragments de tablettes ont récemment été découverts, et avec eux autant d’indices. À quoi s’ajoute la découverte récente du site d’Uruk par des archéologues allemands.
L’épopée décrit le voyage initiatique du roi, accompagné de son alter ego Enkidu. Ce dernier meurt, et Gilgamesh, au désespoir, part à la recherche du secret de l’immortalité avant de comprendre qu’il n’est pas dans la nature de l’homme de braver la mort. Assagi, le roi retourne à Uruk où il bâtit un immense rempart pour garantir la prospérité et la paix dans la ville.
Aujourd’hui, des recherches archéologiques, présentées dans le film, ont mis au jour les ruines de cet ancien rempart. On verra aussi renaître Uruk, la première métropole du monde, grâce aux images de synthèse, alors que des scènes de fiction font revivre la cour de Gilgamesh, les différents épisodes de son épopée ainsi que les grands moments des fouilles, comme la découverte par l’archéologue britannique Henry Layard, en 1872, à Ninive, des premières tablettes d’argile mentionnant le Déluge, ce qui avait fait sensation à l’époque. Une quête passionnante, entre mythe et histoire.
21h40 – « B… comme Babylone »
Une plongée parmi les trésors de la première grande capitale mondiale, à la fois ville maudite et berceau d’une civilisation fascinante, disparue il y a 3 000 ans.
La cité mythique de Babylone est née en Mésopotamie, il y a près de 5 000 ans. Disparue 2 000 ans plus tard, elle fut finalement redécouverte à l’orée du XXe siècle. La célèbre porte d’Ishtar, exhumée en 1989 puis transportée pierre par pierre et reconstruite au Pergamon Museum de Berlin, le Code d’Hammurabi, traité de justice précurseur conservé au musée du Louvre, ou les fameuses tablettes en argile couvertes de cunéiformes qui attestent d’une explosion véritable de l’écriture sont autant de traces émouvantes de cette société, qui signent la naissance de nos civilisations.
L’histoire de Babylone à travers les siècles est celle d’un mouvement perpétuel qui oscille entre destruction et reconstruction. Même reconstruite par Saddam Hussein, puis investie par une base militaire américaine lors de la guerre en Irak, Babylone reste aujourd’hui une légende, toujours fantasmée dans les représentations multiples qui en ont été faites : la tour de Babel, Nabuchodonosor ou Sémiramis peinte par Degas, la légende des jardins suspendus, les récits d’Hérodote, ou les péplums italiens…
B… comme Babylone part à la découverte de cette civilisation en rencontrant ceux qui ont exploré ce site aujourd’hui inaccessible comme Béatrice André-Salvini du musée du Louvre, l’une des rares personnes au monde à lire le babylonien « dans le texte », ou Joachim Marzahn à Berlin. Nous suivons Salam Jawad, jeune iconographe d’origine irakienne qui collecte des objets babyloniens pour une future encyclopédie en ligne. En cheminant à ses côtés, nous partons pour un voyage fascinant, à la fois scientifique, culturel et humain…
22h35 – « Metropolis »
23h20 – « La ville Louvre »
À l’occasion du grand réaménagement du Louvre, à la fin des année 1980, Nicolas Philibert (le réalisateur d' »Être et avoir ») a filmé le ballet des œuvres et des hommes. Un hommage émouvant et insolite à tous les « artisans » de l’art.
Derrière une petite porte de la réserve, des œuvres se dévoilent dans le rond de lumière d’une lampe de poche. Bientôt, elles seront accrochées aux murs des nouvelles salles. Les œuvres – sculptures, peintures – et les hommes – techniciens, restaurateurs – ont déjà entamé leur ballet : dans la cour, une grue soulève une immense toile représentant une femme aux mains jointes ; à l’intérieur, les peintres rafraîchissent les murs, les restaurateurs travaillent dans leur atelier, les oeuvres se déplacent le long des couloirs ; deux conservateurs organisent les nouveaux accrochages, des employés reçoivent une formation de secourisme…
Des œuvres et des hommes.
Histoire secrète, insolite et émouvante d’un lieu qui se réorganise, « La ville Louvre » révèle déjà tout le style de Nicolas Philibert, notamment son sens du cadre et de la situation, de la narration et des personnages. Ici, ce sont moins les œuvres qui l’intéressent que le rapport que le personnel du Louvre entretient avec elles. En introduisant une caméra mobile et très vive au coeur de l’agitation fébrile du grand réaménagement, Nicolas Philibert rend hommage aux « artisans » de l’art, qu’ils soient conservateurs ou ouvriers. Il privilégie l’émotion mais aussi les situations cocasses nées du contraste entre la trivialité des moyens utilisés et la beauté immortelle des oeuvres. Des moments où le quotidien se mêle à l’exceptionnel, le prosaïque au sublime. Par exemple lorsqu’une sculpture noire aux yeux perçants est transportée tel un supplicié au bout d’un Fenwick ; quand un peintre en bâtiment repeint une plinthe au pied d’un tableau ; ou lorsqu’une jeune fille tire au pistolet en plein musée pour tester l’acoustique.
Une journée qui s’annonce sous le signe de la découverte une fois de plus !
A lire aussi sur le blog, entre autre (j’en oublie certainement) :
Le temps qu’il fait, le temps qui passe
Babylone, perverse et merveilleuse
Sources articles et photos Arte TV sauf pour celle de la pyramide.
Très belle journée à tous.
anti
Pfiouuuuuuuuuu… Fantastique !!!
Nous ne louperons pas ce soir Gilgamesh et B comme Babylone. J’ai vu il y a quelques années « La ville Louvre », très intéressant documentaire sur les coulisses de ce musée hors norme.
« Nous ne louperons pas ce soir Gilgamesh et B comme Babylone. »
Ah ben voilà ! Je l’ai lu sur le blog que j’allais les voir ces émissions, alors je les ai vues !
Ah ! Ben, c’était vachement bien ! Une chose est certaine, j’ai plus que jamais envie de retourner voir la porte d’Ishtar à Berlin !!!
anti, rose brique à la menthe.
Bon, j’ai tout loupé, pour une fois que je m’absente ! Mais j’espère des rediffusions…
Anti, « Ich bin ein Berliner » (J.F. Kennedy).
Tout se tient…
Ramses, oui, il y a des rediffusions et en particulier, tu as accès gratuitement en ligne à toutes les émissions d’Arte pendant les sept jours qui suivent leur diffusion en allant sur le site de la chaîne :
http://plus7.arte.tv/fr/1697480.html
Merci Anna, je vais voir ce lien.