Pour finir – ou commencer pour d’autres – cette journée en beauté, un article sur LE film que j’ai envie de voir en ce moment, ta daaaaam :
Voici ce qu’en dit Le Monde « Be Happy », la leçon d’optimisme de Mike Leigh
Mike Leigh a une réputation trompeuse. Ce jeune homme en colère, il a combattu, dans les années 1980, la politique ultralibérale de Margaret Thatcher, stigmatisé les inégalités sociales, dénoncé la mise à l’écart des défavorisés. Cet engagement ne l’empêche pas d’apprécier la satire narquoise. Moins viscéralement réaliste que son compatriote Ken Loach, il cultive un goût de l’outrance théâtrale et un humour grinçant. Le voir adopter le ton de la pure comédie n’est donc qu’une demi-surprise.
Pour aller à l’encontre de l’atmosphère de ce début du XXIe siècle, qu’il qualifie de » tordue et cynique », il valorise son héroïne : une fille positive, déterminée à prouver que le bonheur peut être contagieux. Voici donc Poppy, grande bringue enjouée, fringues chatoyantes et blagues au bord des lèvres, cliente des puces et amatrice de trampoline, une cycliste pimpante qui plaisante même quand on lui pique son vélo.
Poppy a ses problèmes : un célibat qui se prolonge, une soeur aînée conventionnelle, une vertèbre déplacée. Mais elle ne perd jamais le sourire et, communicatrice née, elle tente de dérider tout le monde, un libraire ombrageux, un ostéopathe consciencieux, le moniteur d’auto-école avec lequel elle prend des cours de conduite et qui s’avère agressif, coincé, crispé sur l’image de bon professionnel qu’il veut donner de lui-même et agacé par cette cliente excentrique qu’il considère comme une arrogante.
CULTIVER SA SINGULARITÉ
Mike Leigh tire le maximum de ses comédiens qu’il invite à participer à la composition de leur personnage et à inventer un langage personnel. Il a révélé David Thewlis, Gary Oldman, Tim Roth et Katrin Cartlidge. L’euphorie distillée dans Be Happy repose sur l’abattage de Sally Hawkins, petit clown exubérant, prompte aux grimaces et prônant l’idéal de mourir en riant. Il faut la voir froncer le nez, hocher la tête, chantonner à tout propos, désamorcer toute polémique et ponctuer deux phrases sur trois de mimiques et d’onomatopées ludiques. Elle a remporté le Prix de la meilleure actrice au Festival de Berlin.
Titre explicite (l’original est Happy-Go-Lucky), Be Happy exhorte à la joie de vivre.
Considérant que le monde est une scène où il vaut mieux jouer à espérer que pleurer, persuadé que chaque individu détient les clés de son personnage même si son costume est déterminé par son environnement social, Mike Leigh prône la quête de l’émerveillement dans un contexte désenchanté. Masque de politesse, de pudeur, d’optimisme, la loufoquerie de Poppy ne gomme pas son statut de coeur solitaire ni les malheurs qui l’entourent, elle constitue un réconfort. Une leçon de subversion.
Car tous ceux qui, autour d’elle, affichent leurs traumatismes et s’engluent dans leurs misères, sont condamnés à ne pas s’en sortir. Ainsi le moniteur quasi névrotique, mais aussi la soeur autoritaire et la prof de cours de flamenco. Il n’est pas innocent que Poppy soit institutrice.
Le film fait le constat d’une certaine impuissance de l’enseignement scolaire à régler des conflits qui le dépassent et illustre une pédagogie de la décontraction. Il s’agit pour tout un chacun de cultiver sa singularité et de déployer une bienveillance de tous les instants à l’égard des autres.
Be Happy apparaît en quelque sorte comme l’envers de Naked, beau film de Mike Leigh où un déclassé caustique traînait sa dépression mélancolique dans les bas-fonds de Londres. Errant dans une atmosphère nocturne, ce clown métaphysique citant Shakespeare représentait tout ce contre quoi se bat Poppy et ses couleurs vives : l’idéalisme frustré mué en cynisme, l’altruisme dévoyé en agressivité, la sordide conséquence d’un mauvais système d’éducation.
Be Happy, de Mike Leigh. Film britannique. Avec Sally Hawkins, Eddie Marsan, Alexis Zegerman. (1 h 58.)
Jean-Luc Douin
anti, you know what !
Je suis fan de Ken Loach et plus généralement du cinéma « social » anglais, toujours d’une grande justesse et jamais chiant parce que plein d’humour et de distance très british.
De Mike Leigh, j’ai vu Secrets and Lies (Secrets et Mensonges), un petit bijou sur un sujet pas évident qui avait eu la palme d’or à Cannes. Ca me donne bien sûr très envie de voir Be Happy.
Anna, don’t worry
On se fait une toile ?
anti, a règné sur le net.
très alléchant…..
Tu baguenaudes dans les pâturages
Tu t’en vas te promener
Belle des Champs
Qu’il est blanc, qu’il est crémeux ton fromage
Dis, donne-nous en un peu
Belle des Champs
Dis, tu nous en donnes, dis ?
Oh oui, donne-nous en !
Donne, donne, donne, dis
Belle belle des champs
Dis donne-nous un peu de ton fromage
Tout le monde t’aime tant…
http://www.youtube.com/watch?v=Xiuyrl1GOTI&feature=related
anti, Allez Richard ! Allez Richard !
Argh ! C’est une vile tentative de me mettre ça dans la tête pour la journée ?
Hé ben, puisque c’est comme ça:
Asimbonanga
Asimbonang’ uMandela thina
Laph’ekhona
Laph’ehleli khona
Anna, la clegg des champs
Avis aux amateurs ayant Canal +, c’est ce soir à 20 h 45 😉
anti, happy face !
Enthousiasme retombé comme un soufflé. Une grosse déception que ce film.
Pô grave, Anna a fait la sieste et moi, ben… comme d’hab, j’ai attendu queça se termine !
anti
Mouifff… On sent les bonnes intentions mais j’ai trouvé le rythme poussif et les dialogues maladroits (sauf l’engueulade avec le moniteur, seul moment vraiment vivant du film)