J’en ai déjà parlé plusieurs fois sur le blog, Nicolas Hulot va enfin présenter l’adaptation cinématographique de son livre : Le syndrôme du Titanic au cinéma à partir du 7 octobre et en avant-premières dans plusieurs villes de France, à Montpellier ce soir.
Les jours du monde tel que nous le connaissons sont comptés. Comme les passagers du Titanic, nous fonçons dans la nuit noire en dansant et en riant, avec l’égoïsme et l’arrogance d’êtres supérieurs convaincus d’être « maîtres d’eux-mêmes comme de l’univers ».
Et pourtant, les signes annonciateurs du naufrage s’accumulent : dérèglements climatiques en série, pollution omniprésente, extinction exponentielle d’espèces animales et végétales, pillage anarchique des ressources, multiplication des crises sanitaires. Nous nous comportons comme si nous étions seuls au monde et la dernière génération d’hommes à occuper cette Terre : après nous, le déluge ?
Nicolas Hulot a parcouru notre planète sous toutes les latitudes. Nul ne le sait mieux que lui : c’est un espace exigu, aux équilibres précaires. Ce livre est un ultime cri d’alerte avant de céder au désespoir : si nous tous, riches comme pauvres, ne modifions pas immédiatement notre comportement pour faire « mieux avec moins » et mettre l4écologie au centre de nos décisions individuelles et collectives, nous sombrerons ensemble.
Nous devons être solidaires du vivant comme du futur : cet avertissement, Nicolas Hulot s’en est fait le messager passionné et infatigable, du sommet de Johannesburg à l’école de son village, des lambris dorés de l’Élysée aux exploitations agricoles de Bretagne et de Lorraine. « Je ne suis pas né écologiste, nous dit-il, je le suis devenu. » Et nous aussi nous pouvons, nous devons le devenir.
Le Syndrome du Titanic est un livre essentiel, à lire d’urgence. Avec Nicolas Hulot, nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas.
Après Une vérité qui dérange portée au cinéma par Al Gore, après Home de Yann Arthus-Bertrand, Océans, le terrible We feed the world etc. Nicolas Hulot se lance à son tour dans le documentaire engagé sur grand écran.
Voici un article du Midi Libre.
Ce soir, dès 20 h, Nicolas Hulot dévoilera en avant-première son long-métrage < « Le Syndrome du Titanic » au Gaumont Multiplexe, à Montpellier. Documentaire engagé, ce film dénonce les conséquences de notre modèle économique, toujours en quête de progrès. En marge de ce rendez-vous, découvrez l’entretien que Nicolas Hulot a accordé à Midi Libre.
Ce documentaire est un constat accablant de l’état de la planète. Quelles leçons peut-on en tirer ?
C’est un cri d’espoir et de désespoir. Si j’avais fait ce travail il y a quatre ans, j’aurais pu me limiter à un constat des dégradations écologiques. Désormais, il faut passer à une étape supérieure car le contexte a changé. Les crises écologique, économique et sociale se sont combinées.
Pour faire face, nous devons envisager des mutations profondes où chacun doit prendre sa part de responsabilité. La seule peur à avoir, c’est de contourner le danger. Nous avons une opportunité inespérée de redéfinir l’ambition du projet humain. Avec deux priorités : réhabiliter la planète et nos ressources, et réduire les inégalités qui ne sont pas supportables.
Les politiques agissent suffisamment ?
En France et en Europe, il n’y a jamais eu autant de choses de faites. Mais, les phénomènes que l’on combat vont plus vite que les réponses apportées. Le Grenelle de l’environnement et le Pacte climat énergie sont d’excellentes initiatives. Regarder la réalité en face impose que l’on change d’échelle. Si toutes les dispositions du Grenelle sont mises en œuvre, je pense que la France va franchir une étape cruciale et rattraper son retard européen.
La taxe carbone fait débat. Quelle position adoptez-vous ?
Un consensus s’est dessiné sur l’efficacité de la « contribution climat énergie ». Pour autant, on voit qu’avec cette taxe carbone, les vieux démons inhérents à l’affrontement droite-gauche ressurgissent. Or, l’idée est bel et bien d’anticiper, parce qu’on va être condamnés à consommer moins d’énergie. Le débat doit maintenant porter sur la redistribution, l’équité sociale. L’objectif de cette contribution est d’inciter tout un chacun à réduire sa consommation. Il faut permettre aux plus démunis, aux précaires énergétiques, de le faire. Donner un prix au carbone, c’est la meilleure solution. C’est indéniable : on va vers une décroissance pétrolière et le prix du carburant va augmenter. A ceux qui disent que cette taxe est injuste, je leur réponds qu’il est injuste de ne rien faire. En aucun cas, il s’agit de faire un impôt supplémentaire mais plutôt un transfert de la fiscalité du travail. Lorsque j’entends dire qu’il suffirait de taxer les groupes pétroliers et de mettre en service des voitures électriques, je qualifie cela de propos de magiciens.
Le succès d’Europe Ecologie, c’est le résultat d’une vraie prise de conscience dans l’opinion ?
En tout cas, les gens manifestent une véritable préoccupation sur ces sujets environnementaux. Le succès d’Europe Ecologie traduit une inquiétude. C’est un message lancé à la classe politique sur les impératifs écologiques et sociaux. Mais, il ne faut pas tirer de leçons hâtives. Ne pas extrapoler le succès. Se mettre au travail et éviter les formules simplistes, voilà l’essentiel.
Franchir le pas, participer à un gouvernement, vous y pensez sérieusement ?
Je fais en permanence de la politique ! Comme tous ceux qui veulent apporter une influence sur la trajectoire de nos sociétés. Pour ce faire, il n’y a pas besoin d’être en pleine lumière toute l’année. Au sein de la Fondation, c’est là où je suis le plus utile. Les livres, les films et le dialogue entretenu avec l’ensemble des acteurs de la société apportent notre contribution. Mon avenir immédiat se situe au sommet de Copenhague où il faut trouver un accord pour succéder au protocole de Kyoto.
Un rendez-vous majeur à votre avis ?
Ce sommet qui doit décider de la stratégie mondiale contre les émissions de gaz à effet de serre retient toute mon énergie.
Cette conférence de Copenhague, en décembre, constituera une heure de vérité pour l’humanité. Les experts du Giec le disent. Ne rien faire, c’est continuer à naviguer dans le brouillard avec un bandeau devant les yeux. Pour la planète, il n’est pas trop tard, mais plus que temps.
Propos recueillis par Anthony JONES
Pour la Nature, c’est tous les jours le 11 septembre
Plus d’infos sur :
le Site de Ushuaïa
We feed the world
A lire aussi, les notes sur les documentaires : Un jour sur Terre et Nos enfans nous accuseront, Welcome Home, ce soir at Home. « Océans. La face cachée de la Terre. »
Sur le blog, retrouvez Yann-Arthus Bertrand dans : Vu du Ciel et 6 milliards d’autres.
PETITION A SIGNER POUR COPENHAGUE ::::::>> ICI < <
anti
Pétition signée. Le titre du livre (et du film) est remarquablement bien trouvé.
Deux phrases fortes me marquent :
« Comme les passagers du Titanic, nous fonçons dans la nuit noire en dansant et en riant, avec l’égoïsme et l’arrogance d’êtres supérieurs convaincus d’être « maîtres d’eux-mêmes comme de l’univers ». »
« Pour la planète, il n’est pas trop tard, mais plus que temps. »
Ce qu’on se disait ce midi avec Anna, ce que plus le temps passe, plus les problèmes s’aggravent et plus ils convergent et plus on ne peut les traiter sans changer notre mode de vie global radicalement.
On ne peut pas parler climat, sans parler sur-exploitation, pollution, non respect de toutes les formes de vie (humaine, animale, végétale etc.). Bref, il va falloir qu’on soit responsable. Et pour de vrai !!! Et ça commence par notre propre manière de consommer, et/ou d’agir et d’être cohérents…
http://citizenjournalism.blogs.courrierinternational.com/media/01/01/35f2421070bd1287c21d4c9e401c0238.gif
http://citizenjournalism.blogs.courrierinternational.com/media/00/00/998577c14e87988d8c792fab31990bce.gif
http://img510.imageshack.us/img510/7840/pandadh5.jpg
http://a7.idata.over-blog.com/0/03/52/29/nicolas-hulot1-copie.jpg
C’est pas gagné…
anti
Quand la Chine, l’Inde et la Russie regarderont dans la même direction que Nicolas Hulot, je commencerai à croire que la situation est réversible… La dépollution est un rêve de riches, mais les pays développés ont-ils les moyens politiques et financiers de leur ambition internationale ? La « taxe carbone » est un impôt déguisé, qui donne bonne conscience. Son affectation est des plus floues ! Telle qu’elle est présentée, c’est plutôt un « droit à polluer ». Un contrôle mondial de la pollution pourrait produire des effets. Au risque d’en choquer certains, seule une dictature pourrait y parvenir.
« Quand la Chine, l’Inde et la Russie regarderont dans la même direction »
Sans oublier les USA, l’un des tous premiers pollueurs de la planète. Un seul état américain pollue plus en moyenne qu’une centaine de pays en développement.
La bande annonce du film est disponible et en ligne
http://www.voyageons-autrement.com/le-syndrome-du-titanic.html
Merci beaucoup pour le lien. Chouette site que le votre.
anti
Aujourd’hui, sortie nationale du film « Le syndrome du Titanic ».
A la personne de « éco tourisme » : d’habitude, j’efface systématiquement les liens qui sont là uniquement pour faire de la promo, ce qui est votre cas. Mais je trouve votre initiative intéressante, donc je laisse votre lien…
Une petite remarque : la carte sur votre page d’accueil ne marche pas bien. Quand on clique sur un département, la liste des villes ne s’affiche pas, en tout cas sur mon navigateur (IE).
Le Figaro n’a pas aimé, nous a dit Ramses. Par contre, sur Slate, si !
Un parallèle, qui ne manque ni d’esprit ni de force, sur les évènements majeurs qui se sont déroulés entre l’année où est sorti le film « Les vacances de Monsieur Hulot » et aujourd’hui où sort le film d’un autre Monsieur Hulot.
(chapeau pour l’idée)
http://www.slate.fr/story/11257/le-%C2%ABsyndrome-du-titanic%C2%BB-monsieur-hulot-de-retour-au-cinema
J’apprécie la chronique de Sandrine Bélier, par contre certains commentaires, moins !
La palme revient à cette chronique du Figaro (vidéo à voir absolument !) :
http://www.lefigaro.fr/cinema/2009/10/06/03002-20091006ARTFIG00534-le-syndrome-du-titanic-donne-envie-de-polluer-.php
Pour Eric Neuhoff, « ce film donne envie de polluer toute la planète »… Pour moi, son commentaire me donne envie de dégueuler…
Quel imbécile, ce mec…
« Pour Eric Neuhoff, « ce film donne envie de polluer toute la planète »
Ca doit être ça qu’ils appellent « son sens du mot d’esprit et de la repartie. » sur Wiki… Au secours…
anti
Un appui de poids, celui de Yann Arthus-Bertrand : « Allez voir le film de Nicolas Hulot ! »
Que ces films agacent le public, Yann Arthus-Bertrand a fini par en prendre son parti :
« Comme celui d’Al Gore, ou de Leonardo di Caprio, ça fait partie d’une chaine de films qu’il faut voir, qui sont sincères et honnêtes. Je dis aux gens “allez le voir”.
J’ai entendu cent fois “vous ne nous amenez pas les solutions”. Moi je réponds : si, il faut s’aimer plus et consommer moins, c’est très simple. »
A la fin, c’est lui qui s’agace en estimant que « nous, les écolos, on est là pour être récupérés »
(source : Rue89)