Interview d’Anna Galore par Imagineria

Je vous en ai un peu parlé juste avant notre départ en vacances, j’ai eu les honneurs d’une interview par Imagineria. Elle a été mise en ligne par son auteur le 1er août, je la reproduis ici et vous encourage à aller découvrir tout le site, consacré à l’écriture, à la publication et à la promotion de romans sur le web, principalement dans le genre heroic fantasy.

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Interview d’Anna Galore, auteur de trois trilogies disponibles gratuitement sur internet

par Imagineria

Après vous avoir parlé de la publication de vos romans sur internet, je me devais de vous proposer un exemple concret d’auteur ayant réussi ce pari. Et c’est avec un grand plaisir que je vous présente aujourd’hui l’interview d’Anna Galore, qui offre en libre téléchargement trois trilogies sur son site. Comme vous pourrez le constater en lisant ce qui suit, Anna Galore connaît un succès extraordinaire, en dehors du circuit de l’édition traditionnelle. Bien qu’elle n’écrive pas de fantasy, je pense que ses conseils vous aideront et vous motiveront pour aller de l’allant de vos projets d’écriture.

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2144254707.jpgImagineria : Bonjour, vos romans n’étant pas du genre fantasy, pourriez-vous commencer par nous présenter votre univers en quelques lignes ?

Anna Galore : J’écris, pour l’essentiel, des thrillers dont les protagonistes principaux n’ont rien de héros. L’idée est de montrer comment des gens ordinaires peuvent réagir face à des situations extraordinaires, en restant le plus près possible de ce qui me semble être du réalisme.

Chacun de mes romans a pour toile de fond une ou plusieurs cultures particulières, la plupart du temps ancestrales. Je m’intéresse énormément à l’histoire des religions et surtout à leur apparition, ainsi qu’aux mythes fondateurs de l’humanité et aux symboles.

J’ai ainsi exploré le destin tragique des femmes condamnées pour sorcellerie, les différentes variations de ce que l’on surnomme la déesse-mère, c’est à dire la femme divinisée que j’appelle quant à moi la femme primordiale, le bouddhisme tibétain que je connais de l’intérieur depuis une trentaine d’années, le catharisme, le chamanisme, la kabbale, les légendes entourant le loup, le culte rendu aux vierges noires, la culture et l’histoire des Roms, la franc-maçonnerie, l’origine du monde vue par les Grecs, les Egyptiens, les Chrétiens et quelques autres.

Il est fréquent que je développe certaines situations sur le mode fantastique ou surnaturel mais en apportant à l’extrême limite une possibilité d’explication rationnelle. Le jeu est, bien sûr, d’aller le plus loin possible dans l’irrationnel avant de proposer une clef purement terre-à-terre. Chaque lecteur peut ensuite choisir de croire ou non en l’une ou l’autre des possibilités offertes.

Une autre caractéristique, c’est que, dans presque tous mes livres, c’est une femme qui est au cœur de l’intrigue.

2002079866.jpgSur votre site, on trouve trois trilogies à télécharger. Ça doit représenter un travail énorme, non ? Combien de temps mettez-vous pour écrire une trilogie et combien pour la corriger avant de la publier sur internet ?

Je vous reprends : ce n’est pas un travail. J’ai un travail dans la vraie vie sous mon vrai nom mais écrire, ce n’est pas un travail pour moi. Quand j’écris, c’est par pur plaisir de raconter une histoire. J’ai écrit mon premier roman en 2004, ça m’a pris plus d’un an, par petites touches successives à mes moments perdus, avec de nombreux retours en arrière, changements de structure, etc. Il s’agissait, avant tout, d’une improvisation autour d’un thème simple: un homme aime une femme qui ne l’aime pas. Elle a une sœur jumelle physiquement identique qui, elle, aime l’homme en question. Que va-t-il faire ? Ce roman, c’est Là où tu es et je ne pensais pas en écrire un autre ensuite. Et puis l’envie m’est venue de raconter ce qui avait pu se passer juste avant (Les trois perles de Domérat) et juste après (Le miroir noir). C’est comme ça qu’est née ma première trilogie, nommée L’éternel amoureux errant.

En moyenne, j’écris maintenant deux romans par an. Mon record de vitesse – absolument pas prémédité – c’est Les neuf soeurs, le neuvième, que j’ai écrit en 42 jours. Je n’ai aucune explication, les mots sont venus les uns à la suite des autres au rythme de trois chapitres par semaines, c’est aussi simple que cela. Mais le précédent (La veuve obscure) m’avait demandé neuf à dix mois.

En ce qui concerne la correction et la mise en ligne, je ne raisonne pas en trilogies mais en livres, au fur et à mesure qu’ils sont écrits. Lorsque j’en termine un, je le fais relire à deux « permanentes », Anti avec qui je partage ma vie et Miss You, une amie proche, ainsi qu’à deux personnes extérieures, que je recrute sur le web. Je fais en général savoir que j’ai besoin de deux relecteurs sur mon blog et les deux premiers qui se proposent reçoivent le manuscrit. Je laisse à mes béta-lecteurs entre deux et trois semaines. Je leur demande non seulement de repérer les dernières fautes mais également les éventuelles incohérences dans le récit. Pendant ce temps, je rédige la postface, qui fait un tour d’horizon détaillé des sources historiques sur lesquelles je me suis appuyée. Une fois les corrections faites, je mets le livre en ligne.

1781519356.JPGQuelle est votre méthode d’écriture ? Faites-vous un plan détaillé avant de démarrer l’écriture ?

Je ne fais jamais de plan. Je pars de quelques idées très générales, des ingrédients de base comme par exemple l’intérêt pour tel ou tel mythe et le choix de certains personnages (mais d’autres peuvent prendre une importance inattendue en cours d’écriture). J’écris comme ça vient, en général un chapitre à la fois et sans aucune idée de ce que contiendra le suivant, sauf vers la fin du récit où j’ai une idée vraiment claire de la façon dont je vais conclure. Je « vois » à un moment ou un autre sur quelle base va se dérouler le chapitre à venir et je me mets à l’écrire. Il est fréquent que j’arrive, au bout du chapitre, à un point que je n’avais absolument pas envisagé quand je l’ai commencé.

Pour mon premier livre, comme je viens de l’expliquer, j’ai fait de nombreuses retouches en cours d’écriture mais pour tous les suivants, je n’ai plus eu ce problème. J’écris du premier au dernier chapitre, dans cet ordre et je ne corrige à la fin que des détails mineurs de cohérence. Je pourrais presque publier mes romans chapitre après chapitre dès qu’ils sont prêts, comme des épisodes dans un journal.

L’intérêt avec cette méthode qui n’en est pas une, c’est qu’ainsi, le suspense est total puisque moi-même, au moment où j’écris, je ne sais pas encore ce qui va se passer ensuite ! Il n’y a donc aucun risque que je mette en avant des indices trop évidents qui ruineraient complètement la suite de l’histoire. La seule technique que je pratique est celle de la base même de toute dramaturgie, comme l’explique très bien Yves Lavandier dans son livre du même nom : l’accumulation d’obstacles au fil des pages, de plus en plus infranchissables. A mes personnages – et donc à moi – de trouver comment vaincre ces obstacles sans recourir à quoi que ce soit de tout bonnement incroyable, genre un miracle ou le doigt de Dieu ou le grand méchant qui meurt subitement d’une crise cardiaque. Un tel procédé est à proscrire totalement si on ne veut pas décevoir ses lecteurs. C’est le fameux deus ex machina, le dieu qui sort de la machine, que Lavandier décrit comme « l’évènement inattendu et improbable qui vient régler les problèmes du protagoniste à la dernière minute ». Donc, chacun de mes chapitres se termine par un cliffhanger, c’est à dire une montée du suspense. Il s’agit en général d’un nouveau danger qui pèse sur les protagonistes sympa ou d’une nouvelle horreur commise par les protagonistes pas sympa.

Faites-vous des fiches de personnages ?

Jamais. Pour moi, les personnages existent de façon claire dans ma tête et je les fais donc agir en fonction de ce qu’ils sont censés être. Plus d’une fois, il m’est arrivé de voir un personnage totalement anodin en début d’écriture prendre le devant de la scène et devenir le protagoniste central de l’intrigue, alors que celui que je pensais mettre en avant se retrouve à jouer un rôle de second plan.

D’ailleurs, je ne fais que très rarement de description explicite de l’apparence physique ou de la personnalité de mes personnages. La personnalité, elle apparait d’elle-même au travers de l’histoire. L’apparence physique, chacun peut l’imaginer comme il veut, ce qui, en fait, rend l’identification bien plus facile. Et ça marche ! Par exemple, certains lecteurs m’ont affirmé connaître l’âge, la couleur des cheveux et des yeux de Charlie, le principal protagoniste de ma première trilogie alors que je n’en dis strictement rien. Et, bien sûr, ces lecteurs avaient chacun une image différente.

1382092393.JPGCombien de temps consacrez-vous à l’écriture par jour ou par semaine ?

Il n’y a pas de règle. Je peux passer trois semaines sans écrire un mot puis, d’un coup, rédiger un chapitre en quatre heures. Ou enchaîner les pages et écrire un roman entier en moins de deux mois, comme c’est arrivé pour Les neuf sœurs ou Le drap de soie de temps.

L’idéal, c’est quand j’ai un déplacement en TGV pour mon boulot. L’aller-retour Nîmes-Paris dure en tout 6 heures. J’écris le premier jet d’un nouveau chapitre à l’aller et je le peaufine au retour. Il me reste même du temps pour faire la sieste ou bouquiner.

L’inspiration vous vient-elle facilement ? Avez-vous des techniques pour éviter le syndrome de la page blanche ?

Je n’ai aucun syndrome de la page blanche ! Quand je n’ai pas d’idée de la suite de mon livre en cours, je fais tout simplement autre chose. J’alimente mon blog, je vais au cinéma, je lis des romans (pas forcément en rapport avec celui que j’écris) ou je dévore de la documentation sur tel ou tel mouvement spirituel ou personnage historique obscur qui pourrait peut-être me servir pour la suite… ou pas.

Vous êtes-vous plongée dans un de ces nombreux livres donnant des conseils aux auteurs ? Si oui, lesquels et que vous ont-ils apporté ?

Aucun, à part La dramaturgie de Lavandier, qui est plus une bible d’une très grande richesse qu’un livre de recettes pratiques. Je ne l’ai découvert que bien après avoir commencé à écrire, pour me rendre compte que j’utilisais déjà les éléments essentiels au développement d’une histoire de façon instinctive – ce qui est le cas de beaucoup d’auteurs.

Je ne crois pas qu’on puisse apprendre à raconter une histoire en lisant des conseils dans un livre, pas plus qu’on ne peut devenir un bon pianiste en lisant des livres sur le piano.

Avez-vous déjà utilisé des logiciels d’aide à l’écriture ? Pensez-vous qu’ils peuvent apporter quelque chose aux jeunes auteurs ?

J’ignorais l’existence même de ce genre de logiciels ! Permettez-moi d’être sceptique. Si un logiciel peut vous dire quoi écrire, le résultat sera forcément prédictible et sans intérêt.

2092342647.JPGAlors que beaucoup d’écrivains rêvent de trouver un éditeur pour vendre leurs livres, pourquoi avoir choisi d’offrir vos romans gratuitement ?

Très honnêtement, lorsque j’ai écrit mes deux premiers livres, je les ai envoyés à plusieurs éditeurs qui les ont tous refusés. Mais j’avais quand même envie de savoir s’ils pouvaient trouver un public ou si, tout simplement, ils étaient trop nuls pour intéresser qui que ce soit en dehors de mes amis les plus proches. D’où l’idée de les mettre en ligne gratuitement pour en avoir le coeur net. J’ai commencé par Les trois perles de Domérat, premier tome de ma première trilogie. Au bout de quelques semaines, j’étais beaucoup plus que rassurée, j’étais euphorique devant la rapidité avec laquelle ce livre se diffusait. Du coup, j’ai fait de même pour tous mes suivants.

La question m’a été reposée régulièrement depuis. Après tout, puisque mes livres ont du succès, pourquoi ne pas à nouveau les proposer à un éditeur ? Ne prenez pas ce qui suit pour de la mégalomanie mais si un éditeur les veut, ce sera à lui de venir me chercher et il devra me convaincre qu’il peut m’apporter au moins autant de diffusion que ce que j’ai déjà. Je m’explique ! Mes lecteurs sont répartis sur 140 pays autour de la planète et ils viennent de dépasser les 200 000. Quel éditeur aurait pu me faire connaître des chiffres de ce genre ? En tant qu’auteur débutant, je n’aurais pu, au mieux, trouver qu’une maison me proposant un tirage de quelques centaines d’exemplaires, avec une diffusion uniquement en France. Alors que là, je jouis d’une visibilité très largement plus importante.

Bien sûr, je ne serai jamais quelqu’un qui vit de ses droits d’auteur mais c’est bien la dernière chose que je recherche. J’ai déjà un travail qui me fournit un salaire. J’écris pour être lue, pas pour faire fortune. Diffuser un livre commercialement, c’est extrêmement difficile. Qui va payer 20 ou 25 euros pour le roman d’un parfait inconnu alors qu’il peut avoir de très grands auteurs pour le même prix ou moins ? Quasiment personne.

J’ai pas mal de copains qui ont choisi de s’auto-éditer ou qui ont trouvé des petits éditeurs. Résultat, ils atteignent péniblement quelques dizaines d’exemplaires vendus, même après plusieurs années. Grâce au web et la diffusion gratuite, je touche mille fois plus de gens et je gagne financièrement exactement autant qu’eux, c’est à dire rien. Il faut, en effet, vendre plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires d’un livre pour commencer à recevoir des droits suffisants pour mal vivre et des centaines de milliers pour commencer à bien vivre. Cela doit représenter 1 ou 2% des auteurs édités. Je ne prétends pas pouvoir faire partie de ces 1 ou 2%, alors autant tout offrir gratuitement… et être connue quand même !

Parmi la multitude d’auteurs qui proposent leurs textes sur internet, vous sortez du lot. Sur votre blog, vous nous apprenez que vous avez atteint 200 000 lecteurs, originaires du monde entier. Wikipedia propose même une courte biographie sur vous. A votre avis, ce succès vient-il uniquement de la qualité de vos romans et du bouche à oreille, ou d’un travail constant pour les faire connaître ?

1769786628.JPGJ’aime ce que j’écris mais ce n’est certainement pas à moi de clamer partout que c’est vraiment trop bien ce que je fais. Je ne pratique aucune promotion active sur mes livres, même si j’en ai fait au tout début en en parlant sur le forum littéraire de France Télévisions pendant quelques semaines, puis sur quelques autres de façon plus sporadique. C’est d’ailleurs sur France Télé que j’ai rencontré Anti, dès le premier jour. En revanche, j’ai toujours été très visible sur le web même si ce n’était pas pour parler de mes livres.

Je dirais donc qu’essentiellement, il s’agit de bouche à oreille et de notoriété croissante.

Je viens d’aller vérifier quelques chiffres :

– Sur mon blog, où nous sommes trois rédactrices, seulement 6% des articles sont consacrés à mon activité d’auteur, ce qui veut dire que 94% des sujets abordés n’ont aucun rapport avec mes livres. Par contre, la diversité de ces sujets fait que le blog est très suivi et très bien référencé. Et, de fait, le nombre de mes lecteurs s’est grandement accéléré à partir du moment où le blog a été créé, en février 2008. Si vous tapez « Anna Galore » sur Google, vous obtenez autour de 10 000 réponses qui, pour la plupart, sont liées au blog. Ca aide…

– Si je regarde les statistiques de l’hébergeur de mon site web (celui où se trouvent les livres en téléchargement), je constate que plus de 95% des visiteurs viennent là en accès direct et non par des mots-clés. Cela signifie qu’il s’agit purement de notoriété attachée au nom « Anna Galore ». Cela dit, ce n’est pas surprenant en soi. Autant au début mes téléchargements provenaient surtout des forums où j’apparaissais, autant aujourd’hui où j’ai un assez grand nombre de lecteurs, l’effet boule de neige est tout simplement normal. Je veux croire que, s’il ne cesse de croître et d’accélérer depuis maintenant trois ans, c’est sans doute que mes livres plaisent à une majorité, en effet.

De plus, la gratuité, ce n’est pas un argument en soi mais c’est forcément populaire. Certains sites spécialisés – comme Livres pour Tous, Pitbook, eBooks Gratuits et Web Information – référencent mes livres et me renvoient un nombre significatif de nouveaux lecteurs tous les mois. Et je bénéficie, enfin, de la plus naturelle de toutes les promotions : celle de lecteurs qui parlent en bien de mes livres sur leurs blogs, ce qui est une forme de bouche à oreille particulièrement efficace.

86271614.JPGQuels conseils pouvez-vous donner aux jeunes auteurs qui ont eux aussi choisi internet et rêvent d’atteindre cette renommée ?

Je ne sais pas s’il y a une recette miracle. Une fois de plus, je n’ai rien fait de particulier. Cela dit, le minimum incontournable, c’est non seulement d’écrire un livre intéressant mais aussi de savoir donner l’envie aux internautes d’aller le lire. Et c’est dur : écouter un morceau en MP3, ça demande beaucoup moins de temps et d’effort que lire un roman ! Beaucoup d’auteurs débutants ont su trouver les mots pour raconter une histoire mais semblent paralysés quand il s’agit d’en parler.

Il faut déjà qu’ils évitent tout superlatif ou argument à deux balles genre « Le meilleur thriller du moment ! ». On vous croira si vous vous appelez Dan Brown mais on rigolera si vous êtes un inconnu (même si vous avez vraiment écrit le meilleur thriller du moment). Au lieu de dire que c’est le meilleur, donnez aux internautes de quoi les convaincre, comme par exemple une bonne quatrième de couverture ou un extrait qui accroche l’intérêt sans pour autant trop révéler. Mettez ce genre de texte sur un forum littéraire ou proposez-le à des bloggers pour qu’ils en parlent.

Si vous n’attirez absolument aucune réaction, ce n’est pas bon. Si vous vous faites descendre en flammes, pareil mais ça ne veut pas dire que vous êtes mauvais (sur les forums, il y a des pros du lynchage juste parce qu’ils trouvent ça drôle, n’y faites pas attention, tout le monde les connait et personne n’y prêtera attention). Si vous commencez à avoir des avis positifs, ne réagissez pas en vous prenant pour le futur Marc Lévy (que ceux qui trouvent Marc Lévy nul ou simplet parviennent d’abord à vendre plus de livres que lui) mais en remerciant ceux qui disent du bien de vous et en entamant une conversation normale avec eux. Normale, ça veut dire : ne vous la pétez pas. Soyez vous-même, ne frimez jamais et surtout, ne trichez sur rien, sur le Net aucun masque ne tient très longtemps.

Dans le milieu de l’édition, les écrivains ne sont souvent reconnus qu’après avoir été publiés à compte d’édition. Souffrez-vous de cette situation ? Est-ce aussi valorisant d’offrir son roman gratuitement sur internet que de faire éditer son roman sur papier et de le voir en vente en librairie ?

Vous voulez rire ? Quand j’ai commencé, je rêvais d’atteindre 100 lecteurs pour mon livre. Comment pourrais-je ne pas me sentir valorisée d’en avoir 200 000 dans 140 pays ? Comment pourrais-je ne pas me sentir reconnue ? Ca n’empêche pas que je trouve bien plus beau de tenir mes livres édités dans les mains que de lire un PDF en A4 mais, de ce point de vue-là, l’auto-édition de mes deux premières trilogies à un tout petit tirage (100 exemplaires de chaque livre) m’a apporté une immense satisfaction. Les voir en vente dans une librairie doit être agréable, en effet, mais avec autant de lecteurs déjà atteints, je vous assure que je ne ressens aucune frustration, bien au contraire. Je voulais être lue, je le suis et largement. Si je devais le refaire, je ne changerais rien.

Je vous remercie chaleureusement d’avoir pris le temps de répondre à toutes ces questions !

Merci à vous de vous être intéressé à mon aventure.

Liens externes :
L’interview dans sa forme originale
Le site d’Imagineria

8 Replies to “Interview d’Anna Galore par Imagineria”

  1. anti Post author

    Courage Emma 😉

    Très chouettes tes illustrations Anna, et je ne parle pas de tes réponses qui sont seulement à ton image.

    anti

  2. monilet Post author

    Ta méthode d’écriture , Anna est vraiment particulière, comme le souligne Miss ; ça valait le coup de la faire connaître largement. Et puis que de bon sens et de modestie !

  3. ramses Post author

    Anna,

    Comme je le disais hier dans « Bonjour », j’ai profité des heures de liberté à la montagne, sans TV et pratiquement sans ordinateur (il y avait quand même une liaison Wi-Fi bas débit non sécurisée et gratuite… dans un coin aussi paumé, c’est quand même bluffant !) pour lire d’une traite ta première trilogie. Le second volume « Là où tu es » (qui, je l’apprends, est en fait le premier que tu aies écrit) m’a réellement emballé. « Ecrit avec le coeur », comme tu me l’as dédicacé, c’est tout à fait ce que j’ai ressenti. La juxtaposition de situations actuelles et de légendes fantastiques et souvent inquiétantes est sûrement la clef du succès de tes romans. A la fin, on ne sait plus trop où se situent le rêve et la réalité ! Une question que je me pose est la domiciliation des livres Ka à… Domerat. Je n’avais jamais entendu parler de cette ville auparavant et toute l’action y ramène… Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette « coïncidence » ? Ka a t’elle été créée pour éditer tes romans, ou existait-elle avant ? Mine de rien, on ne sort pas indemne de cette lecture… La leçon que j’en tire (provisoirement) est que le destin est probablement plus ancré qu’on ne l’imagine dans nos personnalités et qu’on le subit plus qu’on ne le trace. Il y a un « Charlie » en chacun de nous et on passe sa vie à le découvrir. Merci, Anna, de m’avoir révélé cet aspect des choses…

  4. Anna Galore Post author

    Merci pour ces commentaires très chaleureux !

    J’ai créé les livres Ka pour m’auto-éditer. J’ai ensuite utilisé la même bannière pour éditer des amis tels que Georges-André et Zaza.

    La personne qui a inspiré le personnage de Mina a passé toute son enfance à Domérat, petite bourgade où, effectivement, il ne s’est jamais rien passé, à part qu’Audrey Tautou y a également passé toute son enfance. J’ai juste trouvé drôle de faire de ce lieu sans histoire le centre mythique et effrayant où se retrouvent des sorciers vraiment très sombres. Ensuite, tout naturellement, j’ai localisé les livres Ka à Domérat, du moins pour la première trilogie.

    Pour la deuxième, comme tu peux le vérifier, l’adresse a changé. Ils sont désormais situés sur Jezira Al-Tenynn, l’île du Dragon, l’une des étymologies proposées pour le mot Antilles. Entre temps, ma vie s’est fondue dans celle d’une certaine Antillaise, plus connue ici sous le diminutif d’Anti.

  5. ramses Post author

    Merci, Anna, de ces précisions.

    Jezira Al-Tenynn… Encore plus virtuel que Domérat !

    « Pour vivre heureux, vivons cachés »…

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