« Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu’ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu’ils respectent la terre, dites à vos enfants qu’elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.
Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.
Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. »
(Chef indien Seattle, extrait de « Pieds nus sur la Terre sacrée »)
Tout ce que fait un Indien, il le fait dans un cercle.
Il en est ainsi parce que le pouvoir de l’univers opère toujours en cercles et que toute chose tend à être ronde. Dans les temps anciens, lorsque nous étions peuple heureux et fort, notre pouvoir nous venait du cercle sacré de la nation, et tant qu’il ne pas brisé, notre peuple a prospéré. […]
Tout ce que fait le Pouvoir de l’Univers se fait dans cercle. Le ciel est rond et j’ai entendu dire que la Terre est ronde comme une balle et que toutes les étoiles le sont aussi. Le vent, dans sa plus grande puissance, tourbillonne. Les oiseaux font leur nid rond, car leur religion est la même que la nôtre.
Le soleil s’élève et redescend dans un cercle. La lune fait de même, et ils sont ronds l’un et l’autre.
Même les saisons, dans leur changement, forment grand cercle et reviennent toujours où elles étaient. La vie d’un homme est un cercle d’enfance enfance, et ainsi en est-il de toute chose où le Pouvoir se meut. Aussi nos tentes étaient rondes comme les nids des oiseaux et toujours disposées en cercle, le cercle de la nation, nid fait de nombreux nids où nous couvions nos enfants selon la volonté du Grand Esprit.
Elan Noir, Indien Sioux Oglala (né en 1863)
Mais tu sais que je t’aime toi ?
Anti, notre vie est un Tipi
Oui je sais mais tu peux le redire autant que tu veux.
Anna, mandala
En parlant Indiens, un peu plus au sud, en Amazonie : les Yanomami sont le sujet d’un livre qui semble magnifique à feuilleter en ligne ici :
http://www.photographie.com/?prdid=118035
Claudia Andujar a rencontré l’Amazonie dans les année 60. Elle y a découvert les Yanomami (littéralement Êtres humains), peuple de chasseurs et d’horticulteurs vivant dans un territoire situé de part et d’autre de la frontière qui sépare le Brézil du Vénézuela. Passionnée, Claudia Andujar a vécu de longues périodes et à de nombreuses reprises avec les Yanomami, abandonnant même sa carrière de photojournaliste. Les images publiées dans Yanomami, la danse des images sont le fruit d’un travail réalisé sur trente années, à photographier le quotidien de ce peuple méconnu. Portraits, scènes de vie, cérémonies chamaniques constituent une oeuvre qui échappe au seul regard ethnographique pour devenir une oeuvre artistique à part entière.
Les textes qui accompagnent les photographies de Claudia Andujar sont signés Alvaro Machado, éditeur et journaliste à São Paulo. Le texte retrace ici l’histoire de la politique brézilienne dans son rapport à l’Amazonie depus les années 70.
Anti, Etre Humain.
Pour celles et ceux (celui ? mdrrrr) que le sujet des indiens intéresse, je vous recommande le site suivant : http://www.transvisions.org/ Présence des chamanismes ainsi que celui de l’association Les Temps du Corps à Paris :
http://www.tempsducorps.asso.fr/index.php?idobjet=65 où Jean-Gabriel Foucaud, chamane, intervient.
Anti, Temps Bourre.
J’adore trouver ma résonnance dans tes propos (la Terre des ancêtres, le cercle du sepent que je viens d’écrire)
Un certain frère d’âme à moi dirait: tout est dans l’ordre.
Pour information, le prochain cercle de Tambour aura pour thème : le serpent…
A bon antideur 😉
Anti, dot c’est toi !
Un tambour en peau de serpent aux pieds nus, mon rêve!
Euh… j’arriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiive !
L’ORIGINE DES LUNES D’APRES VIEUX BONHOMME COYOTE
1er épisode : Où Vieux bonhomme coyote, perplexe, fait appel à Tlazolteotl
Quand Vieux bonhomme coyote créa le monde, il installa en plein milieu les hommes. Mais il comprit vite que c’était une erreur. Les hommes passaient leur temps à se battre et à s’entre-tuer. Ils se fichaient éperdument de leur créateur dont ils avaient oublié jusqu’à l’existence et massacraient allègrement les plus belles de ses créations auxquels ils ne reconnaissaient aucune valeur. Vieux bonhomme coyote qui en avait pourtant vu d’autres en resta comme deux ronds de flan. Comment avait-il pu créer des êtres aussi désespérément insensibles et crétins ? Il pensa un instant les noyer sous un déluge de larmes de rage et de désespoir. Puis il se ravisa. « Je ne vais quand même pas me laisser damner le pion par ces abrutis ! » se dit-il avant de s’endormir sous un figuier, ce qu’il faisait à chaque fois qu’un problème commençait à troubler la douceur de son paradis.
Au réveil, il décida de créer les femmes et le fit aussi sec. Avant de les expédier sur la terre, gentleman, il leur montra leurs futurs compagnons. Les femmes refusèrent catégoriquement d’être livrées à ces barbares. Coyote, qui commençait à penser que ces humains étaient franchement des plaies, insista, vantant les plaisirs qu’elles trouveraient à partager le lit de leurs vigoureux compagnons. Les femmes lui répondirent qu’elles préféraient mourir tout de suite plutôt que souffrir ce qui les attendait en bas et que s’il pensait vraiment que ceci suffirait à compenser cela, c’est que lui-même ne valait guère mieux qu’eux.
A bout de nerfs, Vieux bonhomme coyote appela sa vieille complice Tlazolteotl.
La vieille déesse tomba du ciel en riant comme une bossue : « Des soucis Coyote ? ». Vieux bonhomme coyote lui raconta ce qu’il en était et il lui demanda ce qu’il pouvait bien faire des femmes maintenant qu’il les avait créées. « Tu vieillis Coyote » répondit-elle, « C’est pourtant simple. Donne aux femmes un pouvoir magique qui les protégera contre ces brutes. » « Oui mais lequel ? » Il faut dire que Vieux bonhomme coyote restait perplexe devant ces nouvelles créatures qu’il ne savait plus par quel bout prendre depuis l’échec cuisant de son dernier argument. « Te tracasse pas, c’est un job pour moi » lui répondit Tlazolteotl. Vieux bonhomme coyote poussa un soupir de soulagement. Puis tremblant de voir la vieille déesse changer d’avis, il lui dit : « Bon salut ! J’ai un rencard… » et il fila aussi sec.
Tlazolteotl se remit à rire comme une folle, roulant sur le dos telle une grosse barrique.
Génialement écrit ! Du Christopher Moore plus vrai que nature et c’est un sacré compliment !
Le chant de Tlazolteolt (déesse aztèque )
Me llaman la loca
Los hombres
Y duermen anoche
Pero con un rio de miedo
debajo la almohada
Me llaman la loca
Los hombres
Y duermen anoche
Pero donde huieron sus suenos
Desde que se callaron los animales ?
Sabes hombre
La alegria de tu mujer
Es la alegria de la tierra
Y cuando rie la tierra
Son olas de estrellas
Que caen de mi corazon
No olvides hombre
La pena de tu mujer
Es la pena de la tierra
Y cuando llora la tierra
Es una lluvia roja
Que cae de mi corazon
Me llaman la loca
Los hombres
Y duermen anoche
Pero nunca encontraban
la ternura de la vida
Me llaman la loca
Los hombres
Y duermen anoche
Pero ciegos al infinito
Que a sus lados les esperan
*
* *
Les hommes m’appellent la folle
Pour réussir à dormir la nuit
Mais sous leur oreiller
Coule une rivière de peur
Les hommes m’appellent la folle
Pour réussir à dormir la nuit
Mais où donc ont fui leurs rêves
Maintenant que les animaux se sont tus ?
Homme, sais-tu ?
La joie de ta femme
Est la joie de la terre
Et quand la terre rit
Des vagues d’étoiles
Tombent de mon coeur
Homme, n’oublie pas !
La peine de ta femme
Est la peine de la terre
Et quand la terre pleure
Une pluie rouge
Tombe de mon coeur
Les hommes m’appellent la folle
Pour réussir à dormir la nuit
Mais ils n’ont jamais rencontré
La tendresse de la vie
Les hommes m’appellent la folle
Pour réussir à dormir la nuit
Mais ils ne voient pas l’infini
Qui, à leurs côtés, attend
Que c’est beau, mais que c’est beau !
Je viens de faire une note especial para este canto.
Je découvre ; c’est une très belle note et le titre est magistral. J’aime. ☺♥
Je crois bien que c’est l’une des premières que j’ai posté sur le blog à sa création. Un plaisir de repasser par là et contente – sans être surprise – que cela te plaise Terrevive.