Dans la série des films* que je ressors des placards, encore un que j’aime beaucoup, un cru 1964, grec : Zorba le grec.
Zorba le grec, c’est d’abord Anthony Quinn divin, Irène Papas trop belle et… ta dam… la création du « συρτάκι « , en français sirtaki, la danse grecque la plus populaire au monde ! Eh oui ! Incredible but true, cette musique, qui s’inspire certes de musiques traditionnelles, a été crée pour ce film par Míkis Theodorakis à partir d’un mélange de version lente et rapide de la danse hasapikos. Une des distinctions notable de cette musique est son tempo qui s’accélère progressivement, le rythme passant de 4/4 à 2/4. Les pas, lents et près du sol au début, deviennent plus légers et plus sautés. (Source Wikipédia)
Adapté du roman de Níkos Kazantzákis Aléxis Zorbás (1946), le film raconte l’histoire de Basil (Alan Bates), un jeune écrivain britannique, qui retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. pendant le voyage, il rencontre Zorba (Anthony Quinn), un grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide.
Un livre superbe si on en croit (et je confirme) ce commentaire de Parfum de livres :
Le narrateur est attablé dans un bistrot enfumé du Pirée. Dehors, il fait brumeux et triste. A l’intérieur de lui encore plus : il vient de dire adieu à son ami qui est parti soutenir ses compatriotes en danger quelque part dans le Caucase.
Lui, il va partir pour un rivage crétois où il a loué une mine de lignite. Il s’en veut de ne vivre que dans les livres, dans les mots, et compte se jeter avec toute son énergie dans cette exploitation. Vivre avec des gens simples, vivre la vraie vie, celle du concret. Soudain il se sent observé par la fenêtre. Il se retourne et est dévoré par un regard auquel il n’arrive pas à échapper. L’homme, le regard, a la soixantaine, un baluchon sur l’épaule, ouvre la porte et marche droit vers lui. Il lui demande de l’emmener. A la question « Pourquoi ? », il répond avec dédain : « Pourquoi ! Pourquoi ! . On ne peut donc rien faire sans pourquoi ? Comme çà, pour son plaisir ? » Quand le narrateur lui demande quel est son métier, il répond : « Tous les métiers : du pied, de la main, de la tête, tous. Manquerait plus que ça, qu’on choisisse. »
Cet homme s’appelle Alexis Zorba et le narrateur l’engage. Les voilà partis pour une grande aventure. L’exploitation de la mine, oui, mais cela ce n’est qu’un vague détail !… Ils vont surtout apprendre à se connaître, à se découvrir et à devenir les meilleurs amis du monde. Zorba : le feu, les flammes, la vie sous toutes ses formes. Un homme qui sait sans connaître, parce que la vie c’est ça et rien d’autre. Un homme qui vit par la musique, le cœur, le corps, le soleil, la musique et la femme.
Nous allons découvrir des personnages aussi attachants que la « Bouboulina », aussi envoûtants que « la veuve », toujours de noir vêtue, rasant les murs, cachant sa beauté et sa sensualité, dont tout le petit village parle.
Notre narrateur aura bien des difficultés à poursuivre son Dante et son Bouddha. Zorba va solidement secouer sa vie !…
Un jour qu’il lit Mallarmé, le narrateur découvre soudain que tout cela lui apparaît « exsangue, dénué d’odeur, de saveur et de substance humaine. Des mots d’un bleu décoloré, vides, suspendus en l’air. »
Point fort du film, le contraste qu’opère le récit entre le taciturne britannique et le volubile grec. Anthony Quinn semble sur le point d’exploser à chaque instant, véritable cyclone de bonne humeur et de volonté désireux de goûter encore et encore à tous les plaisirs qu’offre la vie. De son côté Alan Bates se laisse peu à peu imprégner par la vitalité de son compagnon et finit par répondre aux appels répétés de l’amour. Un peu à la manière de John Huston, Cacoyannis filme avec beaucoup de respect et de retenue la naissance puis l’évolution de l’amitié entre ces deux hommes dont les conceptions de la vie vont s’affronter pour finalement se concilier l’une l’autre.
Aussi habile à provoquer le rire (le voyage mouvementé en bateau) que les larmes (le sort réservé à la veuve), la joie que la colère, Cacoyannis se plait également à dévoiler par petites bribes les charmes de son actrice fétiche, la belle Irène Papas, qu’il a fait tourner dans tous ses films à ce jour. En outre, on ne peut pas non plus passer à côté du message véhiculé par le film, à savoir la condamnation d’une société rurale archaïque prostrée dans son passé (cf le très beau personnage composé par Lila Kedrova) qu’elle entretient à grand renfort de frustrations en tout genre, Cacoyannis allant jusqu’à comparer les habitants du village à des charognards rôdant autour du premier moribond qui passe. Malgré tout, la parabole de la danse comme moyen d’évacuer la douleur est là pour nous rappeler que la vie triomphe toujours. Une leçon à ne pas oublier. (Cinécritique)
Alexis Zorba (1954), Níkos Kazantzákis (trad. Yvonne Gauthier), éd. Plon, 1954, p. 196
Dans mon placard :
Les tontons flingueurs
Un taxi pour Tobrouk
Le président, Verneuil.
anti, très Starsky et Hutch (spéciale dédicace à toi ma soeur si tu me lis). Eh ! Steeve Mac Quinn est là 😉 Eh Steeve ! Mac Quinn est là ! Eh ! Steeve Mac, Quinn est là ! Eh ! Steeve ! Mac Quinn est là ?
Film génial, en effet ! Antonny Quinn y est tout simplement irrésistible. Je ne savais pas pour le sirtaki, quand on pense qu’ils le passent partout en Grèce sur les marchés pour en vendre des CD aux touristes mdrrrr !!! Cela dit, c’est VRAIMENT devenu une musique traditionnelle, maintenant, tellement elle fait partie de la Grèce. Sacré Mikis, trop fort !
Alan Bates, ça m’a fait drôle de voir ce nom… Hé oui, amis cinéphiles, il ne peut que vous rappeler le ténébreux Norman Bates, qui n’est pas son frère mais le personnage totalement disjoncté de Psychose !
Tiens! à propos de Zorba… et Bouddha
Une occasion de faire connaissance avec Osho..
http://www.osho.com/Main.cfm?Area=Magazine&Sub1Menu=Tarot&Sub2Menu=OshoZenTarot&Language=French
Anti, merci pour ta dédicace, j’en pleure de rire et je vais sans doute passer pour une folle cet après midi à rire toute seule en y repensant. Il est où Mac Coy ?????? Scène culte ! Bravo pour le cheminement dans ta tête, tu fumes quoi ?
Ce film est effectivement un chef d’oeuvre. Il m’a donné envie de découvrir la Crête, où j’ai passé 2 étés, au début des années 80, avant les hordes de touristes et l' »urbanisation ». Très peu de routes étaient goudronnées et les paysages intacts, nature sauvage, mer et montagne et un ciel toujours bleu… Dans les villages, j’y ai vu danser le sirtaki, trinqué à l’ouzo, dégusté les slouvakis avec l’incontournable salade grecque, arrosés de retsiné, vin blanc local au goût de résine… J’y ai découvert des gens simples, travaillant la terre (innombrables champs d’oliviers), heureux de vivre (on prétend que les crêtois seraient ceux qui vivent le plus longtemps, grâce à leur mode de vie). Deux étés inoubliables.
Je ne connais pas du tout le Crête mais c’est vrai que le film me donne bien envie d’aller à la découverte de l’île même si ça a du forcément changer depuis. De toute façon, partir, ça, j’en ai envie en permanence (d’où les nombreux déménagements ? ;-))
Je n’ai pas tout compris du rapport Zorba/Bouddha Sapotille ! Tu m’expliqueras un jour stp.
Contente de t’avoir fait rire ma p’tite soeurette à l’occasion.
Belle nuit à tous,
anti
oh oui!! je comprends que tu ne comprennes pas!!! le lien n’est pas le bon. Il aurait fallu tomber sur la carte de « l ‘abondance », et de ses commentaires qui parlent, en effet, du rapport entre Zorba et le Bouddha.. je n’avais pas vérifié le lien.. désolée…
je n’arrive pas à transférer le lien.. mais bon voici un « copié collé » du commentaire..
Abondance
En Orient les gens ont condamné le corps, ont condamné la matière, l’on appelé illusion, « maya » – elle n’existe pas vraiment, elle semble seulement exister ; elle est faite de cette même substance dont sont fait les rêves. L’Orient a nié le monde et c’est la raison pour laquelle il est reste pauvre, en difficulté, dans la famine.
Une moitié de l’humanité a accepté le monde intérieur et a nié le monde extérieur. L’autre moitié de l’humanité a accepté le monde matériel et a nié le monde intérieur. Toutes deux sont partielles et aucun homme privé de la moitié de lui-même ne peut être heureux.
Vous devez être complet, riche physiquement, riche scientifiquement, riche en méditation, riche en conscience de soi. Selon moi, seule une personne totale est une personne sainte. Je veux que Zorba et Bouddha fusionnent. Zorba seul est vide, sa danse n’a pas une signification éternelle, elle est un plaisir momentané. Bientôt il s’en fatiguera. À moins de posséder les ressources inépuisables que le cosmos met à votre disposition… à moins d’être existentiel, vous ne pouvez pas devenir entier. C’est ma contribution à l’humanité ; la personne entière.
Commentaire :
Ce personnage dionysien est l’image même d’un homme entier, un « Zorba le Bouddha » qui peut boire du vin, danser sur la plage, chanter sous la pluie et simultanément apprécier les profondeurs de la compréhension et de la sagesse qui appartiennent au sage.
Dans une main il tient un lotus, prouvant qu’il respecte et contient en lui la grâce du féminin. Sa poitrine exposée – un cœur ouvert – et son ventre détendu montre également qu’il est chez lui avec son masculin, totalement non-dépendant. Les quatre éléments : Terre, Feu, Eau et Air confluent vers le Roi de l’Arc-en-Ciel assis sur le livre de la sagesse existentielle.
Si vous êtes une femme, le Roi de l’Arc-en-Ciel annonce le soutien de vos propres énergies masculines dans votre vie, une union avec votre « âme frère » intérieure. Pour un homme, cette carte représente le moment d’un dépassement des stéréotypes mâles conventionnels et permet l’avènement de la plénitude humaine.
Sapotille,
Je m’efforce sincèrement de ressembler à ce Zorba/Bouddha, mais je ne suis sûrement pas le seul… Si on créait une Confrérie ?
Génialement vu, je m’y retrouve aussi. Vive le Zorbouddhisme !
AnnaYYYYYYYYYYYEEEEEEEEEEEEESSSSSSSSSSSSSSSS!!!
@ Ramsès: TU es déjà dans la Confrérie depuis un certain temps, frèrot (LOL)
Sapotille, tes mots me touchent, merci.
je me rappelle la première fois que j’ai vu le film! c’était Anthony Perkins et non Allan Bates qui personnifiait l’anglais! mais je ne peux plus trouver cette information nul part!!!
Vous êtes sûr ? En effet, une telle information est introuvable, seul Alan Bates étant crédité pour le rôle de l’Anglais, y compris sur imdb.org qui fait pourtant référence en la matière.
J’ai peur que ce ne soit comme pour moi avec le film « Vendredi ou la Vie sauvage ». J’ai cherché pendant des années l’interprétation avec Kinski alors qu’il n’a jamais tourné dedans. Je l’avais confondu, je ne sais pour quelle raison, avec Michael York…
Guy ? Je crois que je comprends d’où vient votre confusion : Anthony Perkins est l’acteur qui joue le rôle de Norman Bates dans Psychose (dont je parle dans un commentaire un peu plus haut).
Je pense qu’il s’est produit dans votre mémoire un glissement entre Anthony Perkins -> Norman Bates -> Alan Bates -> l’anglais dans « Zorba le Grec ».
j’ai maintenant l’âge de Zorba (Anthony Quinn) dans le film mais je suis certain que c’était Anthony Perkins qui était Basil la première fois que j’ai vu ce film (un film qui est sorti en même temps que Z sur la dictature en Grèce). je me souviens de sa maladresse quand la veuve lui fait des avances et de sa peine quand elles est lapidée.
mais comme toi j’ai beau chercher sur le net etc….. je n’ai pas trouvé la preuve de ce que j’avance.
j’ai une copie du film avec Bates mais ce n’est pas la même film.
tu devrais lire aussi les autres livres du même auteur. merveilleux!!