No Corrida était convié le 29 juillet 2017 avec Alliance Ethique Montpellier par le Comité Audois Anti Corrida (CAAC) à mener une journée commune d’information à Carcassonne. Nous partageons en effet avec cette structure active depuis 15 ans (date d’apparition des corridas dans cette région) une même analyse stratégique sur l’évolution de ces dernières années en matière de combat pour l’abolition : la seule solution est un changement de la loi et cela ne s’obtiendra que si un député soutenu par une majorité parvient à faire porter une PPL abolitionniste à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale.
Or, les changements récents de gouvernement et de députés ouvrent une fenêtre d’opportunité sérieuse à saisir. Le corollaire est de sensibiliser au maximum le grand public – donc les électeurs – sur la barbarie tauromachique.
D’où la multiplication d’actions que nous menons en ce sens, en parallèle de nos prises de rendez-vous en cours avec des députés de l’actuelle majorité présidentielle.
Un volet complémentaire est d’atteindre le plus possible de personnes ne résidant pas dans les départements tauromachiques (qu’ils soient Français ou étrangers), puisque pour la plupart ces citoyens ignorent même que des corridas se tiennent toujours en France. Cela fait de Carcassonne un lieu important à plus d’un titre : site touristique particulièrement connu en Europe et au-delà, habitants très largement opposés aux corridas, seule ville de son département à pratiquer encore des tortures de bovins alors qu’aucune influence hispanisante notable n’existe dans cette région héritière des Cathares.
On peut se demander quels motifs plus ou moins inavouables motivent réellement le maire à maintenir cette horreur importée en force dans sa ville, en divergence quasi générale avec ses administrés et ses visiteurs, comme nous avons pu le constater toute la journée.
Notre action s’est déroulée en deux temps :
- Le matin, nous nous sommes installés devant les trois entrées principales du marché hebdomadaire (tractages sur deux d’entre elles et grand stand sur la troisième)
- L’après-midi, nous avons installé notre stand devant la Cité.
Dans les deux cas, nous avons été accueillis de façon remarquablement enthousiaste par la population. Plus d’une fois, des gens arrivaient en nous demandant si c’était bien là qu’ils pouvaient signer contre la corrida. Des queues se sont même formées à plusieurs reprises.
Les touristes étaient unanimement révulsés de savoir que des corridas avaient lieu en France, y compris à Carcassonne ce qu’ils n’auraient jamais imaginé. Ils étaient originaires de plusieurs régions d’Espagne, d’Italie, de Grande-Bretagne, de Chine, des Pays-bas, etc. Et beaucoup ne manquaient pas de nous remercier pour le combat que nous menons, celui de la civilisation contre l’obscurantisme.
Parmi les documents que nous proposions aux personnes figurait une carte adressée aux trois députés élus dans l’Aude, avec lesquels le CAAC a déjà pris rendez-vous. Nous vous tiendrons informés de ce qui ressort de ces rencontres, qui auront lieu à la rentrée.
Le weekend des 26 et 27 août, des corridas auront à nouveau lieu à Carcassonne. Nous serons présents aux côtés du CAAC le samedi, pour une nouvelle journée d’information.
Un grand merci aux militants de No Corrida venus depuis les Bouches-du-Rhône, le Gard et l’Hérault pour tenir le stand et à toute l’équipe du CAAC pour son accueil chaleureux : Cyril, Dominique, Gabrielle, Jordan, Lisa, Marie, Marie-José, Martine, Patrice, Patricia, Philippe, Roger, Yolande.
Roger Lahana
A lire en complément : Les anti-corrida jouent la carte de la loi (La Dépêche du Midi)
J’ignorais également qu’il y avait des corridas à Carcassone.
L’étau se ressère aux élus d’oser.