Je participais hier, comme chaque année, au salon du livre de Redessan sur le stand de mon éditrice chérie. Je voudrais juste vous raconter ce matin une anecdote, survenue en fin d’après-midi.

Un monsieur d’une soixantaine d’années s’est arrêté devant moi en voyant la couverture de « Corrida la honte ». Très détendu, il m’a demandé de quoi parlait le livre. Je le lui ai dit en quelques mots : pas seulement la corrida en tant que telle, mais surtout les pratiques du monde de la tauromachie en France.

Il m’a répondu avec un sourire : « Un livre plutôt à charge, j’imagine.
– En effet.
– Hé bien, voyez-vous, j’ai été aficionado toute ma vie (il disait cela sans aucune trace d’agressivité, toujours avec son sourire détendu). Ce n’est que récemment que j’ai pris conscience de ce qu’endurait le taureau. Et c’est graduellement que j’ai compris à quel point tout ce que vous racontez dans votre livre est vrai et que ce monde est pourri. Depuis, je ne suis plus allé voir une seule corrida. »

Nous avons encore un peu parlé de ce qui pour lui est le premier des mensonges, celui de tenter de faire croire que la corrida est une tradition locale alors qu’elle a été importée d’Espagne et qu’elle ne correspond à aucune culture de la région. Puis, au moment de partir, il m’a tendu la main, que je lui ai serrée.

Très belle journée à vous