« Regarder la Terre respirer. » Telle est la mission confiée au satellite d’observation des gaz à effet de serre (Gosat), mis en orbite, vendredi 23 janvier, par la fusée japonaise H-IIA.
Baptisé Ibuki, ou « souffle », il précède deux autres satellites nippons d’études des évolutions environnementales, sur le cycle de l’eau notamment.
Depuis une orbite de 666 km, Ibuki mesurera les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, responsables de 80 % de l’effet de serre, par observation de l’intensité lumineuse des rayons infrarouges : 56 000 points du globe seront suivis selon une fréquence de survol de trois jours.
La couverture permettra d’obtenir une vision globale des émissions de gaz à effet de serre et des quantités de ces gaz réellement absorbées par les forêts et les océans. Selon l’Organisation météorologique mondiale, hormis 283 sites d’observation des dégagements de gaz polluants dans le monde, de vastes zones, les océans, l’Afrique, le Proche-Orient ou encore l’Amérique du Sud restent peu ou pas contrôlés.
Pour l’après-Kyoto
Les mesures d’Ibuki, mises à disposition des chercheurs du monde entier, pourront faciliter l’élaboration du cadre devant succéder en 2013 au protocole de Kyoto. Une diminution de moitié, d’ici à 2050, des émissions de gaz à effet de serre a été évoquée en décembre 2008 à Poznan, en Pologne, lors d’une conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
Avec Ibuki, les scientifiques espèrent évaluer plus précisément les besoins de réduction.
La mise en service du satellite ouvre également la voie à une meilleure compréhension du phénomène d' »îlot de chaleur » dans les centres urbains, un suivi plus précis des changements de l’activité végétale et une détection plus rapide des fuites des gazoducs.
Surtout, la modélisation obtenue pourra déboucher sur une standardisation des mesures d’émissions.
« Aujourd’hui, explique Takashi Hamazaki, en charge du projet Gosat, chaque pays évalue les émissions selon ses propres méthodes de calcul. »
Avec Ibuki, chaque zone sera observée selon les mêmes critères.
« Nous pourrons estimer objectivement les annonces de réduction d’émissions et l’efficacité des décisions prises. »
Philippe Mesmer, Le Monde
Excellente initiative. Ainsi, personne ne pourra nier…il était temps que ça bouge quelque part.
Observer, c’est bien, mais agir c’est mieux…
Quand on aura pointé du doigt les « pollueurs » (que l’on connait déjà assez précisément), encore faudra t’il les amener à modifier leurs comportements…
Les pollueurs ne sont hélàs pas les payeurs, l’Ecologie est une affaire de pays riches.
A moins que ceux-ci ne décident de « mettre la planète aux normes »… Mais avec quels moyens financiers ?
On ne parle pas en milliers de milliards, comme dans la crise financière, ici il s’agit plutôt de millions de milliards…
L’intérêt ne sera pas de seulement observer (effectivement, on sait déjà où sont les principales sources) mais de mesurer, de quantifier aussi bien les émissions de gaz à effet de serre que, surtout, leur évolution avec le temps. Quand tel pays affirmera avoir réduit les siennes, il existera un moyen objectif de vérifier si c’est vrai et de dire à quel point par rapport à d’autres.
Et cela, sous les yeux du monde entier, ce qui peut (qui doit) être un moyen de pression supplémentaire pour aller vers le mieux.