Georges-André nous en parlait hier. Voici son très beau poème, déjà relayé par Anti chez Christina.
Ô mon Dieu qui n’existez pas
Regardez donc les pauvres hommes
Ici-bas
Tout misérables que nous sommes
Soldant les traites millénaires
De la Pomme.
C’était pourtant bien votre affaire
L’Eternité dont nous étions
Actionnaires…
Regardez donc ces brimborions
Ce qu’il reste de nos délices:
Nos passions
Et ces rides dont nos fronts plissent
Et le calvaire de nos chairs
Qui vieillissent
Et nos étreintes qui espèrent
Sous la moiteur de deux peaux nues
Sans mystère
L’Amour que nous avons perdu
De vos Jardins le fruit si bien
Défendu.
Mon Dieu cessez de n’être rien
Nous aurions tant besoin de vous
Tels ces chiens
Ces chiens errants parmi les loups
N’offrant plus que leur maigre échine
A leurs coups.
La pluie s’étend sur les collines
Où tu diffères tant Yahvé
Ta divine
Absolution de ce Péché
Que nous n’avons jamais commis
Tu le sais.
Alors ce que tu as promis
Ce Paradis peuplé de frères
Et d’amis
N’espérant plus de nos prières
Nous le ferons sans Dieu le Père
Sur la Terre.
Georges-André Quiniou
Tableau de Michel Rauscher
Quel plaisir de relire ce poème encore ce matin. Les photos choisies pour l’illustration vont à merveille.
« Mon Dieu cessez de n’être rien »/// »Tableau de Michel Rauscher ».
Je me souviens avoir demandé à Michel pourquoi il ne donnait pas de titre à ses tableaux. Il m’avait répondu ceci :
« Je donne rarement de titre à mes tableaux. Il y a deux raisons. La flemme ! et plus sérieusement pour laisser une liberté totale d’interprétation . Un titre dirige et empêche à un chacun d’en faire sa propre histoire. »
Faisons nous notre propre histoire, inventons-nous nos petits et grands bonheurs, agissons pour le bonheur à long terme et non plus pour un plaisir furtif. Choississons le titre que nous voulons donner à notre journée à défaut de notre vie.
Très belle journée à vous tous.
anti
Très belles illustrations. Merci, Anna, pour la présentation de ce texte. Puisse-t-il donner à tous, incroyants et croyants, l’envie de prendre en mains leur destin, ensemble.
Les deux premières photos ont été prises de ma fenêtre au boulot il y a quelques semaines (la première un matin, la seconde un soir).
Celle du tableau de Michel a été prise lors de l’une de ses expos dans la région.
« Alors ce que tu as promis
Ce Paradis peuplé de frères
Et d’amis
N’espérant plus de nos prières
Nous le ferons sans Dieu le Père
Sur la Terre. »
Même qu’on a déjà commencé, na. ;-))
Trés beau texte » Prière d’incroyant » Anti a bien résumé par ses mots ce que je pense aussi. Chaque journée étant diffèrente à nous de lui occtroyer le titre que nous préssentirons pour celle-ci.
Merci à toi Georges-André.