Le ministère de l’Économie et des Finances propose en accès libre toutes sortes de données et de statistiques annuelles sur les communes de notre pays, en particulier leur niveau d’endettement. Afin de mieux apprécier son poids, il est également exprimé en endettement par habitant et comparé à la moyenne des communes équivalentes au niveau national.
Alors que s’ouvre la saison des férias et à l’approche des grandes manifestations anti-corrida prévues à Alès les 11 et 12 mai prochains, deux sympathisants du CRAC Europe, Charlène et Léopold Bouat, ont rendu public sur les réseaux sociaux une étude sur l’endettement des villes taurines. S’appuyant sur les chiffres officiels communiqués par le ministère, cette étude montre qu’une large majorité de ces villes sont plus endettées que la moyenne nationale, leur endettement pouvant aller jusqu’au quadruple de communes équivalentes. L’étude s’appuie sur les chiffres les plus récents disponibles, ceux de l’année 2011.
73% des villes taurines sont plus endettées que la moyenne
Pour chacune des 74 villes organisant des corridas en France, ont été relevés le nombre d’habitants, l’endettement absolu, l’endettement par habitant et la moyenne d’endettement de la strate. Afin de pouvoir comparer les données de ville en ville, leur endettement a aussi été exprimé en pourcentage par rapport à la moyenne de la strate. Voici par exemple les villes taurines situées dans les Landes :
Comme on le voit, dans ce département, dix-neuf communes sur vingt-et-une ont un endettement supérieur à la moyenne. Les trois plus hautes marches du podium, c’est-à-dire les pires, sont Vieux Boucau, Hagetmau et Mugron qui culmine à 293% par rapport à sa strate nationale. Le record absolu est détenu par un autre département, celui des Pyrénées-Orientales, avec le village de Millas (411%). Dans deux départements, le surendettement concerne 100% des villes taurines.
Remarquons au passage que 58% des villes taurines ont moins de 5000 habitants et sont donc plutôt des gros villages, ce qui rend leur choix de maintenir les corridas encore plus discutable d’un simple point de vue économique. En fait, seules trois villes taurines françaises ont plus de 50000 habitants : Arles, Béziers et Nîmes, qui sont endettées respectivement à 153%, 133% et 138% par rapport à la moyenne des villes comparables. Quant à Bayonne, ville emblématique des aficionados dont les corridas ont causé un déficit abyssal de 400 000 euros en 2011, son endettement est de 142%.
Globalement, 73% des villes taurines ont un endettement supérieur à leur strate de référence et cet endettement est en moyenne égal à 146%.
La corrida, source significative d’asphyxie économique
S’il n’est pas possible d’en déduire une relation directe de causalité, l’étude révèle une tendance largement partagée des municipalités concernées à mal gérer, à surdépenser, voire à dilapider l’argent public sur le dos des contribuables. Cette gabegie est d’autant plus inacceptable par temps de crise qu’elle amplifie des gouffres financiers que rien ne peut justifier. Tel est le cas des pratiques tauromachiques, qui n’intéressent plus qu’un public en voie rapide de raréfaction. Elles sont, en effet, de plus en plus réprouvées au niveau national et ringardisées par les nouvelles générations, y compris dans les douze départements taurins – partout ailleurs, c’est-à-dire sur la majeure partie du pays, elles sont interdites et réprimées par la loi 521-1 du Code pénal punissant les actes de cruauté envers les animaux.
Les corridas, qui sont, on le sait, généralement déficitaires en France, ne survivent que grâce à d’importantes subventions municipales ou européennes. Il n’est donc pas surprenant de voir confirmer, avec cette nouvelle étude, que leur maintien dans les 74 villes taurines de notre pays, loin d’alimenter leurs ressources comme le clament les aficionados en niant l’évidence criante de leur désaffection, ne fait que creuser le déficit de leur budget, année après année, et contribue ainsi directement et significativement à leur asphyxie économique.
Remerciements à Charlène et Léopold Bouat pour leur dossier complet, ainsi que pour leur enthousiasme dans nos échanges pendant la préparation de cet article. Infographie fournie par Charlène Bouat.
Tant que les administrés de ces villes de sang sont contents de payer plus d’impôts pour satisfaire le plaisir d’une minorité d’aficionados, ils rééliront leurs maires et tout ça continuera. Mais il est anormal que tout un département paie pour que perdurent les corridas! C’est pour cela que nous, Anti-corridas, devons demander des comptes dans chacun des départements taurins afin d’alerter les contribuables sur leur argent utilisé au profit d’une mafia qui a su se faire discrète jusqu’ici. La BAC Marseille et le CRAC avaient publié les chiffres pour 2010 ( subventions distribuées dans les Bouches du Rhône par le CG 13). Bientôt vous aurez les chiffres pour 2011 et 2012.
Voilà un travail efficace pour tous les militants qui veulent faire avancer la cause: se rendre au Conseil Général et demander toutes les subventions accordées à la Corrida, comme ils en ont le droit. Des surprises de taille vous attendent, chers amis! Car vous le savez, la corrida est sous perfusion permanente et la suppression de l’argent public signifie un arrêt de mort certain. Rappelez-vous comment Eliott Ness et ses incorruptibles se sont débarrassés d’Al Capone, le coinçant pour fraude fiscale. Remarquons au passage que les Jalabert, Casas, Margé et compagnie remettent le couvert en demandant une réduction du taux de TVA à 5,5%.
La preuve que leur situation financière devient de plus en plus intenable.
Au fait, pour l’affaire Casas, il serait bon de demander à la Direction des Impôts de Nîmes où en est cette affaire.
Que ce soit par les finances ou par une loi respectant l’animal, pourvu que la corrida soit abolie, c’est tout ce que nous demandons.
Nous ne ferons pas la fine bouche!!
Tout cela ne doit pas nous faire oublier le prochain objectif, les 3 manifestations d’ALES les 11 et 12 mai!
Aidons Max Roustan à faire le ménage dans sa ville!!
Mon article ci-dessus est également repris sur le site du CRAC Europe :
http://www.anticorrida.com/Les-villes-taurines-plus-endettees-que-la-moyenne.html