Nous avons passé notre samedi au salon du livre de Codognan. Si l’accueil était toujours aussi chaleureux et l’organisation à la fois bon enfant et efficace, le public n’était malheureusement pas au rendez-vous. Pourtant, les responsables n’ont pas lésiné sur la publicité, diffusant les affiches dans toutes les communes des alentours.
Comme l’a dit l’une des dames dépitée alors que je prenais un café au coin-bar-réfectoire où deux des organisateurs (dont monsieur le Maire) lisaient le Midi Libre avec application, les habitants du cru préfèrent les taureaux à la culture. La salle où nous étions jouxte en effet des arènes de construction récente. Et les livres n’attirent visiblement pas les foules.
Une personne est venue sur le stand pour couvrir Kathy de compliments au sujet des Voyageurs au sang d’or. Elle avait tellement adoré le style poétique et lyrique du livre qu’elle l’avait fait lire à tout son entourage. Elle est même allée jusqu’à dire qu’elle comparait ce qu’elle avait ressenti à l’émotion qui la saisissait en lisant Désert de J.M.G. Le Clézio, à ses yeux le plus beau livre jamais écrit. Après une telle déclaration, inutile de dire que Kathy planait sur un petit nuage.
Malgré le peu de monde, on a quand même réussi à vendre quelques livres – et, curieusement, aucun de Tarik, c’est dire si c’est vraiment imprévisible. Mais on a surtout passé l’essentiel de notre temps à papoter avec d’autres auteurs, dont certains sont des habitués de ces petits salons que nous retrouvons toujours avec plaisir.
Parmi eux, il y a Frances Harper, toujours aussi drôle, qui avait même bricolé un petit panneau en prévision de son fameux coup de barre post-pandrial. Et ça n’a pas loupé : peu après le repas, elle a piqué un petit roupillon réparateur. Saluons toutefois son sixième sens : à peine quelqu’un s’était-il approché de son stand qu’elle se réveillait aussitôt.
Dans la matinée, une quinzaine des personnes présentes ont participé à une dictée proposée par Suzanne, ancienne directrice d’école depuis longtemps à la retraite puisqu’elle a 88 ans et toute sa facétie intacte. Il s’agit de deux petits textes délicieux de Marcel Pagnol. Il n’y avait rien à gagner, le but était uniquement de participer et tout cela sentait bon le plaisir de redevenir des enfants concentrés sur leur feuille quadrillée pendant que la maîtresse lisait la dictée.
J’ai fait zéro faute sur le premier texte et trois sur le second. Anti a eu tout juste. Normal, c’est elle, l’éditrice.
Très belle journée à vous
L’accueil est vraiment très chaleureux .
Ça fait plaisir de revoir les divers écrivains et partager une journée ensemble : nous sommes tous de la même famille.
Comme le dit Anna : que l’on puisse penser à « Désert » de Le Clezio en lisant « Les voyageurs » me comble de bonheur car « Désert » est à mes yeux une merveille et c’est dans mon esprit un monument que je vénère.
Et ta grande admiratrice a continué pendant tout le repas à vanter la beauté de ton livre à ses voisins de table 🙂
Calme mais chaleureux, oui. C’est toujours aléatoire, quand on participe à un salon du livre, on ne sait jamais ce qu’il adviendra, c’est la surprise permanente !
En tout cas, un grand merci aux organisateurs qui nous ont permis de passer une bien agréable journée malgré tout.