En écho aux tentatives de sauvetage de Zaza, voici l’histoire de notre correspondante bénévole des Chats Libres de Nîmes, dont l’habile pseudonyme est « Pelote des Laines », Pelote des laines, qui d’ailleurs, nous a aussi apporté deux chatons noirs un certain midi de printemps.
Bonsoir,
Je ne suis pas sûre que ce mail va beaucoup t’amuser, mais bon… c’est un enchainement de circonstances. Et comme je suis une grande fille, j’assume.
Tout a commencé par un bête coup de fil. Numéro inconnu de moi, j’ai eu l’espoir d’un contact pour une adoption… Ben non : Des filles d’un quartier de Nîmes pour une minette trouvée dans un container. Ok. Apprivoisée, familière, gentille tout plein et miaulait dans la poubelle… Lucie et Georgette auraient bien aimé la garder, mais elles ont vite constaté qu’elle a très peur de leurs deux chiens alors elles ont essayé de trouver une solution autour d’elles. C’est un coin où tout le monde a deux chats en moyenne et nourrit en plus les chats errants (stérilisés). Et une voisine a donné mon numéro… J’étais bêtement en train de laver un verre quand j’ai eu le coup de fil et j’ai accepté de venir la chercher. L’idée étant de trouver une solution locale sur ce quartier puisque c’est un endroit sympa pour les matous et que les filles l’auront à l’œil. Je sais que je peux solliciter une paire de familles et leurs voisins adorent les chats. Du coup, j’ai bon espoir de faire que la situation se règle sans trop de problèmes et dans un délai raisonnable.
Donc, je prends ma voiture et je me rends sur place, papote avec les filles, leur explique comment on fonctionne, etc. Très sympas les nanas, bon accueil.
Je pars avec la petitoune qui a 4 mois à vue de nez. Les filles la baptisent Aya, car je leur ai dit qu’on manquait de prénoms actuellement, donc elles sont contentes de participer. D’ailleurs, la suite de l’histoire montre que leur participation ne va pas s’arrêter là aujourd’hui.
Je rentre tranquillement chez moi en passant par une ancienne route. Je roule cool pour deux raisons : j’ai une minette dans la voiture et je n’ai pas envie de la stresser. Et ma jauge montre que si je m’énerve sur l’accélérateur, mes chances d’arriver en voiture jusqu’à la maison seront rapidement réduites à néant. Chéridamour n’est pas à la maison pour venir me dépanner et sur le coup, rentrer en « conduite cool » comme on dit, est la solution la plus simple.
L’ancienne route traverse une longue bande de garrigue. Sur le bord au raz du bitume, deux petites taches noires. Dans la lumière des phares, deux chatons minuscules tassés l’un sur l’autre. Au milieu de rien bien sûr, on connait l’histoire…
Bref, j’arrête mon char (arh! arh! arh!), descends et commence à roucouler vers les minets. Je fais très bien aussi le cri de guerre de la poule, mais ça ne m’a pas semblé opportun sur le moment. Ils courent vers moi, je me dis « super c’est dans la poche » et zou ! ils repartent dans l’autre sens, direction le buisson… Le piège n’a aucun effet, car ils n’identifient pas la pâtée semble-t-il. Ou alors ça les fait marrer de me voir roucouler, miauler en réponse à leurs cris tout en rampant dans le buisson. Par chance, j’ai un jean aujourd’hui, pas trop grave.
Donc le petit jeu dure un moment, la nuit tombe tout à fait et là je sens bien que sans lampe de poche, deux chatons gris minuscules vont avoir raison de moi, simple bipède à vision diurne. J’oriente la voiture pour m’éclairer et j’appelle les copines au secours. Elles ont leur vie aussi donc je laisse des messages désespérés sur leur répondeur. Et puis j’ai idée de téléphoner aux deux nanas qui ont sauvé Aya. Je leur explique tant bien que mal où je suis, c’est à dire au milieu de la garrigue et elles acceptent de venir donner un coup de main, super gentilles… Les collègues du GICL (Groupe d’Intervention des Chats Libres), Delphine et Angela me rappellent et en leur parlant, je m’aperçois que les chatons ont arrêté de courir dans tout les sens et se sont blottis l’un contre l’autre à une trentaine de centimètres de moi, dans le fourré devant lequel je suis à genoux.
J’ai pu les attraper et je dois dire que j’ai pris, serré et enlevé le tout en vrac. En sortant le bras du fourré, j’en tenais un par la queue… hum…
J’ai mis les deux mini-monstres dans la boite de transport dans laquelle était déjà Aya qui n’a rien dit sur le moment et les filles sont arrivées à ce moment-là. Présentation des micro-minets, congratulations réciproques et embauche en tant que bénévoles sur le champ, dans tous les sens du terme !
J’ai décommandé Delphine qui prenait armes et bagages pour me rejoindre et je suis repartie vers la maison, toujours en style coulé pour consommer le moins possible… Pleine d’espoir sur l’accueil enthousiaste que va me réserver Lucienne qui adore les chatons. Delphine au téléphone me rappelle que Lucienne est en congés… mais qu’elle-même a du lait pour chatons. Je décide d’aller le chercher chez elle et je fais un arrêt de sécurité à la station essence locale qui doit mettre des paillettes d’or dans son pétrole tant elle le vend cher.
Delphine a une robe magnifique en soie, demandez-lui de la mettre plus souvent, elle est superbe. Aucun rapport avec notre histoire, je sais, mais je reste une femme, n’est-ce pas, même après avoir trainé ma couenne dans les buissons.
J’ai installé les trois petits nouveaux dans la salle de bain. Les deux micro-minets ne savaient pas boire, mais ils ont compris tout de suite après avoir essayé de téter le bord de la soucoupe. Ils ont tout lapé comme des fous perdus qu’ils sont. Macha, la mère chatte les surveille avec bienveillance, c’est une mère dans l’âme. Aya feule et râle, elle ne s’attendait pas à ça, mais est contente de voir que je lui installe un coin perso sur une de mes étagères. Notre chat, en accueil lui aussi, observe les deux petits comme si c’étaient des Télétubbies. Un programme de TV ne le surprendrait pas plus.
Les miens sont dans le couloir et aimeraient être présentés.
J’ai réussi à manger un bout et je me suis bien amusée à raconter mon épopée du jour, et j’espère que vous aurez eu plaisir à le lire. J’espère que nous trouverons une bonne famille pour ces minets et comme nous avons deux bénévoles de plus, réjouissons-nous. Elles vont collecter des trucs à vendre pour la brocante…
Comme il se fait tard, je pense aller me coucher après avoir bordé tout le monde, poules comprises.
J’ai enfreint la règle « nous ne prenons plus de chatons », honte à moi et pour le moment je vais dormir… et essayer de régler ça au mieux demain.
Bonne nuit à tous,
Bises
« Pelote des Laines »
rzzzz
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Photo 1, photo 2, photo 3 « Ben Hur », photo 4 Djinn adoptée aux Chats Libres, photo 5 magnifique robe en soie – sic-, photo 6 chaton à l’adoption auprès de l’association les Chats libres de Nîmes.
anti
Rhaaaaaaaaaaah MDR de chez MDR !!!
Non seulement Pelote des Laines raconte hyper bien mais les illustrations mises par Anti en rajoutent encore dans l’hilarité la plus totale !
Bonjour Anti,
Les chatons sont ils prêts pour l’adoption ou est-ce trop tôt? J’ai souvent entendu dire que des chatons trop tôt séparés de leur mère restaient parfois « sauvages »…même si ça n’est pas le bon terme.
Merci pour votre réponse.
Verseau
Un régal à lire! Tous ces minets ont bien de la chance avec une telle fée qui a plus d’un truc dans son sac à malice semble-t-il 🙂
Et bonne chance à Zaza pour sa capture avec ou sans filet.
Verseau, je ne pense pas que cela pose de problème de les adopter très tôt, cela a été notre cas pour plusieurs de nos chats et ils sont aussi affectueux que les autres. Il faut juste faire attention à leur donner une nourriture adaptée tant qu’ils n’ont que quelques semaines.
Le plus simple, si vous souhaitez les adopter (c’est mille fois mieux d’adopter des frères-sœurs ensemble que de les séparer), c’est d’en faire la demande chez Les Chats Libres.
Valentine – ah ça, oui, c’est une fée pour les minets notre Pelote des Laines ! Et qu’est-ce qu’elle raconte bien 🙂