Bien des évènements importants se sont produits dans le monde un 18 juin. Il y en a à la pelle. Par exemple, la naissance de Jamel Debbouze en 1975, celle de Paul MacCartney en 1942 ou encore la dissolution des ligues d’extrême-droite en France (c’était en 1936, ça a changé depuis). Sans oublier en 1967, le jour où Jimi Hendrix a brûlé sa guitare au festival de Monterey.
Mais aujourd’hui, je vais vous raconter une autre histoire qui a eu pour point culminant un 18 juin pas comme les autres. Celle d’une jeune femme extraordinaire nommée Amelia Earhart.
Amelia est née le 24 juillet 1897 dans une petite ville du Kansas. Toute petite déjà, elle se distinguait par son caractère de meneuse et d’aventurière. En ces temps-là, la destinée la plus probable d’une femme était de devenir mère au foyer, entourée de plein d’enfants. Mais rien de plus improbable n’aurait pu arriver à Amelia.
A l’âge de 10 ans, elle voit son premier avion dans une foire et cela la laisse totalement indifférente : « C’était un truc en fil de fer rouillé et en bois, ça ne semblait pas du tout intéressant ».
Une dizaine d’années plus tard, elle assiste à une démonstration de cascades aériennes. L’un des pilotes repère Amelia qui se tient dans un endroit dégagé pour pouvoir regarder sans être gênée par la foule. Il décide de s’amuser à lui faire peur et pique droit sur elle. Elle ne bouge pas d’un centimètre, même quand l’avion passe tout près d’elle. Elle vient d’avoir une illumination. Elle se dit que finalement, ces drôles d’engins pourraient bien lui permettre de vivre quelque chose de vraiment excitant.
Elle passe son baptême de l’air le 28 décembre 1920 et à peine l’appareil a-t-il décollé qu’elle sait qu’elle a trouvé sa voie. Le 3 janvier suivant, elle prend son premier cours de pilotage et, six mois plus tard, achète son premier avion d’occasion. Avec lui, elle va être la première femme a atteindre une altitude de 14000 pieds (un peu moins de 5000 mètres).
Quelques années plus tard, elle est contactée pour participer à un vol qui fera d’elle la première femme à traverser l’Atlantique, en compagnie d’un pilote et d’un copilote.
Ce sera le 18 juin 1928.
Amelia Earhart fait alors toutes les unes des journaux et devient une héroïne aux yeux du monde entier.
Elle apprendra ensuite que trois autres femmes avant elle ont péri dans l’année qui précédait pour avoir tenté le même exploit. Au passage, elle épouse George Putnam, un éditeur et écrivain passionné d’aviation qui était l’un des organisateurs de ce vol historique.
Avec lui, elle prépare son nouveau projet : devenir la première femme à traverser l’Atlantique en solitaire. Elle va réussir ce nouvel exploit en 1932. Deux fois.
Dans les années qui suivent, elle va enchaîner de nouvelles premières jusqu’à ce jour de 1937 où, à l’âge de 40 ans, elle décide de tenter de faire le tour du monde, accompagnée d’un navigateur.
La première étape de 10 000 km au-dessus du Pacifique se passe bien. La seconde doit les conduire depuis la Nouvelle Guinée jusqu’à une île minuscule, pour se ravitailler 4000 kilomètres plus loin. Deux navires de l’armée se positionnent sur la route, tous feux allumés, pour l’aider à arriver à bon port. A cette époque, la navigation se fait principalement aux étoiles.
Le 2 juillet à 7h42 du matin, un navire proche de l’île capte un message d’Amelia : « Nous devrions être juste au-dessus de vous mais nous ne voyons rien. Nous n’avons quasiment plus de carburant. Nous n’arrivons pas à vous joindre par radio. Nous volons à 1000 pieds (300 mètres). » Le navire essaie de répondre mais en vain. Un dernier message arrive à 8h45 : « Nous allons du nord au sud ». Puis plus rien.
Le gouvernement américain, le président Roosevelt en tête, lance une dizaine de navires et une cinquantaine d’avions à sa recherche, durant quatre mois. Aucune trace de leur appareil n’est détectée.
Amelia entre dans la légende.
On murmure qu’il s’agissait en fait d’un vol visant à espionner les installations militaires japonaises du Pacifique et que l’avions aurait été descendu par la DCA japonaise. Ou alors, elle aurait été capturée par les Japonais, qui l’utilisèrent durant toute la durée du conflit, en compagnie d’autres prisonnières pour des émissions radio de propagande, dans le but de démotiver les Marines via les commentaires radiodiffusés où étaient suggérés l’infidélité de leurs compagnes restées au pays. Ou bien, elle aurait survécu, après un atterrissage de fortune, sur une île du Pacifique en compagnie d’autochtones. Et tant d’autres hypothèses encore…
Le plus probable est qu’elle repose désormais quelque part sous les eaux du Pacifique, pas très loin de l’île qu’elle n’a jamais atteinte.
Très belle journée à vous
Sources : Amelia Earhart Official Website, Amelia Earhart (Wikipedia)
Photos : Wikipedia