Présence du chamanisme – Nouveau courrier du 26 mai

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Source image : affiche Sébastien Perez

41ème courrier : dépasser ses peurs

Bonjour.

Voici un bref résumé de la soirée du 20 mai dont le thème est « dépasser ses peurs pour accomplir son mandat céleste ».

La prochaine soirée aura lieu le 17 juin avec, à 20 h 15- : « défaire les stagnations », et à partir de 21h30 : « voyage » au son du tambour et cercle de parole pour partager les informations reçues pendant ce « voyage ».

Bien qu’issue de la philosophie taoïste, l’expression « mandat céleste » parle à qui est lié aux enseignements chamaniques, car ils cherchent à relier l’être humain, le Ciel et la Terre.

Au cours de cette soirée du 20 mai, j’ai tenté de dégager les techniques de vie mentale et les conditions émotionnelles qui nuisent à l’expression du mandat céleste. Que cela soit un peu technique dans l’expression est inévitable, même si dans un premier temps cela peut décevoir !

Et après avoir lu cela, vous pouvez aller aussi rencontrer un très beau blog « annagalore ». Ce blog est inventif, ouvert et généreux. Avec Stéphanie, directrice de l’édition des puits du Roulle, nous soutenons l’action de l’autre. Et nous rencontrerons mardi prochain pour renforcer nos liens. [Merci !]

Nécessité des visions et d’intentions unifiées.

L’intention clairement identifiée par la conscience unifie les forces de vie. Les visions sont la source nourricière des intentions.

IMG-20110429-00338.jpgQuelles preuves de l’incarnation de son « mandat céleste » ?

Avoir la sensation de recevoir chaque jour bien plus que ce dont on a besoin.
Disposer de plus d’imagination que nécessaire pour accomplir ce que l’on peut effectivement effectuer.
Avoir les alliés nécessaires et fidèles pour guider et soutenir ses engagements.
Être souvent joyeux, de ce fait.
Vivre sans addictions sur un chemin clair.

Quelles preuves avons-nous de passer à côté d’un plan d’incarnation de son « mandat céleste » ?

Être dominé par peur, fatigue, stagnation et déperdition absurde de ses forces et de son être.
Sentiment de solitude. Pas d’amis, peu d’alliés.
Vie chaotique dominée par des perturbations émotionnelles récurrentes.
Dépendances affectives, addictions, immaturités (« qu’est-ce que je dois faire ? »)
Tristesse et indécision chronique.

Nécessité des visions.

Recevoir des visions et les incarner fait partie de l’art de vivre des chamanes et des enseignements chamaniques.
Elles donnent fluidité sur le sentier de la vie. Les incarner met la vie au-delà de l’adaptation. La vision est un pont vers l’avenir.

Aujourd’hui, parlons seulement de la peur

L’être humain est souvent un fantôme de sa propre vie, de celle qu’il aurait pu avoir, de celle qu’il n’a pas décidé d’avoir. Ce qu’il n’a pas osé vivre, être, s’est cristallisé en symptômes, en maladies, en vie appauvrie, en déceptions de toutes sortes, en enfermement dans un plan uniquement humain : absence d’appuis, d’amis, de réussites. Sensation d’être une victime et de s’installer juste où il ne faut pas pour l’être effectivement.

Le 1er courage : oser dire NON à ce qui nuit, domine, altère la joie, appauvrit, aliène
Le 2ème courage : effectuer des choix de forme de vie honorables et s’y tenir.
Le 3ème courage : Entretenir les forces nécessaires pour soutenir joyeusement ses choix dans la durée.

Dire non est parfois spectaculairement nécessaire.

Mais, c’est aussi quotidien. Écouter ses amis, s’enregistrer soi-même en conversation et découvrir que les phrases nécessitant des négations sont absentes : je veux pas, je sais pas trop…, je crois pas, j’aime pas…
Cette disparition quasi-totale des négations affaiblit et rend peu crédible les affirmations volontaires. Qui peut s’appuyer sur quelqu’un qui ne sait pas dire NON ? Quelle résistance oppose ceux qui construisent leurs phrases sans négations à leurs tyrans ?

À l’observation dans mon travail de thérapeute au jour le jour, les personnes qui ne construisent pas leurs phrases correctement sont sans cesse le jouet d’autrui. Cherchez l’erreur !

Exercices de reconstruction

Étudier une langue étrangère et les constructions de positions avec OUI et NON. Ainsi on se donne l’occasion de reconstruire sa propre langue.
Apprendre quelques centaines de mots, avec leurs racines. Ainsi on donne de la force à ses énoncés, de l’énergie à ses paroles. Ainsi, on a le choix entre plusieurs mots ce qui oblige à se positionner avec clarté face à qui on parle et à repositionner ses interlocuteurs. On se redonne du temps et de l’espace au lieu de s’enfuir en phrases courtes, mécaniques, stéréotypées, remplies de parasites (tu sais, voilà, hein, quoi, enfin tu vois, etc.).
Langage pauvre= vie pauvre= vie dominée par les émotions.
Une langue riche permet d’intégrer les informations et troubles venus du dehors et du dedans. Elle diminue les tendances à la victimisation.
Une langue pauvre en mots et en structure grammaticale douteuse met un adulte en position infantile face à sa vie, le rend incapable de soutenir des actions complexes dans la durée : QU’EST-CE QUE JE DOIS FAIRE ?

La première condition, dire non et oui clairement au quotidien, permet de donner force et couleur à ce que l’on engage.

Examen des fantômes

En scrutant avec soin ce que l’on n’a pas pu, osé, décider, là où l’on a laissé autrui décider à notre place, gît une masse énorme d’énergie à renouveler, à relancer.
Engager une thérapie pour cela est parfois nécessaire. L’accompagner de rituels simples pour renforcer ce renversement.

Aller vers le chemin de la persévérance joyeuse : symboles, concepts, visualisation.

Qui est capable de discerner la différence entre les moments où il pense par symboles, par concepts et visualise une remise en mouvement ? Cette connaissance est essentielle.
Le symbole réunit la réalité vécue et l’être humain. Le concept permet d’agir dans un monde simplifié. La visualisation unit les deux.
Le symbole unit. Le concept sépare. La visualisation unifie les deux. Confondre les 3 temps engendre une dispersion mentale chronique et des actions inappropriées. Sans penser par symboles, la vie est un non-sens. Sans concept, l’action est inefficace. Sans visualisation, l’énergie de vie ne peut s’incarner ;

Pour unifier et déterminer des 3 possibilités celle qui est la bonne à ce moment-là, une connaissance intime de sa vie mentale est une nécessité absolue. La langue intime, celle que l’on se parle, doit aussi être expurgée d’automatismes et de facilités regrettables qui empêchent de sentir quand on passe d’un plan à un autre.

381398428_3.jpgCorps mental et partie mentale de la personnalité

Le dessin qui va de l’âme impersonnelle à l’âme personnelle vers les corps physique, énergétique, astral, mental) ne peut être reproduit ici. Je l’ai expliqué vendredi dernier et le reprendrai dans la soirée « défaire les stagnations ».

Ce schéma se continue vers la partie la plus externe de l’être qui est celle qui relie à autrui, la personnalité en passant par une zone intermédiaire appelée perception/conscience par les freudiens.

Le corps mental est la partie de l’être qui relie par la construction de schémas, par l’utilisation de symboles l’être humain à ce qui n’est pas lui : matières, étoiles, mondes animaux, structure sociale….
La partie mentale de la personnalité permet de créer les actions pratiques et de participer à la réalité ordinaire partagée : horaires, langage, gestes, règles sociales…

Les deux doivent être libres au plan émotionnel, surtout le corps mental. Utiliser l’un à la place de l’autre empêche de se relier à autrui et au monde avec clarté. L’utilisation prématurée de la partie mentale de la personnalité au lieu d’utiliser le corps mental détruit la possibilité de créer d’imaginer, de choisir librement.

Importance des Quêtes de vision

Elles sont un moment privilégié pour recevoir ou se préparer à recevoir les symboles et informations nécessaires au sentiment d’unification de sa vie avec les différentes réalités présentes entre Ciel et Terre.
Elles font partie de l’éducation des chamanes et des adolescents dans les sociétés vivant avec le sentiment d’unité entre les humains et le monde. Elles sont une grande aide pour qui veut reconstruire sa vie sur des bases claires sur notre continent.
Elles peuvent aussi être renouvelées plusieurs fois dans la vie.

Rêver et créer

Quand on a enfin fait place aux visions en soi, quand enfin on se sent relié au monde au lieu de contempler son ombilic et de suspecter ses voisins de manger son pain, on peut commencer à créer puisqu’on a cessé d’être un jouet social malheureux et frustré, victime réelle ou imaginaire de la malfaisance ordinaire.
Dans le monde chamanique, la déesse du rêve est déesse de l’eau. Recevoir l’eau en soi, la sentir vivre, purifier l’usé, user le rigide est accepter le changement lui-même. L’eau vivante en nous défie la mort, soutient la régénération. Elle prend, donne, nettoie, passe et repasse. Ainsi elle défie tout ce qui est figé, et engage à la créativité nécessaire et permanente.
Se relier à elle favorise jaillissement, fertilité, grâce et patience.
Nourrir le rêve, nourrir les visions, se poser face à autrui par un langage clair, calme, ordonné plutôt qu’avec des mots mécaniques, approximatifs, lancés à l’emporte-pièce permet la vie créative.

Parler, crier, chanter

Le premier son émis par un être humain est un cri. Et le dernier souvent un soupir.
Ce premier cri unifie un corps qui n’a pas conscience de lui-même dans un monde inconnu.
Le chant, sacré, profane ou improvisé, est pour l’adulte le chemin de l’unification de l’esprit, de la vision ; du mental, du souffle et du corps. Comme l’eau, il ouvre à l’échange confiant, à l’action de recevoir et donner. Il devient enseignement par lui-même.
La vision reçue se traduit en symboles, se déplie en concepts, s’engage en actes volontaires. Entre tous ces moments, les chants permettent l’unification des parties de l’être et le soutien d’autrui à ses engagements. Chantez et s’évanouira les peurs d’oser être et d’incarner ce qui rend joyeux ;

Cordialement.

J.G.Foucaud

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anti

Source photo attrapeur de rêves

One Reply to “Présence du chamanisme – Nouveau courrier du 26 mai”

  1. Anna Galore

    Toujours plus riche, toujours plus profond, et en plus des touches d’humour – mieux, des vrais traits d’esprit qui rendent la lecture encore plus agréable (sans parler des illustrations choisie par Anti).

    Certaines phrases mériteraient d’être gravées sur les murs ou d’entrer dans des dictionnaires de citations.
    « Les visions sont la source nourricière des intentions. »
    « Les personnes qui ne construisent pas leurs phrases correctement sont sans cesse le jouet d’autrui »
    « Le premier son émis par un être humain est un cri. Et le dernier souvent un soupir. »
    « La vision reçue se traduit en symboles, se déplie en concepts, s’engage en actes volontaires »

    …et tout le passage sur le langage, passionnant !

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