On appelle cela un temps de Toussaint, c’est dire si c’est de saison. Il a plu toute la journée, de la petite bruine au déluge généreux. Autant dire que ni les chats ni nous ne sommes sortis plus que nécessaire.

Bien que cloîtrés une fois les courses faites, nous ne nous sommes pas ennuyés une minute. La maison fait encore plus cocon douillet quand les éléments se déchaînent à l’extérieur, c’est un régal d’y traîner en toute tranquillité.

De temps à autres, un chat revenait dans le séjour, tout trempé, sans doute après avoir fait son petit pipi dehors. Il avait droit à double ration de caresses quand il venait se frotter contre l’un de nous pour se réconforter après cette sortie héroïque. Heureusement que c’était un temps à ne pas mettre un chien dehors, nos minous n’auraient pas aimé du tout faire en plus une nouvelle rencontre au plus mauvais moment.

Entre deux coupures d’internet pour cause d’orage, nous avons aidé Kathy à mettre en page l’article qu’elle a écrit sur Wikipedia en hommage à son père André, peintre figuratif disparu il y a onze ans. A certains moments, sans que nous le sachions, nous étions quatre à retoucher l’article en même temps à distance, entre elle, sa fille au bout du fil, Anti et moi. Ce qui a valu quelques petits mystères de modifications faites d’un côté qui disparaissaient quand une sauvegarde était faite d’un autre, jusqu’à ce qu’on s’en rende compte et qu’on s’appelle pour se le dire. Après quelques rires et réajustements, l’article a finalement pris une belle allure.

Anti a commencé à apprendre au piano J’envoie valser, la très belle chanson de Zazie. Je l’entendais déchiffrer les premières mesures pendant que je préparais un bain pour Enzo.

Un samedi soir, il n’y a pas grand chose à la télé, un weekend de Toussaint encore moins. Sauf sur TV-Breizh. Si, si, sérieux. Cette chaîne est à la tête d’un stock impressionnant de vieilles séries devenues cultissimes. Avec, pour commencer, tout un tas d’épisodes de Columbo. Trop trop bien. On en a vu deux, dont l’un où les seconds rôles étaient tenus par Patrick McGoohan (mais si, le Prisonnier) et par David Nielsen (un habitué des grosses comédies américaines, comme Y a-t-il un pilote dans l’avion, mais là, c’était un méchant hyper sérieux).

Puis tout le monde est parti se coucher en douceur. Les volutes étouffées d’une guitare électrique en fusion sont parvenues de la chambre de Dorian. Paloma a cherché en miaulant où étaient passés tous ses copains. Kundun dormait sur son coussin favori, Che et Santiago dans la chambre d’Enzo, Mirou sur une chaise sous la table. Le silence est retombé.

Au petit matin, les chats avaient tourné, comme chaque nuit. Che et Mirou occupaient une large partie de notre lit. Santiago avait dormi avec Paloma. Kundun était toujours sur son coussin.

On est passé à l’heure d’hiver. Il pleut toujours à verse. Temps de saison.

Très belle journée à vous