Hier, dans ma route à travers le Sidobre en direction de Castres, dans un paysage superbe aux allures de forêt canadienne, j’ai traversé peu après Saint-Pons un phénomène météorologique curieux.

La température était d’environ 10° pendant tout le trajet jusqu’à ce que j’aborde la dernière descente vers Mazamet. Et là, alors que j’étais à mi-pente, le thermomètre est tombé en quelques minutes jusqu’à 0°. Les champs étaient recouverts d’une fine couche de gelée, des brumes flottaient au-dessus.

Deux ou trois kilomètres plus loin, la température s’est mise à remonter. En bas de la pente, il faisait 12° et un peu plus loin dans la plaine ensoleillée, presque 20°.

J’ai traversé une goutte froide, posée là je ne sais pas pourquoi.

Je n’étais ni dans un creux encaissé, ni au contraire dans un lieu très dégagé qui aurait été balayé par un vent glacé – il n’y avait pas de vent. Le ciel était bleu, il ne s’agissait pas non plus d’un brusque changement de temps. Non, juste cette pente douce qui descendait régulièrement à travers un paysage vallonné mais ni plus ni moins en haut qu’en bas de la pente.

A Castres, j’ai déjeuné face aux vieilles maisons restaurées qui bordent l’Agout. Il faisait tellement bon que j’étais en terrasse.

Sur la route du retour, j’ai surveillé l’affichage de la température extérieure quand j’ai repris la même pente en sens inverse. Il ne s’est rien passé, l’air est resté autour de 15° pendant toute la remontée.

La dernière fois, j’avais eu l’impression de voyager dans une contrée hors du temps en raison des traînées nuageuses qui semblaient sortir du sol et engloutir les habitations isolées. Cette fois-ci, j’ai croisé une goutte d’hiver en plein milieu de l’automne. Juste une curiosité naturelle, disparue aussi vite qu’elle est apparue.

Très belle journée à vous