Vous avez remarqué le ciel en ce moment ? Il est bleu. D’un bleu parfait.

Pas seulement parce qu’il fait beau.

Grâce à l’éruption du volcan islandais, il n’y a plus une seule traînée blanche qui vienne raturer l’air. Le résultat est étonnant, dès qu’on en prend conscience.

Du bleu partout, pur, immaculé d’un horizon à l’autre.

En fait, on ne pouvait rêver ciel plus hors du temps pour aller assister à la reconstitution des jeux du cirque qui se tenait aux Arènes hier. Un très chouette spectacle, bon enfant et qui a attiré un large public.

Il n’y avait plus une place de libre et pourtant l’entrée n’était pas donnée (même si, pour Anti et moi, c’était moitié prix, la dame au guichet s’étant plantée en me rendant la monnaie). Comme quoi, il y a moyen d’utiliser ce lieu exceptionnel pour des divertissements traditionnels ou culturels avec succès, sans avoir à massacrer des taureaux pour y parvenir.

En présence de l’empereur Hadrien en personne, escorté de toute sa suite et accueilli avec enthousiasme, nous avons applaudi toutes sortes d’épreuves.

Et pour commencer, une série de jeux équestres. Deux équipes s’affrontaient, quatre cavaliers Celtes et autant de Romains. Lancés au galop, ils devaient à tour de rôle planter leurs lances dans des cibles en bois en forme de silhouettes humaines, puis leur trancher la « tête » figurée par des choux (Gainsbourg a dû se marrer en voyant ça) et enfin, tours au galop, couper une pomme en deux tenue sur une courte pique par un homme agenouillé au milieu de l’arène. Très impressionnant et très joyeux, puisque c’est la foule qui notait les cavaliers.

A ce sujet, tordons le cou à une légende. Nous avons appris que les fameux signes pouce en l’air ou pouce en bas sont une invention qui date du 19e siècle. Les Romains utilisaient pour acclamer une petite serviette blanche agitée à bout de bras. Et pour montrer leur désapprobation, ils huaient le mauvais combattant en le pointant du doigt. Aussi, les organisateurs fournissaient pour chaque entrée la fameuse petite serviette (en papier pour l’occasion).

Ensuite sont venus différents types de combat – à cheval, entre gladiateurs et à la fin, entre chars lancés à pleine vitesse. Tout était recréé de façon scrupuleuse. Nous avons découvert certains détails dont nous ignorions tout. Par exemple, le fait que les gladiateurs étaient certes des esclaves mais tous volontaires pour devenir des combattants. Ou celui que les duels étaient contrôlés par des arbitres et qu’il était interdit de mettre un adversaire à mort (c’est la foule et l’empereur qui en décidaient). Et aussi, plutôt sinistre, qu’un homme au déguisement effrayant avait pour rôle d’achever les mis à mort à coups de masse pour s’assurer qu’ils étaient bien morts.

Mais hier, tout ça, c’était pour rire. Pas une goutte de sang, pas un drame, juste du spectacle avec de superbes chorégraphies.

Au retour vers la maison, le ciel était toujours aussi bleu. Du bleu partout, pur, immaculé d’un horizon à l’autre.

Très belle journée à vous

Certaines des photos dans les Arènes sont d’Anti : le cavalier sur la première série, Hadrien sur son char au milieu de la seconde, la pomme coupée en deux sur la troisième, les chars qui se croisent sur la quatrième et l’arrivée du méchant à la masse au milieu de la dernière. Les autres sont de moi.