On s’installe doucement dans l’été. Journée pieds nus jusqu’au moment d’aller faire les courses, déjeuner sur la terrasse, portes grandes ouvertes et surtout, la lumière incomparable du Sud à travers la végétation qui se colore de mille teintes faites pour le soleil.
En milieu d’après-midi, l’indolence de l’air ambiant a pris le dessus. Pendant qu’Anti allait faire une partie de dames avec Dorian, mes paupières sont devenues trop lourdes pour être portées plus longtemps. C’était samedi, alors rien ne justifiait que je lutte plus longtemps. Divine douceur d’une sieste baignée de soleil, dans la chambre silencieuse. Quand j’ouvrais les yeux de temps en temps, je voyais à travers la grande fenêtre les branches tachetées de fleurs roses de l’arbre de Judée.
Anti est arrivée, s’est allongée contre moi, nous avons échangé quelques mots à mi-voix, des rires aussi et ensuite, on a continué ensemble à flotter au milieu des rêves. C’est Dorian qui a sonné la fin de la sieste. Il a débarqué dans la chambre et s’est allongé en travers du lit sur nous pour bien montrer qu’il était là et nous rappeler qu’on n’avait toujours pas fait les courses.
Sur le trajet, on regardait le ciel pour voir si on repérait les fameuses poussières du volcan Eyjafjöll puisqu’aux dernières nouvelles, elles avaient atteint le sud de la France. Des nébulosités d’altitude semblaient en effet très particulières, pas vraiment comme des nuages, sans contour précis. Lorsque la nuit est tombée, il y en avait encore, très haut, accrochant dans un rose profond les dernières lueurs du soleil. Le reste du ciel était déjà sombre, sous le regard d’un fin croissant de Lune.
C’était une journée volcans, d’ailleurs. Dans la matinée, j’ai regardé avec Dorian un documentaire sur Arte où des chercheurs italiens, lors d’une petite expédition scientifique, ont découvert en pleine mer, à quelques dizaines de kilomètres au sud de la Sicile, un volcan de trente kilomètres de diamètre jusque-là insoupçonné à une centaine de mètres de la surface. Des fumerolles s’en échappent, montrant que le massif est assis sur une énorme chambre magmatique qui attend son heure. Et, dans la soirée, nous avons regardé quelques épisodes de Sur la terre des dinosaures. On y voyait les ancêtres des oiseaux dominer la planète et, à nouveau, les volcans omniprésents qui faisaient la vie et la mort en bouleversant en permanence le climat.
Plusieurs dizaines de millions d’années plus tard, une éruption mineure pas très loin de chez nous cloue au sol près de 40 000 vols depuis jeudi, à cause de simples vents, mineurs eux aussi, qui descendent du nord vers une bonne partie de l’Europe. Notre suprématie ne tient vraiment pas à grand chose face aux forces qui façonnent la Terre depuis sa naissance et qui continueront à le faire jusqu’à sa disparition. Un peu de poussière dans le vent suffit à le rappeler.
Très belle journée à vous
Eh oui! Le monde est suspendu à un nuage volcanique qui va faire perdre beaucoup, beaucoup d’argent à un tas de gens…..
Pour ceux que les volcans fascinent, Hervé est revenu samedi avec un livre magnifique que je vous recommande: « La Terre en feu » photos de Philippe Bourseiller aux Editions de La Martinière. Les photos sont à couper le souffle.
Ah c’est à cause des vents ? Je pensais que c’était en raison de la très fine poussière qui pouvait s’infiltrer partout et, mélanger à l’humidité, pourrait détériorer l’appareil.. o.o j’ai dû voir ça dans un film xD
Sinon ce matin ici il y a toujours cette masse bizarre dans le ciel, un nuage aux limites floues laiteux.
Ben en fait, comme le dit le titre de cette note, c’est à cause des deux à la fois :
– la poussière (riche en silice donc très abrasive pour les moteurs, en effet)
– et le vent (qui rabat cette poussière sur l’Europe au lieu de l’envoyer vers le pôle Nord où tout le monde s’en foutrait).
« un nuage aux limites floues laiteux »
Exactement le genre de choses qu’on voyait ici aussi hier en fin d’après-midi. Ce matin, il y a quelques nuages normaux qui empêchent de le voir mais ils devraient se disperser rapidement. Je pense qu’on reverra les poussières au crépuscule, quand le soleil rasant les rend encore plus visibles.
Est-ce que c’est possible que ça rende la couleur rouge du Soleil encore plus vive ? Parceque hier en fin de journée j’ai vu un truc assez hallucinant de ma fenêtre. En regardant distraitement à travers le rideau de fer j’ai vu un immeuble d’en face, au loin, en feu… Alors j’ai dessuite ouvert les volets !!! Et en fait c’était les reflets rouges vifs très lumineux du Soleil couchant sur toutes les baies vitrées de l’immeuble.. C’était étonnant car en un an et demi dans cet appart c’est la première fois que je vois ça. Bon c’est vrai que je regarde presque tous les matins le Soleil se lever, mais rarement se coucher vu que c’est de l’autre côté de mon appart alors peut-être que je n’avais pas remarqué avant.. Mais là c’était impressionnant ce rouge vif.. Je suis allez de l’autre côté voir le Soleil se coucher et on aurait dit un immense projecteur rouge vif.
J’ai tenté de prendre des photos mais ça donné rien xD
Oui, c’est tout à fait possible d’après d’autres photos de couchers de soleil pris dans des régions où le nuage de poussière est présent.
Pour les photos, il faut peut-être les retoucher un peu au niveau du contraste et/ou de la saturation pour qu’elles reproduisent au mieux ce que tes yeux ont vu et qu’aucun appareil photo de base ne peut suivre de façon correcte, surtout quand tu es face au soleil.
Trop tard déjà supprimées ^^ mais merci pour le conseil. Si ce soir ça le refait je retenterai ^^
Ca devrait, les poussières continuent à se répandre vers le sud et il y en a encore pour plusieurs jours 😉
Une info culturelle reçue cette nuit pour compléter cette note :
« Eyjafjöll » (le déjà fameux volcan islandais) veut dire, en bon français…
« Quand j’érecte, j’éjecte sperme abject »…
Ils ont le sens de la contraction en Islande ! »
N’est-il pô (merci à toi ô traducteur de la nuit ;-))
anti
J’avais vu ce reportage du volcan sous-marin au large de la Sicile… Si il se réveille aussi, ça pourrait causer un beau tsunami… Quand à l’islandais au nom imprononçable (heureusement qu’il y a une traduction !), il ne semble pas se calmer et si la calotte glaciaire qui le recouvre explose, il pourrait causer des dégâts considérables… Sans parler du « réveil » possible des autres volcans islandais, beaucoup plus importants en taille…
Concernant la paralysie du trafic aérien, je suis très surpris du manque de réactivité à utiliser les aéroports de Marseille, Rome, Lisbonne et Madrid, qui permettraient de maintenir le trafic sur l’Atlantique Nord et vers le Sud… Nous vivons dans des organisations où nous sommes incapables de réagir en temps réel, alors que l’information circule à la vitesse de la lumière… Je n’ose imaginer ce qui se passerait, en cas de catastrophe majeure…
Un lien intéressant, pour suivre les mouvements d’avions en temps réel et la « zône interdite » :
http://www.radarvirtuel.com/#
A voir aussi avez Google Earth (disponible en téléchargement gratuit) :
La Nasa a mis en ligne les images satellites du volcan. Dans Google Earth, ouvrez la catégorie « Plus » dans le panneau « Données géographiques », activez « GeoEye Featured Imagery ». Cliquez sur le logo « GeoEye » qui s’affiche au sud-est de l’Islande, puis sur « View Full Resolution Image in Google Earth ».
Sur radarvirtuel.com, autour de minuit, il y avait au moins 20 avions en l’air dans la « zône interdite » (dont 2 ont décollé de Nantes…) Il s’agit de petites Compagnies étrangères ou de Cargos Frêt et Poste… L’interdiction de vol n’est donc pas pour tout le monde… J’aimerais savoir qui décide de faire voler ces avions…
Des images saisissantes du volcan islandais et des environs…
http://www.boston.com/bigpicture/2010/04/more_from_eyjafjallajokull.html