Acrassicauda signifie en latin la queue du scorpion noir. C’est le nom de l’unique groupe irakien de heavy metal jamais créé (certains sites parlent d’un deuxième mais je n’ai pas retrouvé sa trace). Ils se sont formés à Baghdad en 2001, à l’époque de Saddam Hussein, et ont joué longtemps en semi-clandestinité – ce qui est loin d’être simple quand on veut envoyer les watts !

Après l’invasion de l’Irak par les Américains, la situation d’Acrassicauda ne s’améliore pas pour autant. L’histoire du groupe est le sujet du documentaire Heavy Metal in Baghdad des canadiens Eddy Moretti et Suroosh Alvi en 2007. En voici la bande-annonce.

A la suite de cela, les musiciens d’Acrassicauda reçoivent de nombreuses menaces de mort et finissent par s’exiler à Damas en Syrie, puis à Istanbul où ils demandent à bénéficier du statut de réfugié auprès de l’ONU. Ils l’obtiennent et sont autorisés à émigrer vers les USA, où ils arrivent l’un après l’autre à plusieurs mois d’écart (le dernier courant 2009). A peine sont-ils tous réunis là-bas qu’ils reforment leur groupe.

Mais ce qui va vraiment les rendre célèbres de façon significative, c’est un concert de Metallica organisé dans un stade. Le groupe mythique les a invités à se produire pour montrer leur soutien. James Hetfield, le chanteur et guitariste de Metallica, vient dans les coulisses du stade, suivi par une caméra, pour rejoindre par surprise les musiciens d’Acrassicauda. Il offre au guitariste une guitare sur laquelle il écrit « Welcome to Amerika » (avec un k). Pour les musiciens irakiens, c’est comme si Dieu en personne venait les toucher du doigt et l’émotion est belle à voir.

Le nouveau CD d’Acrassicauda s’intitule Only the dead see the end of the war (« seuls les morts voient la fin de la guerre »). Aujourd’hui, ils sont enfin devenus un groupe de metal (presque) comme les autres.

Enjoy !