Je reviendrai un peu plus tard sur les moments forts de nos deux jours à Paris mais pour ce matin, je veux juste vous raconter une de ces rencontres comme je les aime.
Jeudi vers 17h, je sors de mon premier rendez-vous de travail près du canal Saint-Martin et j’essaie d’attraper un taxi pour filer au suivant, une soirée de créateurs d’entreprise hébergée dans l’une des salles d’un lieu prestigieux, le Sénat (tu vois, Ramses, tu n’es pas tombé loin en pensant à l’Élysée).
Il était malheureusement impossible d’y venir en couple, d’où le programme différent qu’avait choisi Anti ce soir-là, mais elle en parlera le moment venu.
Me voilà donc à marcher le long du canal, avec mon gros sac de voyage, en me retournant toutes les dix secondes pour voir si un taxi se profile à l’horizon. Chance, en voici justement un qui n’affiche pas la lumière « occupé ». Je lui fais signe, il s’arrête, j’essaie d’ouvrir la portière arrière, elle est verrouillée. Le chauffeur me fait signe de m’avancer au niveau de la portière passager avant : « Je ne peux pas vous prendre, je rentre à Aubervilliers mais je peux vous déposer quelque part si c’est sur ma route ». Je lui dis que je me rends au Sénat et il me répond qu’il est désolé mais ce n’est vraiment pas sa direction. Je le remercie quand même et je me remets à marcher.
Le taxi redémarre, me dépasse et s’arrête à nouveau. Je m’approche et le chauffeur me dit : « Vous savez, vous n’avez aucune chance d’avoir un taxi ici, ils ne passent jamais par là quand ils sont vides. Si vous voulez, je vous dépose à un endroit plus favorable, un peu plus loin. »
J’accepte, bien sûr. Je m’assied, jette un coup d’œil au compteur. Bien entendu, ça ne me gênerait pas du tout de payer le petit bout de course qu’il va faire avec moi alors qu’il a terminé sa journée. Mais ça affiche « Libre ».
Le taxi prend de la vitesse, roule, roule. Il fait comme ça bien un kilomètre et demi, passant par tout un dédale de rues et arrive finalement à un grand carrefour. Là, le chauffeur se gare en double file et me dit : « Voilà, vous en avez plein qui attendent là, de l’autre côté de la rue. »
Je le remercie chaleureusement. Je me dis en descendant que je vais lui donner quelque chose mais je n’ai pas le temps de mettre la main à la poche. Il me fait déjà un signe de la main et repart pour rentrer chez lui. Dix minutes plus tard, j’étais au Sénat, en avance à mon rendez-vous.
Un taxi qui vous prend comme ça, gratuitement, rien que pour vous rendre service, en plein Paris ? Oui, c’est possible.
Très belle journée à vous.
Sur le blog, une autre histoire de taxi parisien : Taxi blues.
Une belle note d’espoir, ça !!! ^^
Impressionnant… surtout à Paris o.O Il devait être provincial.
ah ben oui.. Aubervilliers… il est de la banlieue c’est pour ça.
Un beau geste que voilà !
En fait, provincial si on veut mais alors d’une très lointaine province : il était noir, d’âge mûr, sans accent me permettant de mieux situer son lieu de naissance qui était peut-être la France tout simplement. Et il n’écoutait pas les Grosses Têtes sur RTL.
Très sympa, cette histoire de taxi et tellement rare, à mon avis…
Figure-toi que j’avais pensé au Sénat ! J’y ai déjeûné une fois, à l’occasion d’une conférence. J »y ai trouvé la « cantine » plus que correcte et le service très classe… Et toutes ces limousines bien garées, avec les chauffeurs assoupis au volant, attendant leurs « Maîtres »… Les »ors » de la République…
Oui, je confirme, mention spéciale à la « cantine » et au service.
Trop bien cette rencontre. Pour l’expérience que j’ai des taxis parisiens (je précise parce qu’à Nîmes youhou !), j’ai toujours fait des rencontres sympathiques.
Le Sénat, j’y ai aussi dîné plusieurs fois et je confirme, c’est on ne peut plus agréable à tous les points de vues, sauf peut-être les contrôles d’identité à l’entrée 😉
J’ai fait aussi de très belles rencontres dans le métro en rentrant le soir où Anna vivait son expérience. J’vous raconterai plus tard parce que là, après le ménage en grand ce matin, la Gwladys qui a réussi à me traîner dans les magasins cet après-midi ( beurk la tendance de ce printemps !) et les courses après, et le repas qui est en train de cuire, ben, j’suis cuite mes amis !
Belle soirée à tous !
anti