L’UMP et ses représentants les plus visibles, comme son porte-parole Frédéric Lefebvre, ont fait à plusieurs reprises des titres plutôt gênants ces derniers mois. Alors que ces braves gens se posent en défenseurs déterminés de la protection des droits d’auteur et de la lutte contre le piratage sur internet (ce qui est tout à fait louable), ils « oublient » régulièrement de s’appliquer ces préceptes à eux-mêmes.

Retour rapide sur trois affaires récentes qui ont fait rire toute la blogosphère française et ses environs.

1 – Piratage du groupe de rock MGMT par l’UMP pour sa campagne des européennes

Pour lancer sa campagne, l’UMP utilise sans autorisation un titre musical du groupe américain MGMT, en particulier lors du conseil national de l’UMP, le 25 janvier, à la Maison de la Mutualité à Paris. A deux semaines du début de l’examen au Parlement du projet de loi Hadopi, censée protéger la création sur Internet, l’avocate du groupe de rock MGMT annonce le 19 février qu’elle va agir en justice, faute d’avoir trouvé un accord à l’amiable avec l’UMP.

Elle déclare à la presse : « On voit que ceux qui préconisent la chasse aux internautes ne sont pas les plus respectueux du droit des artistes. »

L’UMP sera condamné à 30 000 euros pour contrefaçon quelques semaines plus tard, à la veille du second passage du texte devant les deux chambres, moins de trois semaines après son rejet par l’Assemblée nationale.

2 – Piratage de la Star Academy québecquoise pour le lipdub des Jeunes de l’UMP

Les Jeunes de l’UMP ont enregistré puis diffusé largement sur le web un lipdub (chanson reprise par un large groupe de personnes) basé sur la chanson « Tous ceux qui veulent changer le monde ». Parmi les participants, des militants mais aussi tous les pontes de l’UMP (Christine Lagarde, Xavier Darcos, Rachida Dati, Frédéric Lefebvre, David Douillet, etc.).

Luc Plamandon, l’auteur, avait donné son accord mais la version reprise par l’UMP était celle chantée par la jeune artiste Marie-Mai, pour la Star Academy québécoise. L’UMP était au courant puisqu’une demande d’autorisation a bien été faite au producteur de l’émission, qui a refusé de la donner.

Refus que l’UMP a décidé d’ignorer. Résultat : une mise en demeure par l’avocate du producteur.

Dans un communiqué officiel , les Jeunes de l’UMP ont reconnu les faits et ont déclaré : « Cette requête est actuellement en cours, et un accord devrait intervenir dans les prochaines heures consistant notamment dans le versement d’une somme au profit d’une association reconnue d’utilité publique. »

3 – Frédéric Lefebvre pompe un article de Slate sans autorisation

Le site Slate.fr a révélé que l’un de ses articles consacré justement au fameux lipdub des Jeunes de l’UMP avait été entièrement reproduit sur le site officiel de Frédéric Lefebvre sans autorisation préalable. Mieux, le porte-parole de l’UMP précise que tout ce qui se retrouve sur son site est couvert par un copyright à son nom. Un extrait de ce qu’en a dit Slate :

« D’abord, le texte est repris en intégralité sans permission ni de l’auteur ni du site. En outre, tous les liens qui émaillaient l’article original ont été supprimés. Et en prime, si la source est citée, le lien en bas de page n’est pas actif, il s’agit juste du copié/collé du texte de l’url », dénonce Slate. D’abord, le texte est repris en intégralité sans permission ni de l’auteur ni du site. En outre, tous les liens qui émaillaient l’article original ont été supprimés. Et en prime, si la source est citée, le lien en bas de page n’est pas actif, il s’agit juste du copié/collé du texte de l’url.

Une méconnaissance qui semble fonctionner en sens unique: celui où Frédéric Lefebvre pille le contenu produit par d’autres, puisque sur son site on trouve la mention légale « copyright 2008 Frédéric Lefebvre. Tous droits réservés. » »

Frédéric Lefebvre n’a pas essayé de discuter. Il a supprimé l’article de son site.

Sources :
Le piratage de MGMT : Les rockeurs de MGMT font payer l’UMP pour contrefaçon (Rue 89)
Le lipdub des Jeunes de l’UMP : La chanson du lipdub de l’UMP était bien piratée (Rue 89)
Frédéric Lefebvre : Slate pillé par Frédéric Lefebvre (Slate)

Photos : web.