Les plus cinéphiles ou les plus âgés d’entre vous se souviennent de « Devine qui vient dîner ce soir », le premier grand film hollywoodien à avoir traité du racisme anti-noir de façon frontale, en 1967 aux Etats-Unis. La ségrégation sévissait encore largement, au point que dans certains états, il était illégal de se marier entre noirs et blancs. Je vous rappelle le thème.
Joey, une jeune femme de 23 ans vient à San Francisco présenter son futur époux, le docteur John Prentice (Sidney Poitier), à ses parents. Brillant médecin, sous-directeur de l’OMS et professeur de médecine de 37 ans, John craint la réaction des parents de Joey, car il est noir et elle blanche. Les parents de Joey ont élevé leur fille dans le refus du racisme. Pourtant, lorsque John leur fait savoir qu’il renoncera au mariage s’il n’obtient pas leur consentement, les parents hésitent. John est sympa, John a une belle réussite sociale, ils n’ont rien contre les Noirs mais quand même, la vie serait plus simple si leur fille ne les avait pas pris au mot en décidant d’épouser justement un Noir. Devine qui vient dîner ce soir ? Ces « braves gens » tirent la gueule et la plupart des spectateurs de l’époque s’interrogent gravement à leur tour. Ils n’ont rien contre les Noirs mais quand même, de là à voir un Noir épouser une Blanche… Depuis quarante ans, les choses se sont heureusement bien améliorées. Mais pas partout et pas pour tout le monde.
Hier soir, nous avions à notre table Atawallpa, qu’un documentaire de M6 a présenté comme un dangereux manipulateur, prêt à risquer la vie des gens qui lui font confiance pour leur soutirer un maximum d’argent. Il n’a pourtant rien d’un psychopathe ou d’un inculte. Il est titulaire d’un doctorat en droit et a été professeur d’histoire dans son pays, l’Equateur. Hier soir, il nous parlait encore de cette émission de M6, tellement il s’est senti blessé par la présentation qui a été faite de lui, il y a à peine quelques mois. Devine qui vient dîner ce soir…
Le rejet de sa différence, Atawallpa l’a vécu dès sa petite enfance. Ainé d’une famille de neuf enfants, il est l’un des très rares garçons de son pays à porter ce prénom, celui du dernier Inca. Pourquoi ? Parce qu’en Equateur et plus généralement en Amérique latine, les Indios comme on les appelle avec mépris, ce sont des sauvages, des demeurés, des sous-hommes. Porter un nom indien (inca, aztèque ou autre), c’est donc la honte et Atawallpa se souvient des gamins qui se moquaient de lui à cause de ça, au point que, jusqu’à l’âge adulte, il a utilisé son deuxième prénom, typiquement espagnol, pour qu’on lui foute la paix. Devine qui vient dîner ce soir…
Quand il était ado, Atawallpa adorait les westerns. A une particularité près : pour lui, les bons, c’étaient forcément les Indiens, même s’ils étaient présentés comme des sauvages sans pitié qui harcelaient et tuaient les bons Blancs. Aussi, lorsqu’il a obtenu un poste de professeur d’histoire à Quito, il a décidé d’enseigner « l’autre histoire », comme il l’appelle. L’histoire des hommes qui vivaient sur le continent américain, et plus spécialement l’Amérique dite latine, bien avant l’arrivée des conquistadores. L’histoire du génocide systématique commis par les envahisseurs espagnols. L’histoire de la tentative d’éradication aussi bien physique que culturelle de ces populations premières. Il a même écrit un livre là-dessus qu’il a utilisé avec ses élèves. Vous vous doutez de la suite. Un parent s’est plaint. Le directeur a convoqué Atawallpa et l’a licencié. Ce n’était pas il y a un siècle, ni il y a quarante ans, mais là, tout près, il y a à peine quelques années. Devine qui vient dîner ce soir…
Chez nous, hier soir, celui qui venait dîner, c’était Atawallpa, homme parmi les hommes, qui a horreur de la violence et qui a décidé de consacrer sa vie à exercer le métier de guérisseur tel qu’il se pratique depuis toujours chez les descendants du peuple chamane venu par le détroit de Béring il y a quelques milliers d’années pour habiter les Amériques. Kathy, traductrice de ses livres, était également invitée. La conversation était chaleureuse, sensible, variée, prenante.
Lorsqu’Anti est allée raccompagner Kathy chez elle, le crépuscule était superbe. Une magnifique soirée, après un très beau dîner…
Très belle journée à vous
PS : La discussion qui a suivie la mise en ligne de cette note a rapidement évoluée vers un type particulier d’exclusion, celui qui concerne les Roms dont nous parlons souvent ici. C’est pourquoi j’ai ajouté à la la liste de tags le mot-clé « roms », afin que l’échange qui suit puisse plus facilement être retrouvé par ceux qui s’y intéressent.
Difficile le droit à la différence. Encore une fois, on ne critique que ce que l’on ne veut pas se donner la peine de connaître…La plupart des gens confondent chamanisme et exotisme. Idem pour le reiki que je connais mieux pour le pratiquer depuis quelques années. Une pratique également très ancienne et contestée. En Suisse, on commence pourtant à laisser entrer les praticiens dans les hôpitaux et les maisons de retraite, pas si mal. Les schémas ont la peau dure, mais on y arrivera, j’en suis certaine. Dommage que tant de charlatans avec formation super accélérée alimentent l’eau du moulin des sceptiques. En tout les cas, que d’enrichissantes rencontres à votre actif…
La différence ! Terriblement d’actualité chez moi puisque demain, il y a une réunion de quartier pour parler du projet d’aménagement d’un terrain d’accueil pour les Voyageurs. Et pour en avoir dèjà entendu parler, et pas forcément en bien, je me sens le devoir d’y assister, à cette réunion. Devine qui vient diner ?
En tout cas, c’est toujours un régal de vivre par l’intermédiaire de vos écrits, vos rencontres !
Malheureusement, nul besoin de remonter 40 ans en arrière pour constater que les choses n’ont guère changé… Eric Besson veut relancer le débat de « l’identité nationale », un salmigondis de pseudo-patriotisme et de xénophobie, destiné à marquer nos « différences ». Le message est clair : « Si vous voulez essayer de vous intégrer, commencez par abandonner vos racines culturelles ». On parle de Français, ici, pas d’étrangers en situation irrégulière… Ceux-là, on les expulse sans ménagement, y compris vers des pays dont ils ont fui la guerre.
« Parce qu’en Equateur et plus généralement en Amérique latine, les Indios comme on les appelle avec mépris, ce sont des sauvages, des demeurés, des sous-hommes. Devine qui vient dîner ce soir ? »
Je me souviens avoir dit, il n’y a pas si longtemps, que ce serait pas mal si c’était un natif, comprendre un Indien, qui était au pouvoir lors de je ne sais plus quelle élection en Amérique du sud, bref, un natif, ce à quoi on m’a répondu vertement « Il te faut combien de générations pour être natif d’un pays ! » Intéressante question n’est-ce pas ?
Je ne saurais pas répondre. Quoi qu’il en soit, on peut se révolter dans son salon sur notre statut d’anciens colons, en ce qui concerne les Amériques, je suis absolument et de manière totalement impulsive, en souffrance chaque fois que je pense à cette région du globe, d’où un certain mépris pour les américains profondément ancré chez moi. Je n’aime pas ressentir ce que je ressens et pourtant, c’est dans mes tripes.
Bon. Voilà. Ca c’est dit. Sinon, la journée d’hier était absolument remarquable elle aussi. Elle a passé très vite, vraiment sans qu’on s’en rende compte et, chose amusante, elle s’est terminée pour moi avec les gitans, dans un café de la Placette, où de charmantes personnes plus ou moins typées roms m’ont gentiment dépannée de qqs cigarettes chacun. Adorables.
anti, merci la Vie.
« Bon. Voilà. Ca c’est dit. Sinon, la journée d’hier était absolument remarquable elle aussi. Elle a passé très vite, vraiment sans qu’on s’en rende compte et, chose amusante, elle s’est terminée pour moi avec les gitans, dans un café de la Placette, où de charmantes personnes plus ou moins typées roms m’ont gentiment dépannée de qqs cigarettes chacun. Adorables. »
Tu veux pas venir à une réunion demain ? Je suis sure que tu saurais trouver les mots !!! Ceux du coeur !
Catherine, pour ta réunion, à côté des mots du coeur, voici ceux de la loi qui s’impose à tous, y compris aux participants les plus hostiles :
La loi du 5 juillet 2000 relative à l’accueil et l’habitat des gens du voyage renforce les obligations d’élaboration et de mise en œuvre d’un dispositif d’accueil départemental pour les gens du voyage.
Elle prévoit l’obligation pour les communes de plus de 5 000 habitants de réaliser les aires d’accueil prévues par ce schéma. La réalisation ou la réhabilitation des aires d’accueil conditionne la mise en œuvre des pouvoirs de police du maire en cas d’occupation illicite.
L’article 9 de la loi du 5 juillet 2000 prévoit une procédure simplifiée d’expulsion lorsque la commune s’est conformée aux obligations résultant du schéma départemental d’accueil, mais aussi lorsque, bien que non inscrite dans ce schéma, elle s’est dotée d’une aire d’accueil ou lorsqu’elle a décidé, sans y être tenue par le schéma départemental d’accueil, de financer une telle aire.
La loi du 18 mars 2003 a renforcé ce dispositif sur trois points : extension des effets des décisions rendues en la forme des référés à l’ensemble des occupants du terrain ; extension de la procédure simplifiée d’expulsion aux communes appartenant à un groupement de communes qui s’est doté de la compétence « aire d’accueil des gens du voyage » ; extension aux communes non-inscrites au schéma départemental d’accueil de la possibilité de demander au président du tribunal de grande instance l’expulsion des occupants illicites d’un terrain dont la commune n’est pas propriétaire lorsqu’existe un risque d’atteinte à la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publiques.
La loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance donne la possibilité au préfet de procéder, après mise en demeure et pour les seules communes ayant satisfait à leurs obligations légales en matière d’accueil des gens du voyage, à l’évacuation forcée des résidences mobiles en cas de stationnement illicite sans passer par le juge.
______________
Autrement dit, le terrain d’accueil est obligatoire pour toute commune de plus de 5000 habitants et c’est justement lorsque ce terrain existe que d’éventuelles actions d’expulsion sont facilitées s’il se produit des troubles de quelque nature que ce soit en raison de la présence de gens du voyage dans la commune.
Les plus insensibles aux mots du coeur devraient donc se réjouir, et non s’inquiéter, qu’un tel terrain d’accueil soit créé.
T’es mimine Catherine ! Suis touchée. Dommage que nous ne puissions venir en force Anna, Kathy (les Voyageurs au sang d’or) et moi au minimum oui. On trouverait peut-être les mots (surtout Anna et Kathy, moi, j’ai encore un loooooong chemin à parcourir concernant la maîtrise de mes sentiments, la rhétorique et tout ça, je ne maîtrise pas top à l’oral…). Et puis, je suis certaine que tu trouveras toi aussi les moyens de laisser tes arguments prendre place. D’ailleurs, tu peux la préparer à l’avance ta réunion avec les arguments pour et contre que tu peux prévoir. Ton Sous-marin et nous aussi d’ailleurs, on pourrait t’aider à trouver des pistes pourquoi pas ? Pour commencer, c’est quoi exactement ce projet ? Vous devez discuter de quels points ? Quelles sont déjà les expériences des habitants avec les gens du voyage ? Comment vaincre leur a priori sans les retrancher dans leurs positions ni vouloir absolument les faire devenir pro-gens du voyage non plus ?
anti
Ben voilà ;-)) Anna et moi avons répondu en même temps.
…et dans le même esprit : préparer tes arguments !
De la théorie à la pratique, il y a encore du boulot… La Loi Besson de juillet 2000 (celle de Louis, pas Eric) n’a été appliquée que par un nombre réduit de communes, c’est pourtant une obligation pour celles de plus de 5.000 habitants…
http://ariege-catholique.cef.fr/site/im_user/274loi_besson_et_gens_du_voyage.pdf
Les « aires d’accueil » sont très peu nombreuses, chères et permettent surtout d’expulser de la commune ceux qui s’installeraient ailleurs.
Merci pour ces pistes de réflexion !
Anna, merci pour ces données légales. Malheureusement, pour ce que j’ai entendu ici, tout le monde n’est pas d’accord avec ces lois. Il y a un problème de connaissance du sujet et les affirmations péremptoires vont bon train ! Ceci dit, je ne cache pas que ma propre vision a évolué grâce à toi et ce que tu as écrit ! Et j’aimerais que la peur s’estompe pour arriver à vivre ensemble. Avec des terrains ou autrement…
Anti, je n’ai pas l’ordre du jour de cette réunion (pas mise en ligne sur le site de ma ville). J’en ai été informée par un tract dans ma boîte à lettres. Quoi qu’il en soit, je prépare effectivement quelques questions. Parce qu’en fait, je ne sais pas s’il sera question d’un nouveau site ou s’il sera question de celui déjà existant que souhaitent remettre en cause certains habitants du quartier.
Tu sais Anti, pour ce qui est de prendre la parole… Je n’ai pas du tout l’habitude et même, j’ai horreur de ça ! Mais je veux au minimum entendre ce qui va se dire et comment. Après, si je peux apporter ma pierre d’une manière ou d’une autre, ce sera un peu la cerise sur le gâteau.
Mystère et boule de gomme, en tout cas ! J’en saurais peut-être un peu plus demain soir !
» tout le monde n’est pas d’accord avec ces lois »
Je n’en doute pas mais justement : ce sont des lois et il n’y a pas à être d’accord ou pas, elle doivent s’appliquer. La meilleure façon de contrer une affirmation péremptoire, c’est de montrer la preuve de ce qui est (ici, les textes de loi que tu peux retrouver en ligne très facilement dans leur intégralité).
Quant à la peur de vivre ensemble, là, la route est encore très longue… Le quartier de la Placette à Nîmes dont parle Anti un peu plus haut est encore un lieu trop rare où les Roms sont juste des Hommes, heureux de vivre parmi les Hommes.
« Le quartier de la Placette à Nîmes dont parle Anti un peu plus haut est encore un lieu trop rare où les Roms sont juste des Hommes, heureux de vivre parmi les Hommes. »
Je fais le voeu qu’il en soit de même partout ailleurs ! ^^
Tu en sauras donc plus demain et tu te prépares, ben c’est que du bon tout ça et comme dit Anna, la Loi, c’est la règle de la Société pour tout le monde.
Tiens nous au courant.
anti
La crainte des nomades je ne l’ai jamais comprise… Les sédentaires ont oublié qu’on vient tous de peuples nomades, sinon on serait encore tous concentrés en Éthiopie. La sédentarisation de quelques rares peuples a commencé il y a seulement 10 000 ans.. C’est rien sur les 200 000 ans d’Homo sapiens sapiens et encore moins sur les 2,5 M d’années du genre Homo. C’est sûr le mode de vie est différent, mais comme il peut l’être entre un asiatique et un européen, comme il peut l’être entre un Roi nordique et un pêcheur congolais, ça ne nous empêche pas d’être tous humains, d’avoir tous notre pensée propre et de se respecter en frères et cousins que nous sommes.
La loi est là, ne pas la respecter c’est se rendre criminel. Il a fallu suffisament de conflits pour qu’on ait l’idée de cette loi, maintenant si elle n’est pas appliqué, c’est se rendre coupable. Et ce n’est pas une question de moyens. Si il y a plus de 5000 habitants, il y a assez d’argent pour faire une zone avec un raccord électrique, il ne faut pas déconner.
Si on pouvait éviter les guéguerres franchouillardes et juste donner un espace à ceux qui en ont besoin, si les gens se souvenait de la notion de service et d’entre-aide, il y aura surement moins de xénophobie.
Pour moi le secret de l’harmonie c’est de traiter celui qui se définit comme ton ennemi, comme tu souhaiterais qu’il te traite. Car on souhaite rarement être expulsé, blessé et injurié, ou considéré comme un voleur.
L’erreur vient du passé et la création des frontières par les anciens rois et colons… Les sédentaires ont formaté un monde sans penser une seconde à leurs ancêtres, la religion les a carrément effacés, ils ont oublié qu’on était une espèce animale comme les autres, ils ont créé des lignes imaginaires qui nous empêche d’aller où on veut… On n’en ai pas au point de la journaliste de Cuba (voir article plus loin) mais finalement on se met nous-même en prison de notre propre pays.
La sédentarisation a aidé énormément au développement culturel et industriel, mais c’est ce qui nous tue à petit-feu aussi… Alors qui a raison ? Qui est le plus humain d’un nomade ou d’un sédentaire ? Au nom de quoi on refuserai de leur offrir l’hospitalité ? Ce ne sont pas eux qui font la guerre.
Les nouvelles génération hésitent moins à aller de pays en pays pour leur travail et leur vie sociale… Peut-être enfin une piste à suivre qui mettra fin à cette division ?
Netsah
« Les nouvelles génération hésitent moins à aller de pays en pays pour leur travail et leur vie sociale… Peut-être enfin une piste à suivre qui mettra fin à cette division ? »
C’est valable uniquement pour les ressortissants des pays riches… Ceux des pays pauvres, on les renvoie chez eux sans ménagement…
« Je me demande si elle ne nait pas aussi d’une forme jalousie liée à leur liberté d’aller et venir. »
Je me pose exactement la même question !
@Ramses
« C’est valable uniquement pour les ressortissants des pays riches… Ceux des pays pauvres, on les renvoie chez eux sans ménagement… »
Le Roi Nain n’aidera pas de ce côté là, c’est sûr…
Mais j’ai confiance en les jeunes qui circulent de pays en pays justement, pour être sensibilisé à cet esprit de citoyen du Monde. Je n’ai pas dit que c’était la solution, j’ai dit que c’était pourquoi pas, un premier pas dans la compréhension des nomades.
@Miss You
« Je me demande si elle ne nait pas aussi d’une forme jalousie liée à leur liberté d’aller et venir. »
J’ai tendance à penser pareil.
Et pour l' »ennemi » c’est pour ça que j’ai précisé « celui qui se définit en tant que tel » parce que moi personnellement je n’ai pas d’ennemi. J’ai de l’incompréhension pour certaines personnes, j’ai du dégout pour les actes de certains, de la haine pour la violence gratuite, mais pas d’ennemi. C’est un mot qui veut dire un peu tout ce que tu dis je pense, celui qu’on craint, qu’on ne connait pas, qu’on envie, et qu’on veut détruire – la nature humaine. J’envie peu de monde, je ne crains personne, et je n’ai jamais eu envie de détruire qui que ce soit, ne serait-ce que par respect pour l’entourage innocent de l’individu. Et je suis d’accord : l’autre est simplement différent. Pourquoi les gens ont tellement peur de la différence alors qu’ils la côtoient chaque jours ?… On naît tous unique et donc, tous différent, et les choix et destins de nos vies ne font qu’accentuer cette différence, mais pourtant, malgré nos différences on ne forme qu’une unité.
Netsah, think different
« pour ce qui est de prendre la parole »
Je vois très bien Catherine, même que parfois, quand on nous dit qu’il va falloir se taire, ça paraît impossible jusqu’au moment où on s’aperçoit qu’on est plutôt bien lotie drapées dans notre silence. Prendre la parole, c’est forcément s’exposer, c’est prendre le risque d’exister.
« Mais j’ai confiance en les jeunes qui circulent de pays en pays justement »
Ma petite sœur aînée m’a envoyé un jeu rigolo l’autre jour. L’une des questions était genre « dans combien de villes avez vous vécu », ben force est de reconnaître que parmi les réponses reçues, y’a encore un paquet de gens qui on peut-être fait des études ailleurs, mais qui sont nées dans un endroit, qui retournent dans cet endroit, qui y restent même si elles ne trouvent pas de boulot, pourquoi ? Sans doute l’instinct grégaire, la peur de l’inconnu, je ne sais pas, c’est pas mon cas, j’ai toujours eu collé aux basques une certaine impulsion à aller voir ailleurs si j’y étais, et de fait, c’est là bas que je me suis trouvée. Atawallpa me posait la question ce matin de savoir si j’avais pensé vivre ici un jour. C’était marrant, en fait, non. Mais ailleurs que là où je suis née, assurément !
Pour les ennemis, ben je ne pensais pas en avoir jusqu’à ce que je me souvienne que ta mère m’a quasi interdit de voir une personne en particulier parce qu’elle craint pour ma sécurité… Je ne me savais pas si importante ! Je me marre doucement, mais je sais qu’elle n’est pas du genre flippée et que de fait, elle a raison. Damned.
Comme je le disais ailleurs, vivre c’est risqué mais mieux vaut vivre une vie exaltante en prenant des risques que de passer sa vie terré quelque part en attendant de trépasser.
anti