C’est l’histoire d’un enseignant qui hérite d’une fortune. Il s’appelle Odon Vallet, il est historien des religions et écrivain. Il écrit régulièrement des articles pour le journal La Croix et fait des chroniques sur France-Info.
Son père, issu lui-même d’un milieu modeste, a créé et fait croître une compagnie d’assurances jusqu’à sa mort en 1989. Odon Vallet, alors âgé de 42 ans, hérite de 60 millions d’euros. Mais voilà, il estime qu’il vit déjà très bien, grâce à son salaire et ses droits d’auteur. Acheter une voiture de luxe ? Pourquoi faire, la vitesse est limitée à 130. Vivre dans une grande maison ? Il ne se sent bien que dans son petit appartement. Alors, cet héritage, il n’y touche pas et, en attendant de trouver quoi en faire de satisfaisant, il le fait fructifier de façon plutôt efficace puisqu’il double sa mise en une dizaine d’années.
Il est célibataire, sans enfant ni héritier désigné et il aurait pu couler des jours insouciants de multimillionnaire. Il va pourtant faire tout autre chose. Il décide en 1999 de donner la totalité de sa fortune, soit 120 millions d’euros, à une fondation qui porte son nom et qui est gérée par la Fondation de France. L’argent va servir à financer les études d’élèves brillants issus de familles modestes.
Odon Vallet choisit, pour ne pas se disperser, deux pays en sus de la France : le Vietnam et le Bénin (l’un des très rares pays démocratiques et pacifiques d’Afrique). Sa fondation distribue ainsi plus de 3000 bourses par an. Ceux qui les reçoivent peuvent en bénéficier pendant la durée de leurs études, donc pendant plusieurs années. En cas de redoublement, la bourse est définitivement supprimée. Mais les taux de réussite sont exceptionnels : 100% des Vietnamiens et 94% des Béninois passent leur bac avec succès. Odon Vallet suit lui-même les dossiers, avec l’aide de deux bénévoles, limitant ainsi les coûts de fonctionnement au minimum.
Sa plus grande satisfaction est que 99,3% des boursiers décident de poursuivre leur vie professionnelle dans leur pays d’origine. Seul un tout petit nombre a préféré intégrer de grandes écoles en France, telles que Polytechnique.
À l’origine de son engagement, il y a le fait que son père, d’origine modeste, a eu le plus grand mal à mener à bien ses études. Odon Vallet le résume ainsi : « Mon père, fils d’ouvriers, gardait les chèvres à 12 ans et je défends une conception de l’école publique où les seuls critères sont intellectuels et où le porte-monnaie ne compte pas. »
Il vient de sortir un livre où il raconte les plus beaux parcours d’élèves dont il a soutenu les études. Le titre : « Les enfants du miracle : des milieux les plus défavorisés jusqu’aux bancs des grandes écoles ».
Très belle journée à tous
Photo : © D.Balicki
Je viens de rajouter deux liens dans ta note ma Caille, dont une vidéo (une autre sympatoche ici : http://www.dailymotion.com/video/x5flv1_fondation-odon-vallet-fondation-de_school). Sacré Monsieur ! 10 ans d’aide utile !!! Une vraie belle nouvelle ! Merci Anna !
Anna, exhausteurs de bien être ?
anti
Comme Miss, je ne connaissais Odon Vallet qu’à travers ses interventions à la TV. C’est un grand spécialiste de l’histoire des religions et ses avis avaient été largement commentés lors du grand débat sur l’interdiction du port de signes religieux à l’école. Il avait insisté sur l’obligation qui est faite aux sikhs de porter le turban en toutes circonstances, ce qui a provoqué leur exclusion des écoles, de même que l’interdiction de conduire une moto…
Je ne connaissais pas cet aspect de sa vie. Non seulement c’est un humaniste, mais c’est surtout un homme au grand coeur, d’une grande modestie.
Respect, Monsieur Vallet !
Remarquable modestie, en effet. Il y a deux jours, il était interviewé sur France-Info par un de ses collègues journalistes. Ce dernier a dit qu’il côtoyait Odon Vallet depuis des années mais que pourtant, il venait tout juste d’apprendre qu’il était aussi fortuné… et généreux.
Je ne connaissais également Odon VALLET, que par ses interventions à l’émission d’Yves CALVI.
Merci de nous avoir fait découvrir cet humaniste dont la discrétion n’a d’égale que ses compétences et sa générosité…
Quand on tombe sur des découvertes comme celle-là (ce qui a été mon cas en écoutant France-info il y a quelques jours), on n’a qu’une envie : partager l’info avec le plus grand nombre.
Merci pour votre commentaire, mighe !