Alors qu’un immense dôme de chaleur a transformé en fournaise une région à l’ouest du Canada et le nord des USA, Jean Jouzel, ex-patron du GIEC, a rappelé sur France Info que ce phénomène avait été prédit dès le premier rapport du GIEC il y a une quarantaine d’années. Là où la température en cette période de l’année aurait dû être d’environ 25°, elle a atteint le double, 50° par endroits, en particulier sur le village de Lytton qui a été carbonisé par un incendie incontrôlable. Rappelons que le Canada est l’un des principaux producteurs de pétrole du monde, l’une des sources principales du dérèglement climatique.
L’extrême chaleur de l’air favorise de plus la formation de pyrocumulus, nuages « cracheurs de feu » comme les a surnommés la NASA. Il s’agit de bourrasques enflammées, mêlées d’éclairs et rabattues sur le sol, ce qui propage encore plus les incendies.
La vague de chaleur est généralisée dans tout l’hémisphère nord, il s’agit de courants aériens qui tournent autour du pôle Nord et qui pourraient rester là pendant des semaines.
Dans la ville de New York, sur l’autre côte des USA, il a été demandé aux habitants de limiter leur utilisation de l’électricité, à deux doigts de lâcher tellement les climatiseurs sont sollicités. En Russie, la température a atteint les 35° et les agriculteurs sibériens sont impuissants devant leurs champs desséchés. La température au-dessus du cercle polaire dépasse les 30°, avec une pointe à 38° le 20 juin. En Inde, la situation est catastrophique également, avec des températures constamment au-dessus de 40° depuis des semaines. En Irak, les 50° ont été dépassés et tout le réseau électrique s’est effondré. L’île de Chypre, confrontée à une hausse persistante des températures et de la sécheresse depuis des années, vient d’être dévastée par un incendie sans précédent.
Les météorologues annoncent que le phénomène des dômes de chaleur, autrefois très rare, va probablement se reproduire désormais tous les ans, en empirant tant que la concentration en gaz à effet de serre empirera aussi.
On a envie de dire que les météorologues nous l’avaient bien dit. Il ne doit pas y avoir beaucoup de climatosceptiques qui osent ouvrir leur bouche, ces jours-ci – faible consolation. On parlait il y a quelques décennies de réchauffement climatique, puis de dérèglement climatique. On est désormais en plein dans l’urgence climatique.
Le passage le plus cité du tout dernier rapport du GIEC est celui-ci : «Si la vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l’humanité ne le peut pas.»
Au final, la covid, c’est du pipi de chat à côté de cette chronique de mort annoncée.
Comme Edgar Morin, compensons ces horreurs en se remplissant des cadeaux que la nature veut encore bien nous offrir.