Aujourd’hui s’ouvre le procès de deux massacres commis par des crétins fanatisés qui pensaient avoir le pouvoir suprême de défendre leur Dieu, supposé pourtant être tout puissant. Ils se croyaient donc plus forts que lui et investis d’une sagesse supradivine qui leur disait sur ce qui devait être fait pour le protéger d’une poignée d’autres humains qui ne pensaient pas comme eux. Quelle bêtise, quelle arrogance, quel désastre…
Dans la matinée, j’ai échangé quelques mails avec Luce, notre amie depuis des années, l’une des rares survivantes des meurtres insensés commis dans les locaux de Charlie. Elle m’a dit qu’elle pleurait souvent à l’approche de la date du procès et qu’elle allait probablement pleurer encore pendant. Elle m’a fait lire sa tribune de la semaine, poignant hommage à Mustapha qui était correcteur de Charlie à ses côtés, amoureux total de la langue française, comme l’est Luce et comme nous les sommes chez nous. Mustapha fait partie des personnes tuées par les balles des assassins, il ne devait pas être assez musulman à leurs yeux de juges au-dessus des lois.
J’ai pleuré à mon tour, je l’ai dit à Luce, ça l’a fait rire entre ses larmes. Elle m’a conseillé d’acheter le numéro spécial de Charlie, ce que je suis allé faire.
Il faut acheter et surtout lire ce numéro, il est d’une qualité, d’une gravité exceptionnelles. Il est plein à ras bord d’informations renversantes (ou pas) sur l’état réel de la liberté d’expression dans notre pays, cinq ans après l’horreur, à commencer par un sondage réalisé sur ce sujet en août, dans la population générale et aussi dans un échantillon de plusieurs centaines de personnes se disant musulmanes. Angoissant, bien plus que la pandémie de coronavirus qui, elle, finira par être jugulée dans les mois qui viennent.
Si vous ne l’avez pas déjà fait, allez l’acheter, absolument. Indispensable, intelligent, digne.
Je suis Charlie et je le reste. Les personnes qui travaillent pour ce média sont l’honneur de notre démocratie, nous leur devons à tous un respect immense.
Nos pensées vont vers les familles des victimes car ce procès va être très éprouvant.
On a toujours froid dans le dos face à de si douloureux évènements que nous n’aurions jamais pensé possible.
N’oublions pas!
Ne jamais oublier !