Le nom de la déesse de la Terre dans la mythologie grecque est Gaïa. C’est de ce nom que vient la racine « géo » qu’on retrouve dans géographie, géométrie, géologie, géolocalisation ou géode. Dans les années 70 du précédent millénaire, des scientifiques ont imaginé ce que l’on nomme la théorie Gaïa qui a eu ensuite de nombreuses variantes (et aussi de nombreux précédents dans les mythologies ancestrales, la nouveauté en l’occurrence étant d’en faire une théorie scientifique). Elle consiste à considérer notre planète comme un gigantesque organisme vivant composé de toutes les formes de vie qui la peuplent. Et, comme tout organisme, elle peut tomber malade si elle s’éloigne trop de sa position d’équilibre par suite d’actions qui lui sont défavorables. Elle va y réagir de diverses façons pour atteindre un nouvel équilibre.
Pas de surprise si ce concept a été repris sous diverses formes par les différents mouvements écologiques contemporains, depuis Greenpeace jusqu’aux partis verts. En effet, vous l’avez compris, ce qui crée de façon évidente un déséquilibre dans le fonctionnement biologique global de notre planète, c’est l’activité humaine et, si on ne la régule pas rapidement, ce déséquilibre finira par être fatal à une large partie des formes de vies actuelles – la fameuse sixième extinction massive dont nous avons parlé plus d’une fois depuis que ce blog existe.
Un aspect utilisé dans des romans de science-fiction (dont l’excellent Colère de Denis Marquet), est de considérer que la Terre, comme tous les organismes, va répondre à des pathogènes, lorsqu’elle est infectée au-delà de ce que son système immunitaire global peut supporter, par de la fièvre visant à détruire ces pathogènes et, si ce n’est pas suffisant, elle s’éteindra, ce qui mettra fin à l’infection et lui permettra de retrouver un équilibre différent. Les pathogènes, à l’échelle de Gaïa, ce sont les humains qui surexploitent les ressources terrestres ou détruisent les écosystèmes au point de modifier le climat et de libérer des virus toujours plus agressifs alors que ces derniers étaient là, inaccessibles depuis des centaines de millions d’années, en n’agressant personne tant qu’ils restaient localisés dans des écosystèmes où l’être humain n’avait jamais rien perturbé depuis son apparition sur Terre (les forêts primitives).
Toutes les pandémies qui se sont produites depuis quelques décennies sont nées de circonstances similaires à celles que je viens de décrire : SIDA, SRAS, MERS, H1N1, H7N9, Covid19, en attendant les suivantes. Chaque nouvelle crise sera potentiellement pire que la précédente.
Avec le Covid19, on réalise que quand on réduit le pouvoir de nuisance du pathogène que nous sommes (l’activité humaine polluante et destructrice qui chute grâce au confinement de près de la moitié des habitants de la planète), la Terre se porte beaucoup mieux : le ciel redevient pur comme il ne l’était plus depuis des décennies, les émissions de CO2 sont en chute libre, les animaux sauvages se réapproprient leurs espaces naturels, le silence permet d’entendre à nouveau les oiseaux, nous nous tournons vers l’altruisme, la Nature est enfin respectée.
Plus personne n’a envie ces jours-ci de se nourrir de créatures exotiques arrachées de forêts qui auraient dû rester inviolées. Le dernier homme qui l’a fait il y a quelques mois a déclenché la contamination de toute la population humaine autour du globe.
On réalise aussi, au-delà des opinions politiques de chacun, que la mondialisation et la surexploitation des ressources terrestres font courir un risque vital majeur à l’ensemble des êtres humains (dérèglement climatique, pesticides, pandémies) et que, pour paraphraser Coline Serreau, ce sont des solutions locales qui peuvent venir à bout du désordre global. Croisons les doigts pour que personne ne l’oublie quand la pandémie actuelle sera terminée et souhaitons que nous passions tous à un mode de vie plus vertueux, c’est-à-dire plus respectueux de l’unique habitat qui nous héberge parmi des millions d’autres formes de vie, la Terre.
Merci pour cette note tellement sensée, intelligente et logique. Après toutes les conneries que l’on entend, ça fait du bien.
On verra si l’être humain comprend le message. Sommes nous prêts à changer notre système de société?
Tout se tient, comme un jeu de lego. Tu enlèves une pièce, tout s’écroule.
Notre terre mère devra encore taper plus fort pour que nous entendions.
Puissions nous déjà écouter nos réels besoins, ce serait déjà un pas de fait.
On y croit, à moitié.