Les plus avertis d’entre vous auront reconnu l’allusion à un livre très sympathique écrit par Moussa Ag Assarid il y a près de quinze ans et son célèbre dicton : » Vous avez l’heure, j’ai le temps ». Depuis hier midi, nous sommes vraiment (enfin) passés à un autre rythme de vie en raison des mesures prises au plus haut sommet de l’Etat. Nous avons fait une sortie dans l’après-midi pour aller chercher une attelle à la pharmacie et faire quelques courses d’appoint. La photo ci-dessous montre l’avenue Pompidou qui, à cette heure-là en temps normal, est plutôt encombrée.
Quel calme… Et quelle étrange impression de circuler en douceur, pas vraiment rien que nous (ce serait carrément une ambiance flippante de film post-apocalyptique) mais très loin de la cohue habituelle du centre ville en pleine journée.
Pendant que je restais dans la voiture pour ne pas m’exposer, Anti est passée à la pharmacie – elle était la seule cliente – puis à Satoriz – deux clients – puis à Intermarché – des places partout sur le parking et des caissières enfin détendues après la frénésie paranoïaque de ces derniers jours. C’est curieux parce que, avec les nouvelles mesures en place, rien n’empêche personne de sortir comme avant pour les mêmes raisons que nous et pourtant presque personne ne le fait. Preuve s’il en est que les exhortations au confinement ont enfin été entendues et c’est vraiment rassurant.
Restons chez nous, c’est la seule réponse efficace connue pour échapper au virus. Retrouvons les rapports humains au sein de la famille – grande partie de Scrabble hier soir autour de la table. Discutons de tout et de rien, sans stress et sans réel horaire. Téléphonons-nous, écrivons-nous, prenons des nouvelles. Devenons semblables à nos chats, traînons tranquillement. Regardons le ciel qui se débarrasse de nos excès industriels et la mondialisation qui recule pour de bon même dans le coeur des plus convaincus des capitalistes, en à peine quelques jours.
Restons chez nous, qu’est-ce qu’on est bien.
Très belle journée à vous