En guise de kif du jour, je vous propose de découvrir la belle histoire de Yoshi, tortue de mer de son état, dans cet article de Géo.
Des scientifiques ont annoncé qu’une tortue caouanne prénommée Yoshi avait réalisé un voyage de 37.000 kilomètres entre l’Afrique du Sud et la côte ouest de l’Australie. Un périple inattendu pour cette femelle relâchée en décembre 2017 après avoir passé vingt ans dans un aquarium.
Depuis deux ans, Yoshi a changé de vie et elle ne se prive visiblement pas pour en profiter. Originaire d’Afrique du Sud, cette tortue caouanne (Caretta caretta) de 180 kilogrammes a passé les derniers mois à traverser les océans pour atteindre l’autre bout de la planète, l’Australie. C’est ce qu’ont annoncé les scientifiques qui suivent le spécimen depuis sa réintroduction en décembre 2017.
Car Yoshi n’a pas toujours été une tortue sauvage. La femelle est arrivée au Cap en juillet 1997 après qu’un navire de pêche japonais l’a trouvée avec une importante blessure sur la carapace. A l’époque, il s’agissait encore d’un jeune spécimen pesant à peine deux kilogrammes. Inquiet de son sort, le capitaine du bateau a contacté un aquarium local, le Two Oceans Aquarium, pour leur demander de l’aide.
La structure a alors recueilli la tortue prénommée Yoshitaro par le capitaine en hommage au cuisinier du navire. « A l’époque, l’aquarium n’était ouvert que depuis deux ans, donc nous n’avions pas réellement anticipé la présentation de tortues marines« , a confié à ABC, Maryke Musson, directrice générale du Two Oceans Aquarium.
Petite tortue deviendra… immense
Yoshi n’a finalement pas mis longtemps avant de se faire à ses nouveaux quartiers et de conquérir le coeur du personnel de l’aquarium. « Elle avait une énorme personnalité« , a poursuivi la responsable. En quelques années, la femelle est devenue une véritable mascotte, inspirant l’équipe à accueillir d’autres tortues blessées ou échouées sur les côtes sud-africaines.
En dix à douze ans, l’aquarium a pris en charge, réhabilité et relâché plus de 600 spécimens. Une réussite qui a poussé à se poser la question de la réintroduction de Yoshi. Après vingt ans passés en captivité, la femelle avait bien grandi, atteignant une masse imposante de 180 kilogrammes pour une longueur dépassant le mètre.
« Elle arrivait à un âge (environ 25 ans, ndlr) auquel elle était sans doute sexuellement mature et nous nous demandions si elle serait capable de se ré-adapter à la vie dans la nature« , a expliqué Maryke Musson. Après recherches et discussions, l’équipe de l’aquarium a finalement décidé de tenter l’expérience et de passer les 18 prochains mois à préparer Yoshi à sa future vie en liberté.
L’entrainement a notamment consisté à encourager la femelle à nager des longueurs de vingt mètres. Enfin, en décembre 2017, le moment fatidique est arrivé. Yoshi a été réintroduite à une cinquantaine de kilomètres de la côte du Cap. « Nous l’avons remise l’eau, lui avons fait un signe d’au revoir et elle a nagé au loin« , s’est souvenue la directrice générale.
Avant de libérer la femelle, les spécialistes avaient pris soin de lui accrocher une balise satellite afin de suivre ses déplacements. « Nous n’avions aucune idée de la direction qu’elle allait prendre, parce qu’évidemment, nous ne savions pas de quelle population de tortue caouanne elle provenait« , a-t-elle précisé. Et c’est dans un véritable périple que le reptile les a embarqués.
Un périple de 37.000 kilomètres en 26 mois
Au cours de la première année, Yoshi a longé les côtes ouest-africaines jusqu’en Angola avant de faire demi-tour, de passer au large de la Namibie et de revenir au Cap. Enfin, elle s’est dirigée vers l’océan Indien pour réaliser une spectaculaire traversée jusqu’aux côtes ouest de l’Australie. Au total, elle aurait parcouru 37.000 kilomètres en 26 mois, à raison d’environ 46 kilomètres par jour.
« C’est une distance très impressionnante pour une tortue de cette taille« , a affirmé à ABC, Maryke Musson. Selon Sabrina Fossette, spécialiste du département de Biodiversité, de Conservation et d’Attractions d’Australie-occidentale, il s’agirait même de la première fois qu’une tortue marine est suivie sur une telle distance entre l’Afrique et l’Australie.
Fascinant ! Et une bien belle histoire, en effet. J’ai repensé au centre de conservation des tortues qu’on a visité à La Réunion il y a quelques mois et à la plage de N’Gouja à Mayotte où nous avons nagé avec des tortues (dont celle qui figure sur la bannière de notre blog, photo prise par Anti)…