Nous sommes allés au ciné hier en début d’après-midi voir « Les misérables » de Ladj Ly. Au passage, vraiment très sympa d’aller à une séance à 14 h, la salle était quasiment vide.
Ce film-choc est une réussite totale, un coup de poing qui vous laisse sans voix lors de la chute finale (particulièrement intelligente), une chronique haletante et saisissante de la dérive de certaines banlieues sous tension permanente. Le récit se transforme dès les premières minutes en un thriller survolté, où tout pourrait être vrai, où tout est superbement écrit et filmé, où tout est magnifiquement joué. On voit à quel point il suffit de pas grand chose pour qu’une situation dérape complètement et devienne incontrôlable pour tous ses protagonistes. Dans ce film, il n’y a ni bon ni méchant, ni sage ni fou. Personne ne maîtrise quoi que ce soit, les gens sont des fétus de paille dans un maelstrom qui les dépasse en permanence.
Juste avant le générique de fin, une citation de Victor Hugo, extraite bien sûr des Misérables : « Il n’y a ni mauvaises herbes, ni mauvais hommes. Il n’y a que de mauvais cultivateurs ». Tout ce qui disjoncte dans la vie quotidienne de ces lieux n’est que le résultat de l’enfer subi par ses habitants à la dérive. Ils ne sont coupables de rien, ils en sont tous les victimes.
Le film a eu la palme du jury à Cannes en 2019 et il vient d’être nominé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film international. Il mérite mille fois la statuette dorée, on sera fixé sur ce point le 9 février.
Oui, tu as tout dit. Un film très puissant que j’envisage déjà de revoir. J’espère aussi qu’il obtiendra un Oscar, il le mérite amplement.