King Crimson s’est formé en 1969, un peu par hasard. Deux musiciens anglais recherchent en 1967 un organiste-chanteur et Robert Fripp se présente, alors qu’il est guitariste et ne chante pas. Ils commencent à composer des morceaux et à enregistrer un album sans succès réel. C’est alors qu’ils croisent la route de Ian MacDonald, qui joue de toutes sortes d’instruments à vent et, après quelques péripéties, Greg Lake, excellent bassiste et chanteur, et Pete Sinfield, parolier. King Crimson est né (le nom a été proposé par Sinfield). Le groupe commence à avoir des dates dans les clubs branchés londoniens, dont le fameux Marquee Club où ils passent une fois par semaine. Et là, la consécration leur tombe dessus lorsque les Rolling Stones décident d’offrir un concert gratuit à Hyde Park en hommage à leur guitariste disparu. Crimson fait la première partie, devant environ 500 000 spectateurs. C’était le 5 juillet 1969, il y a exactement 50 ans.
Là, une anecdote perso qui m’a traumatisé en tant que fan de rock depuis cette date. Je suis passé à Hyde Park ce jour-là dans la matinée, j’avais 15 ans et j’étais accompagné par un copain adulte qui devait m’emmener pour quelques semaines de vacances dans sa famille qui vivait dans une grosse bourgade de la côte est de l’Angleterre. Quand j’ai vu la foule immense sans savoir ce qu’elle faisait là (internet n’existait pas), j’ai dit à mon copain : « Hé, il a l’air de se passer un truc énorme, on reste ? » Il m’a répondu : « Non, on ne traîne pas ici, ça craint » (il y avait des Hells Angels pour faire la sécurité et ça le faisait flipper). C’est ainsi que non seulement j’ai loupé ce concert mythique des Stones, mais aussi la première grande prestation en public de Crimson, que je n’ai découvert que quelques années plus tard par leurs albums (j’ai été fan tout de suite à leur écoute).
Cela fait donc un demi-siècle que j’espérais voir un jour King Crimson sur scène. Et c’est arrivé avant-hier, le 4 juillet 2019, à Bâle, pile cinquante ans plus tard. J’étais en compagnie de Stéphanie et de Hervé (le Chef). On n’a pas été déçus. A dire vrai, on a trouvé qu’il s’agissait de l’un des meilleurs concerts qu’on ait jamais vus. Incroyables musiciens, créativité musicale sans limites, intelligence impressionnante dans leur façon de jouer ensemble, sans leader affiché, sans rock star qui frime sur le devant de la scène, juste un vrai groupe qui donne tout au service de sa musique pendant plus de trois heures d’affilée. Il nous tarde une seule chose : les revoir, dès qu’on pourra. Si possible dans moins de cinquante ans.
Il était interdit de prendre des photos sous peine de se faire virer du lieu du concert (un superbe amphithéâtre romain). Etant donné le temps que j’avais attendu pour voir ça, je peux vous assurer que je n’ai pas pris le moindre risque de faire quelques photos en douce. On a pu en prendre avant que ça commence et quand c’était terminé. L’intensité de ce que nous avons vécu et le souvenir qu’on en garde a largement compensé cela. La musique était tellement hors du commun, tellement belle, tellement puissante que je n’ai pas ressenti une seconde de frustration pendant toute la durée du show, qui s’est déroulé en trois sections de 50 minutes chacune (un format génial).
Nous étions aux anges et le lendemain, nous planions encore, presque incrédules d’avoir vécu un moment pareil. Stéphanie a déjà commandé le DVD d’un de leurs concerts récents en public. Il arrivera à Nîmes en maintenant que nous. Je pourrais vous en parler pendant encore des heures, et il n’est pas impossible que je continue à le faire dans les jours ou les semaines qui viennent, mais je vais arrêter là pour aujourd’hui.
Très belle journée à vous
Le concert raconté par Tony Levin en personne : https://tonylevin.com/road-diaries/king-crimson-2019-europe-tour/agusta-raurica-show
Superbes photos des préparatifs et de la balnce, et pour finir ce commentaire génial : « Wonderful night. These outdoor amphitheater shows have proven to be some of the best sounding for the band. »
Traduction : « Nuit merveilleuse. Cet amphithéâtre en plein air s’est révélé être un des meilleurs sons pour le groupe. »
Et on apprend aussi que le format en trois sections de 50 minutes a été utilisé pour la première fois ce soir-là. Une excellente idée, en ce qu’elle aménageait des respirations régulières qui donnaient encore plus d’écoute pour les morceaux suivants.
Au fait, sur sa photo du public en couleurs, nous sommes cachés juste derrière la cymbale la plus à droite de la batterie du milieu 🙂 🙂 🙂
Rectificatif : il y a une photo prise par Tony Levin où ON NOUS VOIT !!! La gloire !!! On vous montrera ça un peu plu tard 🙂