Quand Jullien Pacioni a contacté Thierry Hély, le président de la FLAC, il y a quelques jours pour lui proposer de mettre en ligne un poème anticorrida, Thierry lui a répondu en me mettant en copie que cela ne serait pas possible de son côté, mais qu’il pouvait essayer de voir avec moi. Rien ne s’oppose à faire figurer des poèmes sur le site de No Corrida et celui de Jullien m’a aussitôt plu. Je l’ai donc mis en ligne, puis relayé sur Facebook et Twitter.
Lundi, à Redessan, un ado que nous avions déjà croisé il y a un an ou deux – il avait écrit un premier livre de type conte philosophique d’une étonnante maturité – s’approche de nous et nous raconte qu’il vient de placer un de ses poèmes sur un site anticorrida. J’éclate de rire et lui dis : « Oui, c’est moi qui te l’ai pris ! Je ne me rappelais plus ton nom, mais j’ai adoré ton poème, alors voilà. » Comme quoi, quand quelqu’un a du talent, cela se reconnaît sans savoir qui il peut bien être. Jullien a ri aussi, lui non plus ne se rappelait plus de mon nom et n’avait donc pas réalisé qui j’étais quand j’ai répondu à sa demande.
Voici son poème…
Danse mortelle
Sur le sable encore chaud,
Sous le soleil de plomb,
L’atmosphère du chaos
Fait face à son aplomb…
La danse commence très vite,
Soudain le sable s’enflamme,
Alors commence le rite
Qui tournera au drame…
Sous la cape rouge, il tourne,
Ne cherchant plus la fuite,
Il passe et se retourne
Mais la fin est écrite…
Il le sait, il le sent,
Voici sa dernière danse,
Vient la pique, vient le sang,
Le danseur fait offense…
La muleta virevolte,
Le matador s’amuse,
Le taureau se révolte
Mais déjà la Vie s’use…
Sur le sable encore chaud,
Sous le soleil de plomb,
L’atmosphère du chaos
Fait face à son aplomb…
Il s’endort épuisé,
Il n’avait aucune chance
Et le coup de l’épée
Conclut enfin la danse…
Les monstres sont applaudis,
Les oreilles sont coupées,
Comble de la barbarie,
Il leur faut des trophées…
On applaudit, on rit
De cette danse macabre
Et très vite on oublie
La présence du cadavre…
Mais loin de cet enfer
Se repose le taureau,
Sous la voûte stellaire
S’envole l’âme du héros…
Poème proposé pour un concours, vous pouvez le soutenir en allant ici.
Très beau ce poème avec force et sensibilité. Tout y est.
Aaaah! Il n’y a pas de hasard 🙂
Très beau poème. On vibre avec les mots. Merci jeune homme voilà une bien belle manière de dire son indignation.