Ces derniers temps, les infos cosmiques se télescopent dans les médias. Et je ne parle que de notre petite banlieue solaire, pas du reste de l’univers.
En juillet dernier, une sonde expédiée dans l’espace près de dix ans plus tôt arrivait dans la banlieue proche de Pluton, fournissant de cette planète – un statut qu’elle a failli perdre – des images en presque gros plan d’une précision jamais atteinte jusqu’alors et révélant des paysages dont personne ne soupçonnait la diversité. Loin d’être un vague caillou noir tout lisse, Pluton offre des reliefs contrastés. Sa région la plus sombre (celle qui se trouve à gauche sur la photo ci-dessus) se nomme Cthulhu, un ravissement pour tous les fans de Lovecraft, dont je suis, et sa couleur vire depuis peu au rouge en raison du méthane présent à sa surface, ce qui montre que rien n’y est figé, même s’il y fait frisquet (autour de -220°).
Fin septembre, la NASA confirmait la présence d’eau sur Mars. On savait qu’il y avait déjà des nuages et du vent à la surface de la planète rouge, maintenant on a des indices forts que de l’eau liquide pourrait encore s’accumuler sous la surface, puisqu’elle s’écoule en laissant des traînées sur le sol à la saison « chaude », traînées qui disparaissent à la saison « froide ». De l’eau à la vie, il n’y a pas loin, même s’il ne s’agirait probablement pas de créatures aussi sophistiquées que des petits hommes verts mais plutôt de micro-organismes. Personne n’en sait rien, en fait.
Hier, nouvelle annonce de la NASA, cette fois au sujet de la grande tache rouge de Jupiter. Il s’agit d’une gigantesque tempête – plus grosse que notre planète – qui dure depuis des siècles, avec des vents soufflant à 700 km/h. La découverte du jour est que ce tourbillon a un peu diminué de taille et devient orange. Pourquoi ? Mystère à terre. Peut-être que ça se calme et qu’on va vers le beau, il faudra suivre la météo jovienne pour en être sûr. Vivement le prochain bulletin qu’on soit fixé.
Et enfin, dernier scoop du cosmos, cette fois sur notre bonne vieille planète : qu’est-ce qui a vraiment fait disparaître les dinosaures ? Une météorite tombée près du Yucatan ? Oui, mais pas seulement. Leur extinction n’a pas été instantanée, elle s’est étalée sur des centaines, voire des milliers d’années. Il ne s’est donc pas agi d’une catastrophe simpliste, genre explosion qui rase tout sur son passage. La clé se trouverait en Inde, dans une région d’un demi-million de kilomètres carrés où de la lave s’est accumulée sur 2000 mètres d’épaisseur : les trapps du Deccan. Ce lieu sympathique était tranquillement en fusion continue il y a 66 millions d’années, sans que cela dérange vraiment le reste du monde. Quand la météorite s’est écrasée au bout du Mexique un million d’années plus tard, l’onde de choc phénoménale a fait redoubler l’immense éruption d’intensité, provoquant un dégagement massif de CO2 auquel 75% des espèces vivantes n’ont pas pu résister. Le gaz a mis 1,5 millions d’années à se résorber. Les survivants ont été de rares petits dinosaures volants (devenus nos oiseaux), des espèces marines pour qui l’atmosphère n’avait pas grande importance (les requins, par exemple), diverses bestioles très résistantes (scorpions, araignées, etc.) et quelques formes de vie fragiles débarrassées de leurs plus gros prédateurs et promises à un grand avenir, les mammifères. Tout ça pour se retrouver quelques dizaines de millions d’années plus tard avec l’un de ces mammifères en voie d’éradiquer à nouveau la si précieuse vie sur Terre avec un excès de CO2, artificiel et délibéré celui-là.
Quand le cosmos glousse et toussote, on se sent tout petit…
Très belle journée à vous
Photos de Pluton, Mars et Jupiter par la NASA, image de dinosaure de source inconnue.