Le samedi 20 juin avait lieu à Béziers une conférence-débat organisée par la FLAC autour du thème corrida et enfance. Le professeur Hubert Montagner a rappelé les différentes formes de violences imposées aux enfants avant de détailler celles spécifiquement liées à la corrida – enfants en tant que spectateurs et enfants en tant qu’apprentis-tortionnaires. La parole a également été donnée à Joël Lequesne, psychologue-clinicien du collectif PROTEC dont nous avons souvent parlé sur ce blog.
Plutôt que de décrire en détails tout ce qui s’est dit durant cette demi-journée passionnante, je vais mettre en exergue ici quelques réflexions marquantes faites par les intervenants.
La corrida est une messe, avec ses rites. Les enfants y découvrent leurs parents sous un autre visage, vociférant. Cela brouille tous leurs repères.
Les aficionados disent qu’ils viennent assister à une corrida pour se purger de leurs pulsions les plus violentes, qu’ils considèrent comme ancestrales. Mais si c’était le cas, ils seraient les humains les plus pacifiques et sereins de la planète après avoir assisté à une ou deux corridas. Or, ils y retournent jusqu’à la fin de leur vie. Cela montre que la corrida n’est pas une purge, mais une addiction dont on ne peut plus se passer.
L’expression « école taurine » est rassurante. Une école, c’est un lieu où on apprend à contrôler ses instincts violents, où on découvre ce que sont les règles de la vie sociale, où on s’élève grâce à l’éducation. Dans une école taurine, c’est tout l’inverse qui se produit. Le sadisme est autorisé. On a droit à tout. C’est l’école de la déséducation où on apprend à pousser ses pulsions à bout, tout l’inverse d’une école normale.
Les aficionados prétendent que, dans une corrida, le taureau est un partenaire du torero, qu’il prend du plaisir à ce qui lui arrive. C’est très exactement la même perversion qui fait dire au violeur que la personne qu’il a violée a aimé ça.
A Béziers, l’école taurine est subventionnée par la mairie à hauteur de 26 000 euros…