Voici un nouveau texte publié par le Dr Marx qui nous a fait bien rire de bon matin et que je diffuse avec allégresse.
Ce mois-ci, le texte que vous allez lire n’a pas été rédigé par le Dr Marx. Mais il mérite une large diffusion néanmoins !
Pour ceux qui ne sont pas familiarisés avec le langage médical et ses tics, sachez que cette présentation mime avec humour ce qu’on peut lire dans les textes techniques !
Mauvaise humeur : recommandations médicales…
Ces recommandations sont parues dans le Vidal… – Mise à jour : 17 Février 2015.
La maladie
Disposition (normalement momentanée) à la tristesse, la colère ou l’irritation, la mauvaise humeur (MH) peut être ressentie davantage par l’entourage (familial ou professionnel) que par le patient lui-même.
Physiopathologie
L’humeur est une sécrétion de l’esprit. Elle peut être sombre (mélancolie), aqueuse ou biliaire (atrabilaire). De cause multifactorielle, la MH peut être associée à des situations allergéniques pouvant être retrouvées dans la plupart des cas. Des formes résistantes pourraient être génétiques ou hormonales.
Epidémiologie
Endémique en France depuis plusieurs années, la MH atteindrait 95 % de la population adulte, sans que l’on sache (à ce jour) pourquoi certains sont épargnés. Jusqu’à présent, aucun vaccin n’a fait la preuve de son efficacité.
Complications
La MH peut avoir des répercussions physiques (douleurs abdominales, rides marquées, mauvaise haleine, etc.) et psychiques défavorables pour le patient comme pour son entourage. La MH altère souvent la Qualité de Vie (QdV) des accompagnants. Les formes aiguës peuvent mener à un état de mal avec risque de violence physique (pour le patient comme pour l’entourage).
Diagnostic
Le diagnostic de mauvaise humeur (MH) est difficile. Il importe d’éliminer d’autres pathologies (colère, avarice, misanthropie, etc.).
Différents symptômes peuvent être observés : soupirs, faciès froncé, mâchoires serrées, posture raide, ton froid, grognements, etc.
L’autodiagnostic est très rare. Pour certains auteurs, il serait prédictif d’une évolution favorable (brièveté probable de la crise, moindre risque de récidive).
Le plus souvent le diagnostic est posé par un tiers. L’annonce de ce diagnostic est un moment délicat, car elle risque de provoquer un épisode aigu, voire une contagion de l’entourage.
Quels patients traiter ?
Tous les patients devraient bénéficier d’une prise en charge. En pratique, seuls les patients évalués comme curables (forme aiguë) seront traités (le rapport bénéfice/risque étant jugé défavorable pour les formes cycliques et persistantes).
Les patients humouro-compétents motivés peuvent être traités par les généralistes ; les humouro-incompétents seront adressés à des spécialistes.
Objectifs de la prise en charge
Résolution des crises aiguës (si elle est possible).
Prévention du passage aux formes cyclique et persistante, voire à l’état de mal.
Réduction du risque de contagion.
Prise en charge
Recherche et éviction des causes physiques
1- Vêtements trop serrés (col, chaussures, ceinture, etc.) ; douleurs lancinantes (dentaires, gastriques, etc., avec fréquemment angoisse associée) ; faim ; nausée ou dégoût (alimentaires, mal des transports, proximité d’un être ressenti comme hostile, etc.).
2- Recherche et éviction des causes psychologiques
Frustration (sexuelle, financière, alimentaire pour cause de régime, par exemple) ; vexation réelle ou pas (éliminer un diagnostic de paranoïa) ; inquiétudes (soucis professionnels, ado rebelle, résultats d’examen, acceptation de dossier quel qu’il soit, amours incertaines, etc.).
3- Test diagnostique
La plongée du patient dans une situation associant bruit continu, absence de respect de l’espace individuel, expositions multiples, éclairage variable, écrans, déclenche une angoisse menant à la MH. Le test dit « Open Space » est validé. Un patient sujet à la MH subit une poussée aiguë en moins de 60 minutes. Le sujet résistant ne présente les premiers symptômes qu’à partir de la 3e heure.
4 – Facilitation d’une poussée aiguë
C’est le traitement de 1re intention d’une MH persistante. Grade A.
Il est possible de conseiller au patient de crier, voire de hurler, en association éventuellement à un comportement clastique.
Grade C : bris de vaisselle, notamment en situation conjugale.
5 – Traitement non médicamenteux
Rire, pratiques affectives et sexuelles, à adapter au contexte et aux aidants présents au moment de la crise. Certains patients peuvent bénéficier d’activités compulsives (lecture du Canard enchaîné, des conclusions de la Cour des Comptes…). Les accros de l’ordinateur portable souvent entraînés à de curieux mouvements de reptation sur le sol des salles de réunion, et à des recherches réitérées du « mot de passe », peuvent trouver dans cette activité une sédation passagère. L’ergothérapie comporte le travail des arbres (coupe, réorganisation des branches, etc.). Cette activité est sans fin.
6 – Traitement médicamenteux
Thymoanaleptiques et thymoleptiques peuvent être prescrits, en évitant les associations (absence d’études documentées) qui pourraient être à l’origine d’effets indésirables accrus.
Cas particuliers
Humeur massacrante
L’humeur massacrante est une forme clastique de l’état de mal. Le patient se retourne contre son entourage et devient agressif. Il peut avoir des paroles blessantes ou des gestes violents. Le traitement, qui comporte l’éviction des armes, des tronçonneuses, des jeux vidéos et des pensées malsaines, est décevant.
Humeur aqueuse
C’est une tendance des patients atteints de MH à rôder près des plans d’eau, à s’asseoir sur le bord des fleuves, à s’arrêter sur les ponts pour regarder la fuite des flots en soupirant. Il existe une forme avec hypersécrétion lacrymale. Un voyage touristique en région désertique peut être bénéfique.
Humeur vagabonde
La MH peut conduire à la fuite et au rejet de la société. Il faut toujours conseiller aux patients de garder au fond de leur sac un objet permettant le lien avec la civilisation perdue. Il est à noter que Rimbaud et Kérouac n’avaient pas de «VidalRecos» dans leur bagage…
Humeur vitrée
Forme particulièrement grave de la MH. Le patient a l’impression que le monde est limité et bloqué par des murs ou un plafond de verre. Toute progression devient impossible. Eugène Ionesco devait écrire une pièce sur ce thème, mais la force théâtrale de la situation l’a conduit à une profonde dépression.
Suivi et adaptation du traitement
Le suivi du traitement est particulièrement difficile, tout comme son adaptation. Le médecin, qui doit être proche du patient pour noter avec soin l’évolution des troubles de l’humeur, peut devenir sa première victime. Il doit dans tous les cas assumer les difficultés relationnelles propres à la MH. Ce trouble du contre-transfert a été étudié par Sigmund Freud qui en a suggéré l’origine microbienne dans sa célébre Étude sur Listérie.
Traitements
Médicaments cités dans les références
Thymoanaleptiques
Parmi les thymoanaleptiques ou stimulants de l’humeur, le champagne est considéré comme le plus efficace Grade B.
Les génériques (mousseux et vins pétillants) ont parfois été considérés comme moins actifs et entraînant davantage d’effets indésirables.
Boissons pétillantes (eau à bulles, soda, etc.) et boissons chaudes type café, chocolat (en association avec la crème fouettée ou en monothérapie), capuccino sont proposés en 2e intention.
champagne
pétillant
café
autres boissons chaudes
Ruban rouge
Etiquette bleue
Bouteille ventrue
Etiquette orange
“C’est fou !”
Italienne
Limonade (Référent)
Mère grand
What else (Référent)
Ami du petit déjeuner
Café liégeois
Capuccino
Chocolat (Générique)
Thé à la menthe
Thymoleptiques
Les thymoleptiques ou sédatifs de l’humeur comprennent : rhum, alcool de prune, chartreuse et certaines vodkas. L’armagnac et le calvados font partie de cette classe.
Aucune étude ne permet d’évaluer l’intérêt respectif de ces traitements.
L’association est mal étudiée, avec une probable majoration des effets indésirables (sécheresse buccale, troubles digestifs, troubles du comportement).
La commission de la transparence étudie de manière pratique ces médicaments depuis plusieurs années sans avoir encore publié ses conclusions.
normal
bizarre
Alcool de poire (Générique)
Alcool de prune (Générique)
Armagnac (Référent)
Calvados (Référent)
Chartreuse
Rhum (Générique)
Vodka
Jeconnaissaisunepolonaisequien
Y’adelapommemaisy’apasqueça
Thymodysleptiques
Les thymodysleptiques :
chocolat en quantité importante (plus de 15 g/kg), apportant du tryptophane, pâtisserie (plus de 20 g/kg), ainsi que charcuterie, tabac ou herbes diverses peuvent entraîner une modification de l’humeur, parfois une dépersonnalisation, mais souvent accompagnées de nausées, céphalées et dyspepsie sévère.
Poso : Pour le chocolat, la posologie adulte est de plus de 15 g/kg par jour, en privilégiant les compositions “noires”. La posologie pédiatrique est de 20 g/kg par jour, en privilégiant les compositions “au lait”.
poso
La posologie des pâtisseries est de plus de 20 g/kg par jour. Les formes à libération prolongées type Baba au rhum sont à réserver à l’adulte.
chocolat
charcuterie
herbe
pâtisserie
tabac
Belge (Référent)
Lait noisettes (Groupe générique)
Mendiant
Noir 70 % (Générique)
Noir amandes (Groupe générique)
Orangettes
Suisse (Référent)
Coppa
Foie gras
Fromage de tête
Jambon
Lard
Rillettes (Générique)
Pâté de campagne (Référent)
Saucisse de Morteau
Saucisson corse (Référent)
De bison (voir Vodka)
Danslescheveux (voir traitement non médicamenteux)
De Provence
Folles (Référent)
Illégale (voir plus loin)
Plusvertedanslepréduvoisin
Baba (Référent)
Brioche
Canelé
Chouquettes (Générique)
Crêpes Suzette
Gauffre (Référent)
Millefeuille
Opéra
Tarte au chocolat
cigare
Fais-tourner (Groupe générique)
Fumer nuit gravement à la santé (Référent)
T’as-du-feu ?
Médicaments non cités dans les références
Magnésium, homéopathie.
Le magnésium et l’homéopathie souvent cités par les patients n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité.
En l’absence d’indication d’AMM dans la pathologie concernée, les médicaments correspondants ne sont pas listés.
Traitements non médicamenteux cités dans les références
Pratiques affectueuses et sexuelles
L’importance de pratiques affectives (tendresses, câlineries, gestes doux) et d’un exercice sexuel régulier et satisfaisant est primordial dans la prise en charge de la MH.
Le traitement devra être adapté aux goûts du patient et à ses capacités physiques.
Rire
Patients humouro-compétents : tenter la dérision à la dose d’abord la plus faible possible, avec augmentation par palier si la crise évolue favorablement, si possible jusqu’au fou rire (préférer les formes à libération prolongée).
Patients non humouro-compétents : la dérision est alors formellement contre-indiquée. Le rire peut cependant être administré par voie indirecte (à un sujet-contact non atteint, ou à un sujet sain disponible, informé ou non de la pathologie) sous forme de blague, comique de situation ou gag grotesque (la méthode dite « tarte à la crème », quoi qu’ancienne, semble toujours donner de bons résultats). Le traitement agit alors par « effet rebond ».
Lobotomie
Seul traitement chirurgical reconnu efficace dans la mauvaise humeur aux stades avancés. Elle n’est hélas plus guère utilisée.
Traitements non médicamenteux non cités dans les références
Nourriture diététique bio
L’efficacité d’une thérapie à base de nourriture diététique bio n’a pas été démontrée dans la prise en charge de la MH. Un effet aggravant aurait été rapporté dans certaines études.
Rapporté par le Dr Christophe Marx – Avril 2015
Excellente journée à toutes et à tous,
anti
Absolument génial !!!
Un autre traitement naturel recommandé, hélas non remboursé par la sécurité sociale : un (ou plusieurs) chats… ou chiens, etc.
Graous graous, bisous.
Mdrrrrrrrr :-)))……..un bon remède non? Avec ça, je prendrais bien un carré de chocolat noir suisse! Donc voyons voir, plus de 15g/kg par jour, ça nous fait…………..la tablette!
🙂 Absolument d’accord avec Liousha en ce qui concerne les traitements alternatifs à base de câlinothérapie féline.
Mdrrr Valentine !