Mardi soir à Paris, pour notre premier soir chez mes parents, il y avait à la table familiale mon frère Alain et ses deux enfants, Matéo et Jules. Je ne sais plus trop de quoi nous parlions, probablement d’anecdotes légères plus surprenantes les unes que les autres. C’est alors que j’ai dit : « Hé bien Enzo, il sait compter jusqu’à 20 en japonais ». Moment de stupeur incrédule – et je peux vous dire que ce n’est pas facile à obtenir comme effet dans ma famille.
Enzo, tout fier, s’est alors mis à compter d’une voix assurée de un à vingt en japonais. Je savais très bien qu’il pouvait le faire, il en avait fait la démonstration un jour lors de l’un de ses cours d’aïkido, devant le regard admiratif des autres élèves et de son professeur. Très amusé par le petit effet obtenu, j’ai alors expliqué à la tablée qu’Enzo était tout de même ceinture orange de cet art martial de défense. Matéo a demandé qu’Enzo lui montre une prise.
Aussitôt dit, aussitôt en place. Enzo lui a dit : « Vas-y, fais comme si tu me donnais un coup de poing ». Et hop, deux secondes plus tard, Matéo se retrouvait avec le poignet tordu vers lui – sans faire mal, bien sûr – puis tordu dans l’autre sens pour lui montrer une variante.
Jules a aussi voulu voir. Enzo lui a proposé de le frapper comme s’il abattait une épée sur lui pour le couper de haut en bas. Esquive, enroulement, blocage et taddam, Jules avait le bras à l’envers. Mon père a défié Enzo à son tour. Bon, la petite différence c’est que lui a été ceinture noire 3e dan de judo et même s’il a 93 ans, il est toujours solide. Quand Enzo a voulu dévier son geste, il est tombé sur un avant-bras en béton qui n’a pas bougé d’un millimètre. Tout cela était très joyeux.
En fin de repas, on a parlé de deux bouquins récents consacrés à des géants du rock où Alain est largement interviewé par les auteurs – l’un pour un chapitre consacré à Iggy Pop qu’il connait depuis les années 70 et dont il est devenu très proche, l’autre sur David Bowie qu’il a également fait beaucoup tourner. Du coup, on a ressorti des photos collector, dont une publiée dans le livre de Gardinier sur le premier festival punk de l’histoire (c’était à Mont-de-Marsan en 1976, avec Alain à peine majeur parmi les organisateurs). Jules l’a aussitôt prise avec son portable. Ce qui a donné ce raccourci d’une quarantaine d’années :
Let there be rock ! (Je ne sais pas si Enzo sait dire ça en japonais).
Très belle journée à vous
Une famille formidable 🙂 Ton récit est jubilatoire.
Avais-tu la même tête que ton frangin dans les années 70? ça vaut son pesant de cacahuètes.
Et tout ça, non pas dans la démonstration, mais dans la joie, la bonne humeur et le partage. (j’en bave…!!!).
Alors, pour ma tête à la même époque, OUI ! Je l’ai d’ailleurs toujours sur mon permis de conduire qui est un collector à lui tout seul 🙂 et ça m’a permis de la montrer aussi à Jules et Matéo qui étaient hilares.
« Avais-tu la même tête que ton frangin dans les années 70? »
La réponse est dans ta boîte mail 🙂
« Une famille formidable 🙂 »
Oui, cette famille est une famille extra, je confirme. Jamais je n’ai entendu y dire du mal de quelqu’un, au contraire, toujours du bien. Chez les parents d’Anna, c’est un véritable havre de paix, d’amour, de bienveillance et d’intelligence. Ça fuse dans tous les sens et on s’amuse ! On s’y sent vraiment bien et on ne s’y ennuie jamais !