Ma chérie a acheté hier un livre absolument génial pour tous les vrais amateurs de culture rock. Il retrace l’histoire de 40 ans de rock progressif à travers les couvertures des disques vinyls sortis dans cette période.
Un truc marrant, entre Anti et moi, un lien de plus en fait, c’est que nous avons chacun écouté et aimé quasiment tout ce que le rock progressif a créé de meilleur, avec cette particularité étonnante : pour moi, c’était plutôt naturel puisque j’écoutais les pionniers de ce genre au fur et à mesure qu’ils sortaient leurs oeuvres dans les années 60, 70 et suivantes ; alors que pour Anti qui a vingt de moins que moi, suivre le même chemin était plus qu’improbable et c’est pourtant ce qui s’est passé.
Lorsque nous avons commencé à nous connaître, nous étions ravis de découvrir que nous avions exactement les mêmes racines musicales : le Genesis des débuts, King Crimson, Pink Floyd, Caravan, Gentle Giant, Van der Graaf Generator, Yes et tutti quanti, sans oublier la baffe réjouissante du Kraut Rock, tous ces groupes allemands extraordinaires tels que Can, Amon Düül 2, Kraftwerk, Tangerine Dream et Ash Ra Tempel.
Du coup, j’ai passé une partie de la soirée à (re)voir et écouter des vidéos de tout un tas de ces groupes mythiques. Allez, tiens, un exemple pour la route : Elephant Talk, de King Crimson. Un chef d’oeuvre de précision virtuose et, attention, sans tricher, sur scène, en live, là où aucune approximation n’est permise.
Tony Levin, le bassiste, utilise un très étrange instrument nommé le Chapman Stick. Adrian Belew, en rose, imite le barrissement de l’éléphant avec sa guitare pendant les refrains – d’où le titre du morceau « Elephant talk » (paroles d’éléphant). Robert Fripp, génialissime fondateur et compositeur de King Crimson, joue assis en costard noir des arpèges insensées. Bill Bruford, immense batteur, assure sans avoir l’air de faire le moindre effort, une ligne rythmique aussi fine que complexe.
Les paroles sont un gag : le premier couplet contient uniquement des mots qui commencent par la lettre A, le second par B et ainsi de suite jusqu’au cinquième avec la lettre E, ce qui permet de conclure sur « Elephant talk ».
Comme quoi, le rock progressif n’est pas une musique d’intellos glacés, loin de là. Juste de superbes musiciens qui poussent leur art au plus haut, tout en n’oubliant pas de rester souvent de joyeux drilles.
Très belle journée à vous
King Crimson excellent groupe, un des membres créera le trio Emerson Lake and Palmer, ELP pour les intimes, qui est un monument à mon avis.
https://www.youtube.com/watch?v=_8VHHcd0M_o
Ah oui, excellent groupe en effet ! Un exemple parfait de l’expression « power trio » – ce qui me fait penser qu’il faudra que je fasse une note Culture Rock sur les power trios un de ces jours…
Retour sur ma jeunesse, j’étais fan d’Hawkwind
Un groupe mythique de plus ! On les considère comme les inventeurs du genre space rock dont a aussi fait partie le groupe franco-britannique Gong que j’ai très bien connu à une époque quand je jouais moi-même de la musique (je parle entre autres de Didier Malherbe ici http://www.annagaloreleblog.com/2013/07/05/souvenirs-de-rock-ailleurs/ ).