« Le monde aussi est pris entre deux pôles. Il y a ce monde-ci, visible, quotidien, profane, et un monde autre, habituellement invisible aux hommes ordinaires.
C’est le monde des dieux et de leurs émissaires, des esprits de toutes sortes – célestes ou chthoniens, pathogènes ou bienveillants… des maîtres des animaux ou des végétaux, des ancêtres, des morts…
C’est le monde que décrivent et explorent les mythes, le monde du “sacré”.
Et ce monde-autre est anthropomorphisé : il est une projection de ce monde-ci.»
Ces mots de Michel Perrin figure dans un ouvrage qui me tentait depuis bien des années, Voir les yeux fermés, auquel j’avais consacré une note en 2009.
Il y a des moments dans la vie où l’on sait qu’on suit le bon chemin car tout se met à aller dans le même sens. C’est précisément ce qui s’est passé la semaine dernière lorsque nous sommes allés à Nice. D’abord, je suis partie avec le dernier livre de Patricia Darré sous le coude, Les lumières de l’invisible, acheté presque par hasard en allant récupérer des bouquins chez Cultura quelques jours avant, livre très intéressant au demeurant sur les synchronicités en particulier. En chemin pour Nice, une grosse envie de pipi de nos passagers ont fait que nous nous sommes arrêtés dans une station service et là, paf ! je tombe nez à nez avec le seul exemplaire restant de Voir les yeux fermés. Vous pensez bien que j’ai sauté sur l’occasion. 12 € au lieu de 60 € c’est un cadeau du ciel. On n’hésite pas. Ensuite nous sommes arrivés à l’hôtel choisi pour son incroyable rapport qualité/prix (80 €pour 4 personnes – petits déj. inclus on croit rêver) via Groupon qui se trouvait situé, comme de juste, à 600 m du futur lieu de travail de Gwlad. Là, on commence à se dire qu’on est carrément sur la bonne voie. Du coup, sereine, je me dis que tout va se mettre en place tout seul, suffit de suivre le courant. Et ce fût ainsi toute la journée : on a eu un temps superbe, le rendez-vous de Gwladys s’est déroulé à merveille, son futur patron est un type formidable en plus d’être doué et, en fin de journée, je reçois un appel des Etats-Unis d’une amie me proposant un studio à deux pas de son boulot pour dépanner le temps qu’elle trouve un petit chez elle. N’est-ce pas incroyable tout ça ? Et pendant que nous attendions Gwladys, le sacré, les passages entre le visible et l’invisible n’ont cessé de se manifester, le tout dans un univers bleu Anli, comme j’aime !
« Il n’existe aucun mot, aucune expression, en tzutujil, qui permette de dire: je vais quitter ma maison. Tout ce que cette langue peut vous autoriser à faire, c’est quitter un endroit qui n’est pas votre maison, pour rentrer chez vous. […] L’action d’aller n’existe pas, elle fait partie de l’action de revenir. Quoi que vous puissiez faire, vous prenez toujours la direction de votre foyer. »
Martin Prechtel, Les Secret du Jaguar.
Après l’église Ste Jeanne d’Arc située tout juste derrière la pâtisserie, nos pas nous ont menés jusqu’à la cathédrale orthodoxe russe en travaux. C’était assez incroyable de nous retrouver à échanger de vagues mots en russe, à Nice, après avoir savouré les fresques haïtiennes quelques minutes plus tôt.
Après, notre tour du monde du sacré a continué dans l’hémisphère sud quand nous avons croisé la route de la superbe galerie Lapita qui mériterait une note à elle seule.
Après, nous avons fait une petite pause repas et continué notre promenade dans les rues bariolées.
Nice, ville de Jacques Dorsan, pionnier de l’astrologie sidérale en France, avec qui j’ai eu la chance d’échanger une correspondance dans les années 90. Nice, ville d’enfance de Michel Pantazescu, astrologue, disparu trop tôt.
« Les dieux, eux, étaient occupés à se déguiser en arbres et en animaux, la forme sous laquelle nous les voyons toujours quand nous parcourons les étendues sauvages. »
Martin Prechtel, Les Secret du Jaguar.
Au pied de ce superbe immeuble, une inscription nous attendait, gravée dans la pierre, sur le trottoir. Aucun doute, nous sommes bien chez nous :
A très bientôt Nice.
I love you !
Très belle journée à tous,
Anti
1000 et une raison de plus pour retourner à Nice. Une journée comme on les aime. Merci pour la saveur de ce partage 🙂
Quelle note fantastique, riche, captivante, profonde, sensible, intelligente, bref entièrement à ton image !
Tu as vu les yeux fermés bien des choses qui échappent à la plupart des gens et, mieux encore, tu les as magnifiquement décrites.
Une note époustouflante par les photos et l’énergie qui y circule. Un bonheur cette promenade « initiatique » dans Nice.
Une bien belle balade , merci beaucoup , avec vous je voyage !
Merci les amies ! Je suis contente d’avoir partagé ces moments avec vous 🙂