L’entreprise Facebook a la possibilité de pénétrer sur n’importe quel compte de ses utilisateurs sans avoir à connaître leur mot de passe, en théorie uniquement pour faire face à des problèmes de bugs ou de maintenance. Lorsque cela se produit, aucun message ne vous indique que votre compte a été visité.
Tout cela a été rendu public dans un article récent mis en ligne par Slate et intitulé de façon parfaitement claire : « Facebook n’a pas besoin de votre mot de passe pour accéder à votre compte ».
Pour rappel, comme tous les autres géants de l’informatique mondiale qui sont d’ailleurs tous américains (Google, Microsoft, Yahoo, Twitter, etc.), Facebook collabore avec les services de renseignements américains (la NSA), ce qui veut dire probablement aussi avec leurs homologues d’un certain nombre d’autres pays dont la France, au travers d’une alliance inter-états nommée « Nine eyes » (= 9 yeux), à savoir les services de renseignements des pays suivants : USA, Australie, Canada, Nouvelle Zélande, Grande-Bretagne, France, Danemark, Norvège, Pays-Bas, liste parfois élargie à Espagne, Allemagne, Italie, Belgique et Suède. C’est Edward Snowden qui a, en grande partie, révélé ces collaborations entre pays. Leur liste complète est accessible entre autres sur Wikipedia (article en anglais).
Les responsables de Facebook interrogés sur cette possibilité d’intrusion indétectable ont répondu : « Facebook est un service qui est présent sur le web. En tant que tel, toutes les règles de l’Internet s’appliquent à Facebook, parmi lesquelles : si vous voulez quelque chose de vraiment privé, ne le mettez pas en ligne. »
Voici qui confirme que sur Facebook, même des échanges en MP peuvent facilement être lus par les services de renseignements. Cela ne veut pas dire qu’ils passent leur temps à lire tout ce que tout le monde écrit, surtout quand ils ont des vraies menaces terroristes à gérer… mais mieux vaut en être conscient.
A titre d’exemple récent, une militante anticorrida française a eu ainsi « la joie » de retrouver une copie de tous ses échanges en MP posée sur le bureau d’un fonctionnaire des RT (renseignements territoriaux, anciennement appelés renseignements généraux).
Rappelons enfin, encore et toujours, que dans l’immense majorité des cas, la personne qui fait le plus souvent fuiter quelque chose qu’elle voulait garder privé, c’est vous-même.