Hier, alors que nous étions encore à Paris, j’ai reçu un message de Kathy me faisant part de la triste nouvelle : Manitas de Plata venait de partir pour son grand voyage dans l’autre monde.
Depuis la publication en 2010 du roman de Kathy Dauthuille « Les voyageurs au sang d’or« , nous avons été amenés à rencontrer le peuple des gens du voyage dont certains sont aujourd’hui devenus de véritables amis, aussi nous nous sentons sincèrement touchés par ce deuil qui frappe la communauté gitane.
« Mort de Manitas de Plata.
Un voyageur au sang d’or qui avait des mains d’argent vient de décéder.
Je me souviens avec émotion de mes diverses rencontres avec le grand musicien gitan qu’est Manitas de Plata. Il était toujours souriant quand je lui parlais et même si les rencontres furent courtes, soit dans le nord de la France, soit aux Saintes-Maries-de-la-Mer, il a toujours souligné mes paroles d’une sorte d’entendement du regard.
Merci Manitas.
Kathy Dauthuille »
Kathy Dauthuille, auteur du livre hommage au peuple Rom, dédié à Manitas de Plata, « Les voyageurs au sang d’or« , publié aux Editions du Puits de Roulle.
Les voyageurs au sang d’or, roman de Kathy Dauhuille – 226 pages – 15,85 € –
ISBN n° 978-2-919139-00-2 .
Anti
Le fils du vent continue sa route vers l’infini…
Je suis allée présenter mes condoléances à mes voisines qui sont de sa famille. Ainsi j’ai partagé leur peine, des moments de silence où l’émotion envahissait tout l’espace dans lequel trônait le musicien tant aimé. Elles m’ont longuement parlé de leurs souvenirs avec lui, avec des sourires aussi, en disant que ce cousin ou cet oncle avait des réparties inattendues qui faisaient rire tout le monde.
En ce moment toutes les guitares sont en train de fusionner pour élaborer une musique d’hommage qu’il entendra dans son autre roulotte.
Quand j’ai entendu que Manitas de Plata n’était plus de ce monde, à la radio, un matin , j’allais fermer la radio dans ma voiture car j’arrivais au travail…tout mon corps a frissonné…et toute la journée j’ai pensé à ce grand homme, au livre de Kathy et à la petite rencontre que nous avions organisée au collège Verlaine…et je suis allée dans la bibliothèque où sont rangés les 4 exemplaires du roman, et je me suis dit qu’à travers ton récit, Kathy, tu avais immortalisé ta rencontre avec ce peuple magnifique des gitans, que des enfants pourront découvrir à l’avenir…moi je suis triste, j’ai connu sa musique (je suis née en 1953) , sa guitare qui produisait des sons que l’on entendait nulle part ailleurs, son talent…
Bon voyage , et que votre souvenir illumine encore longtemps nos esprits, cher Manitas.
Jocelyne
J’habite Agde, ville où réside, après les Saintes-Marie-de-la-Mer, la plus importante communauté gitane de France. Je me souviens que beaucoup de gitans m’avaient dit que Manitas de Plata n’aimait pas la corrida. Ainsi que beaucoup des siens, d’ailleurs. Cela dément cette idée préconçue, encore une de plus, selon laquelle tous les gitans seraient aficionados. Et bien non ! La preuve, et quelle preuve…
Comme d’habitude, les afiocs font de la récupération, dans leur grande tradition de faire parler les morts ou de rendre les psychiatres, politiques, artistes (comme MdP) aficionados à l’insu de leur plein gré. Bref, quand on est bien malade de la tête, on est quasi incurable et on a des visions en permanence, pour vivre dans un monde parallèle, en dehors de la réalité.
Merci pour cette mise en point.
Merci beaucoup Jocelyne pour ton commentaire qui me touche beaucoup.
Ma venue à Arras et dans ton collège avait été une grande joie pour moi.
Et que Manitas en soit le lien, c’est encore plus lumineux.
Mais le voyage continue car la deuxième photo qui a été prise au « Brasero de Reyes » le 17 mars 1996 à Aubencheul-au-Bac me replonge dans le passé. Il y a toujours des Reyes dans cette autre partie de la France et je me souviens avec le maire du lumineux passage du guitariste dans le nord du pays.
A la suite, voici une page de souvenirs : http://kathy.dauthuille.free.fr/Rencontres_Manitas.htm
page que j’ai pu partager avec certains de sa famille ; personnes qui m’ont témoigné une vive émotion et affection, ce qui me touche particulièrement.