Hier a eu lieu l’audience en première instance du procès en diffamation fait par Léa Vicens à l’encontre de Jean-Pierre Garrigues. La plaignante est une rejoneadora, le rejon étant une forme de corrida à cheval. En dehors de ce détail, le taureau est massacré quasiment de la même façon que dans une corrida classique, à la différence notable près, comme l’a souligné notre avocat Maître Phung, que dans une corrida à pied, les seules victimes potentielles en dehors des taureaux sont les toreros, alors que dans une corrida à cheval, l’unique bouclier entre le taureau et le cavalier est son cheval, qui n’a aucune protection.
De fait, tous les plus « grands » rejoneadors – Mendoza, Hermoso, etc. – le reconnaissent publiquement, ils sont contraints d’élever et d’entraîner quinze, vingt, trente chevaux pour pouvoir les remplacer au fur et à mesure qu’ils sont estropiés, encornés et/ou tués par les taureaux, que ce soit pendant les corridas ou les entraînements. L’exemple récent le plus connu est celui de Rui Fernandes, dont le cheval Xelim a été mortellement éventré début 2012 à Séville. Réaction du public ? L’hilarité générale. Réaction du cavalier ? Prendre un autre cheval pour continuer comme si de rien n’était, sous les applaudissements des spectateurs.
C’est ce que Jean-Pierre Garrigues a reproché à Léa Vicens lors d’une interview réalisée par Canal+ dans le cadre d’un reportage à la gloire de Vicens pour le magazine Le Supplément. Voilà pour le fond.
Pour la forme, il se trouve qu’une procédure de diffamation suit des règles strictes définies dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse (qui s’applique à tout ce qui est diffamations ou injures publiques). Il s’agit de l’article 53 : « La citation précisera et qualifiera le fait incriminé, elle indiquera le texte de loi applicable à la poursuite. […] Toutes ces formalités seront observées à peine de nullité de la poursuite.«
Dans le cas d’une diffamation, le texte de loi qualifiant le fait incriminé est l’article 29 de la même loi : « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. »
Le texte de loi applicable à la poursuite se trouve à l’article 32. Cet article est constitué de trois alinéas, qui correspondent à trois cas de figure différents, suivant le type de diffamation commise – envers un particulier ou un groupe de personnes, et en fonction de leur origine, religion,nation, sexe, handicap, etc. Il faut donc obligatoirement préciser l’alinéa visé puisque, suivant les cas, la peine peut aller de 12000 euros d’amende, avec ou sans sursis, à 45000 euros assortis ou pas d’une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison.
Maître Para était l’avocat de la plaignante. Après avoir été malmené lors de l’affaire de l’interdiction de la couverture de « Corrida la honte » pour des questions d’incompétence (des tribunaux), il a cette fois pris soin de ne louper aucun détail de procédure. Il a bien précisé dans sa citation qu’il agissait au titre de l’article 29 et qu’il demandait l’application de l’article 32. Seul problème : il a oublié de mentionner à quel alinéa de cet article il faisait référence. Or, en cas d’omission de cette précision, les poursuites sont frappées de nullité (article 53) et l’affaire est close.
Maître Phung a expliqué ce point de procédure crucial. Le procureur a pris la parole. Il a confirmé que la citation rédigée par maître Para devait être considérée comme frappée de nullité. Tout aurait donc dû s’arrêter là et Jean-Pierre Garrigues repartir sans aucune charge.
Le juge a cependant souhaité entendre le fond, se réservant la possibilité de décider la nullité ou de traiter le fond, c’est-à-dire la démonstration ou pas d’une diffamation.
Comme quoi, l’application du droit, même dans un cas indiscutable de nullité, peut réserver des surprises. Y voir un lien avec le fait que la plainte vise un anti-corrida notoire dans une ville notoirement sous influence pro-corrida serait… exagéré ? injuste ? nul ?
Réponse le 7 novembre, date de rendu du verdict.
Léa Vicens pratique une activité perverse et barbare. Elle maltraite chevaux et taureaux et au XXIème ce sont ceux qui dénoncent ces sévices qui sont jugés? Elle est belle la loi française. Bon ben sinon Léa Vicens est une perverse, barbare et elle ne peut pas toujours faire en sorte que ces chevaux ne soient pas blessés ni encornés : https://www.youtube.com/watch?v=xKh-x8b2AFA
Voilà, voilà. Et pendant ce temps, les aficionados coupables de violence à Rodilhan en 2011 ne sont toujours pas passés devant le juge. http://www.anticorrida.com/Rodilhan-trois-ans-et-toujours-pas-de-proces.html
Même si la procureure de Nîmes vient d’envoyer un courrier pour calmer les esprits, j’ai une confiance toute restreinte. Des faits. Des actes. Une date. Après on verra.
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COMMUNIQUE CRAC EUROPE : RODILHAN 2011, LA VIOLENCE DES AFICIONADOS ENFIN DEVANT LES TRIBUNAUX !
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Publié par Lawrence Ulfin · 20 septembre 2014, 13:10
COMMUNIQUE DU CRAC EUROPE
LA VIOLENCE DES AFICIONADOS ENFIN DEVANT LES TRIBUNAUX !
Le CRAC Europe vient de recevoir un courrier de madame Laure Beccuau, procureure de la République au TGI de Nîmes (ci-joint).
Pendant l’été 2014, les quelques 60 victimes des violences perpétrées par une trentaine d’aficionados le 8 octobre 2011 dans les arènes du petit village de Rodilhan (http://www.anticorrida.com/Rodilhan-trois-ans-et-toujours-pas-de-proces.html ) ont écrit à madame la procureure, sachant que les gendarmes nous avaient précisé en octobre 2013 que le dossier était bouclé…
Nous apprenons donc aujourd’hui qu’une audience spéciale sera programmée en 2015 et que la citation des mis en cause identifiés (près de 30 aficionados agresseurs pris en flagrant délit d’extrême violence grâce aux vidéos) devrait intervenir dans les trois mois.
Nous attendons avec impatience ce procès qui démontrera enfin de quel côté se trouve la violence. Rappelons qu’à ce jour les morts sont les taureaux suppliciés dans les arènes, les victimes uniquement les abolitionnistes, et qu’aucun aficionado n’a jamais été blessé. Il serait temps de remettre les choses à leur place.
Jean-Pierre Garrigues
CRAC Europe
Est il possible de demander le déroulement de ces proces (de Jean Pierre et de Rodilhan) ailleurs que dans une ville taurine ? Je sais que le juge pourrait tout de même être manipulé ou qu’il se trouve (ou comme par hazard remplacé à la dernière minute par quelqu’un de plus facile à manipuler) mais à Nîmes … J’ai l’impression qu’on connait déjà les verdicts…