Depuis plusieurs années, Lương Thị Ánh Tuyết & Nguyễn Đức Huy, enseignants à l’université des beaux-arts de Huê, artistes peintres contemporains sur laque traditionnelle vietnamienne, organisent des stages d’initiation à la pratique de la laque dans plusieurs villes en France. Ils seront bientôt dans le sud de la France, à Marseille, puis à Nîmes.
Du lundi 25 au vendredi 29, de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h.
A Marseille le stage aura lieu du 25 au 29 août 2014
108 Bd Longchamp, Marseille 13001
Le stage débute par la présentation de la laque, depuis la sève de l’arbre, le laquier, à la longue préparation des supports, ensuite sous la direction de Tuy et Huy, passage à la pratique.
Il est remis à chaque participant 3 supports et tous les éléments indispensables, peinture, pigments, laque, feuilles d’argent, coquilles d’œuf… pour la réalisation de 3 chefs d’œuvre à emporter à la fin du stage.
Pour suivre ce stage, nul besoin de savoir dessiner ni peindre, le dessin de préférence stylisé, se fait à l’inspiration de chacun, viennent ensuite sous la direction de Tuyet et Huy les différentes étapes pour la réalisation du tableau.
12 participants, maximum, l’inscription sera effective à la réception de la fiche d’inscription et du chèque, le chèque sera encaissé en début de stage.
Renseignements et inscriptions : Tél. 06 68 51 22 94
E-mail : lesamisduvietnam@yahoo.fr
Adresse : 108 Bd Longchamp 13001 Marseille.
Pour visiter le site internet des amis du Vietnam, cliquez ici.
Le stage suivant aura lieu à Nîmes (et non pas Montpellier comme prévu initialement) du 1er au 5 septembre. Le stage dure donc 5 jours. Tout est compris dans le tarif indiqué, c’est-à-dire :
« La Laque vietnamienne »
1. Quelques mots sur l’histoire
La technique de la laque, avant de devenir une technique décorative, est avant tout une technique de protection des objets. Lisse et très résistante, c’est le matériau de revêtement idéal pour les objets du quotidien et le mobilier. Elle est utilisée en chine, dès la dynastie des Zhou (1066 – 221 av. JC). C’est surtout sous les Ming (1368 – 1644) que s’organisent les ateliers officiels de laque.
Au Vietnam, à l’origine, le laque* est un art populaire et artisanal.
D’abord utilisée pour orner et dorer les tableaux et les statues des pagodes, la laque a trouvé, dans l’artisanat usuel une utilisation courante (paravents, coffres, plateaux, vases, échiquiers…).
L’enseignement de la technique de la laque a commencé vers 1930 à l’école des Beaux-Arts de l’Indochine (fondée par le français Victor Tardieu assisté de Louis Inguimberti) à Hanoï. Désormais, les étudiants et les artistes ont su exploiter et développer la laque pour réaliser leurs tableaux.
Pendant de nombreuses années, ce procédé de travail de la laque a été gardé comme un secret national. Ce n’est que vers 1970, que des élèves étrangers ont pu apprendre cette technique à l’école des Beaux-Arts de Hanoï.
Lors d’un de nos voyages au Vietnam, nous avons eu la chance de rencontrer un maitre laqueur et peintre : Maitre N’GUYEN Lam, de l’école des Beaux-Arts de Hanoï. Il nous a transmis le travail traditionnel de la laque au Vietnam.
2. Les matériaux
Le produit appelé « laque » est composé d’un suc laiteux, extrait du laquier (arbre de la famille des Anacardiacées) et de poudres minérales permettant de constituer les différentes couleurs. En rajoutant quelques produits naturels, ce lait se transforme en résine.
A l’origine, en chine, c’est la sève du laquier sauvage qui est utilisée. Il est très vite remplacé par le « Rhus verniflua » dont la sève est plus efficace.
Le laquier diffère en fonction du pays, au Vietnam, c’est le « cây son », un petit arbre des montagnes du nord, que l’on connait sous le nom de Toxicodendron succedaneum (Latin : Rhus succedanea)
Pour extraire la sève du laquier, il faut entailler l’écorce de l’arbre et la recueillir dans des récipients adaptés. Au contact de l’air et de la lumière, la sève noircit. Avant qu’elle ne durcisse, il faut la clarifier et la purifier à l’aide d’un filtre ; on obtient alors une texture de couleur brune, à utiliser pure ou mélangée avec des pigments colorants.
Les résines et les couleurs
La résine crue, naturelle, de couleur brune, est directement extraite du laquier. Elle constitue la base essentielle du mélange des couleurs et est employée comme vernis.
La résine cuite, est obtenue à l’aide d’une spatule en fer. Elle est battue dans une poêle en fonte afin de produire une réaction chimique (oxydation), puis utilisée comme couleur noire.
Les autres couleurs sont principalement des poudres minérales, certaines sont mal adaptées à cause d’une oxydation toujours possible de la résine. Les gammes dominantes sont de couleur chaude. Les pigments les plus courants sont le rouge de cinabre (rouge), le sulfate de fer (noir), le sulfure d’arsenic (vert), l’oxyde de fer (brun) et le carbonate de plomb (blanc).
Le collage ou le saupoudrage de feuilles d’or et d’argent battues, de coquilles d’œuf, de poudre de nacre, de coquillages sont également utilisés.
Touche personnel: utilisez du blanc de titane (Ti02) ou des coquilles d’œuf couvé pour le blanc et différents mélanges de pigments.
Le support : (en vietnamien: voc) est fabriqué par quelques artisans spécialisés. Il se compose d’une plaque de bois, recouverte de plusieurs couches de résines, mélangées avec de la sciure et du coton. Le support, ainsi fabriqué, doit résister aux différentes déformations éventuelles (température, humidité élevée). Après ponçage, ce support doit offrir un lissé parfait. Il est toujours de couleur noire, prêt à être peint.
3. La technique
Ce qui caractérise la technique de la laque, est l’application de plusieurs couches de couleurs, séchées dans l’humidité. Par la suite, grâce au ponçage, il est possible de faire apparaitre différentes formes et couleurs. C’est à ce niveau, que le hasard et l’improvisation jouent un rôle, en donnant des effets imprévus. L’artiste, peut continuer à jouer de ces phénomènes en créant autant qu’il le souhaite. Ainsi, la laque constitue un champ immense de recherche et de création.
L’application des couches de couleur : Il est nécessaire de superposer plusieurs couches. Le séchage complet de la couche précédente (dans l’humidité) est indispensable, avant de procéder à l’application, après ponçage, de couches suivantes.
Le ponçage : les couches sont poncées de préférence sous un filet d’eau à l’aide d’un papier de verre.
L’incrustation : Les blancs sont obtenus, essentiellement, par l’incrustation de coquilles d’œufs en créant un blanc éclatant. On peut également utiliser des feuilles ou de poudres d’or ou d’argent comme sous-couches ou dernière couche, afin de donner un effet de grande luminosité au tableau.
La finition : Il est possible de donner une brillance supplémentaire en appliquant une couche de résine crue, comme un vernis, servant à la fois à protéger et à donner plus de profondeur au tableau. Le tableau peut aussi être laissé à l’état brut ou frotté et lissé avec la paume de la main selon le choix de l’artiste.
Aujourd’hui, chaque artiste peut utiliser les techniques modernes en jouant avec les procédés et les matériaux traditionnels. Comme tout art, le travail de la laque n’exclut aucune création et permet une grande spontanéité, toujours enthousiaste. Le temps consacré par l’artiste, plusieurs applications, séchage, ponçage, incrustations de matériaux naturels incomparables, la qualité du travail exigé, confèrent au laque un caractère « précieux » reconnu et estimé dans le monde entier.
Traduit et publié par Stephane Pierre pour Libre Expression. (Source).
Très belle journée à tous,
Anti
Voilà qui a l’air passionnant !
Tu as raison de le préciser, il n est nullement besoin de savoir dessiner. Le stage peut faire peur parce que c est le premier que l on ferait… parce que l on n a jamais tenu un pinceau de sa vie… et puis on se rend compte très vite que la laque c est de la magie ! On se surprend agréablement ^^. En plus les prix qu ils pratiquent sont 80 euros moins chers que les premiers prix des cours que l on peut trouver partout ailleurs. Ils ont un Amour de ce qu ils font et ils aiment rencontrer et partager. Rien n est tenu secret dans les techniques. Tout est simplement et autant de fois que nécessaire, expliqué. Ils viennent en France depuis 20 ans et c est un grand bonheur que d apprendre et faire avec eux, que de les rencontrer.
Merci à Toi pour cette superbe note ^^
Un grand bravo pour votre reportage sur la laque de Tuyêt et Huy,
je vais mettre votre lien sur le site des Amis du Vietnam !
Je n’ai rien à ajouter, sinon, dire que les élèves du stage à Marseille étaient tellement heureux d’avoir participer à ce stage cette année, qu’ils souhaitent recommencer l’année prochaine. Il est vrai qu’il y a tellement à apprendre sur la technique de la laque qu’on voudrait apprendre encore plus et continuer à connaitre encore plus Tuyêt et Huy, ils sont exceptionnels, compétents, disponibles et un contact permanent chaleureux et agréable.
Marie-Thérèse Aubert