Le maire de Vic-Fezensac a cru pendant quelques heures qu’il lui suffisait de décréter que toute sa ville était interdite aux manifestants pour qu’elle le soit. Il faudra lui offrir un exemplaire de la Constitution, il découvrira que les citoyens de notre pays ont certains droits inaliénables. Même s’ils sont anti-corrida. Ce n’est pas le premier maire qui se prend pour le maître du monde, celui de Captieux avait fait pareil et s’était fait vertement mouché par un juge qui lui a rappelé la Loi (il y en a encore, heureusement).
Pour le maire de Vic, Michel Espié, c’est exactement ce qui s’est passé aussi. Quand il a su qu’on allait le poursuivre au tribunal, il a miraculeusement remplacé son arrêté illégal par un autre. L’article premier de son nouvel arrêté utilise des mots qui vont rentrer dans l’histoire, venant d’un édile aficionado.
Article 1er : La manifestation ou rassemblement ayant pour objet de dénoncer le massacre des taureaux lors des corridas et demander la mise en place d’une consultation démocratique des habitants pour abolir cette pratique barbare, devant se dérouler le 8 juin 2014 à Vic-Fezensac (32) est réglementé de la façon suivante :
– de 9h00 à 9h30 : défilé de la place de la Mairie à la place Crespin (note : c’est là que se trouve l’arène) ;
– après 10 heures : rassemblement avenue Edmond Bergès du rond point de la RN 124 (à l’exclusion de ce site) jusqu’à l’angle de la rue avec le chemin des Capots (à hauteur du n° 28).
Mais cela n’a pas arrêté pour autant l’audience au tribunal en référé. Grâce à la diligence de maître Hélène Thouy, notre avocate, le soutien actif de juristes professionnels, la mairie de Vic-Fezensac a été condamnée à payer 500 euros au CRAC Europe au titre de l’article 761-1. Et puisque la mairie avait supprimé son arrêté abusif avant même l’audience, c’est donc un non-lieu à statuer.
Monsieur le Maire ? Nous arrivons.