De tous les animaux peuplant la planète, les requins font partie des plus inoffensifs pour l’Homme, nous l’avons souvent rappelé sur ce blog. Le prédateur de l’homme le plus dangereux au monde reste, loin devant, le moustique qui tue 600 000 êtres humains chaque année (alors que les requins en tuent une quinzaine au maximum). Seulement voilà, les moustiques sont minuscules et les requins ont une tête à faire peur, alors on craint les requins mais pas les moustiques.
Il y a trois jours, un requin-gobelin a été pêché par hasard dans le golfe du Mexique. L’espèce est peu connue et n’a pas souvent été observée, en raison du fait que son habitat naturel est relativement profond, jusqu’à 1300 mètres sous la surface.
L’aspect physique du requin-gobelin est menaçant : des dents pointues surdimensionnées et un éperon qui surmonte la gueule, le tout pour un animal qui fait entre trois et quatre mètres de long, il y a de quoi imaginer le pire si on en croise un. Et pourtant, il s’agit d’une créature plutôt lente, qui se nourrit principalement d’autres poissons, de céphalopodes et de crustacés.
Les médias aiment bien qualifier le requin-gobelin de « fossile vivant », parce qu’il ne ressemble à rien de familier et qu’il a la même allure que l’un de ses lointains ancêtres, le Scapanorhynchus, disparu il y a une soixantaine de millions d’années. Mais employer une expression pareille pour un requin, c’est montrer un signe certain d’inculture dans la mesure où tous, même les plus communs, ont leur aspect actuel depuis au moins 100 millions d’années et devraient donc tous être surnommés des fossiles vivants, du grand requin blanc à la roussette (surtout quand on pense que la dernière extinction massive, celle qui a vu disparaître les dinosaures, date de seulement 65 millions d’années).
Pour en revenir à notre requin-gobelin pêché il y a trois jours, il doit sa vie sauve justement à son apparence menaçante : le capitaine du bateau a en effet déclaré qu’il avait été tellement effrayé en le voyant qu’il avait préféré le rejeter à la mer. Comme quoi, des fois, ça peut servir de faire peur.
Très belle journée à vous
Crédit photos : (1) le requin-gobelin pêché dans le golfe du mexique (NOAA), (2) le scapanorynchus (Wikipedia).
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’évolution des requins, de la préhistoire à nos jours, il est sorti relativement récemment un livre dont les auteurs ont été invités dans deux émissions radios, « La marche des sciences » sur France Culture
http://www.franceculture.fr/emission-la-marche-des-sciences-les-requins-de-la-prehistoire-a-nos-jours-2013-12-26
et la « Tête au carré » sur France Inter
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-des-requins-prehistoriques-aux-requins-modernes
Ces deux émissions peuvent être réécoutées en ligne, ou téléchargées pour être écoutées plus confortablement, par exemple en utilisant l’extension Download Helper sous Firefox.
Cher Alberich, j’étais sûr que le sujet t’intéresserait 🙂
Je vais écouter ces émissions avec plaisir dès que j’en aurai le temps, merci beaucoup pour les liens !
J’ai écrit il y a quelques années un roman qui se passe presque entièrement sous l’eau, avec en vedette invitée un mégalodon, c’est « Le drap de soie du temps », disponible sur mon site d’auteur en livre, divers formats ebooks et version audio.
Le mégalodon fascine et a inspiré divers auteurs. Je ne connaissais pas le roman “Le drap de soie du temps”, je pense qu’un lien sur celui-ci pourrait être ajouté dans la page Wikipedia du mégalodon, section « Le mégalodon dans la culture ».