Du 3 au 28 Mars 2014, du lundi au vendredi à 17 h 35, la chaîne Arte propose une série de 20 documentaires consacrés aux médecines traditionnelles, présentés par le Dr Bernard Fontanille, médecin urgentiste à Chamonix. (Pour revoir les émissions : cliquez ici).
« Médecines d’ailleurs » sur Arte. A la découverte des médecines ancestrales, un article de Marie-Agnès Espa pour le journaltoulousain.fr
Du 3 au 28 mars, Arte propose un rendez-vous quotidien du lundi au vendredi à 17h35 sur les « Médecines d’ailleurs », une série de reportages de 26 minutes chacun, qui invite au voyage et à la découverte. Bernard Fontanille, le médecin français dont on suit le périple, s’investit avec sincérité, une grande humilité et beaucoup d’émotion dans cette expérience hors du commun, une émission va bien au-delà du « comment se soigne-t-on ailleurs »…
« Cette année, j’ai décidé de parcourir le monde à la rencontre de ceux qui prennent soin des autres », annonce le médecin urgentiste Bernard Fontanille au début du générique de la nouvelle série documentaire « Médecines d’ailleurs ». Le ton est donné. Chaque soir de la semaine à 17 h 35, Arte propose aux téléspectateurs de découvrir un pays, des hommes et des femmes, des soignants et des soignés, des coutumes et traditions au travers du filtre universel de la santé. L’aventure commence à Okinawa, une île où vieillir est un art. Un lieu où, comme par miracle, la longévité de ses habitants est exceptionnelle. Un endroit de la planète où, comme le fait remarquer Bernard Fontanille « au-delà des chiffres, c’est la vitalité des séniors qui est remarquable. » Pour ce premier épisode, le médecin français accompagne Iroko Toyama, une femme de 91 ans pétillante de vie malgré un AVC dix ans plus tôt. Un sourire, une quiétude, un état d’esprit. Avec une simplicité désarmante, Iroko explique au médecin français son quotidien et livre quelques ingrédients de sa vie. « Pourquoi se laisser dépérir alors que l’on peut prendre plaisir à vivre ? Il est important d’être en paix avec soi-même, avec la nature. » L’ikigai (manière de vivre et de penser, art de donner un sens à sa vie) revêt une importance capitale pour Madame Toyama, de même que ses séances de gym douce qu’elle décrit comme « un simple exercice qui évite la perte d’autonomie. » La communauté est essentielle dans les vies de ces personnes de grand âge.
Spiritualité, solidarité et médecine
Les aînés d’Okinawa se retrouvent plusieurs fois par semaine, partagent des activités manuelles, discutent, font de l’exercice et font un bilan de santé hebdomadaire avec une infirmière. Bernard Fontanille rencontre le Professeur Suzuki qui a mis en évidence dans les années 70 ce qui est appelé le miracle d’Okinawa. Ce dernier confie trois principes de fond de cette exceptionnelle longévité : l’activité physique, le réseau d’entraide et l’alimentation. Pour le Professeur, il faut intervenir sur les symptômes avertissant de la maladie, avant donc que celle-ci ne se déclare. Au terme de ce premier épisode, quelques principes se dégagent : donner du sens à sa vie, manger peu et bien, devancer la maladie… Spiritualité, solidarité et médecine au sens large du terme. Un premier épisode réussi, la magie opère, le dépaysement est total. Arte propose là, un programme riche en informations et en émotions. Bernard Fontanille amène ensuite les téléspectateurs en Mongolie et pose la question : « Comment se soigner lorsqu’on vit à des kilomètres de la ville ? » Dans cet épisode nommé « Au-delà des steppes », le médecin arrive, après 17 h de piste, chez Pujii Choisuren, médecin traditionnel de 70 ans. Les gens viennent de très loin se faire soigner chez lui, dans sa yourte au milieu de nulle part. En médecine traditionnelle mongole, « les doigts déterminent les problèmes, chaque doigt correspond à un organe » explique Pujii. Il utilise plusieurs techniques, le massage de la tête par exemple qu’il pratique systématiquement au début de chaque consultation, la crénothérapie (utilisation des eaux thermales, ndlr), les saignées, mais aussi les plantes car celles-ci sont le pilier de la médecine mongol.
Prendre soin des corps et des âmes
L’homme ne soigne pas pour gagner sa vie, il s’occupe d’un troupeau de bétail pour assurer ses revenus. Dans cette épisode aussi, la rencontre entre ce médecin traditionnel et Bernard Fontanille est marquante. Sans retenu ni faux semblant, le praticien français pose des questions, participe, il ausculte même un patient avec Pujii. Les deux hommes se comprennent et échangent parfois même au-delà des mots. Les images sont belles, sans fard, le téléspectateur est transporté dans le quotidien de cet homme vivant au cœur de la steppe et découvre une autre approche de la médecine. Tout un chacun peut aussi s’identifier aux patients. Les maux les plus fréquents sont universels. Ici, comme là-bas, les hommes ont des problèmes de tension, cardiaques, de diabète… Le troisième épisode invite en Chine, à la découverte de « La médecine des moines Shaolin. » Ces pratiques en cours depuis au moins la dynastie Qing (XVIe siècle, ndlr) combinent plusieurs techniques : la manipulation du corps, la connaissance des plantes, l’acupuncture avec une spécialisation pour soigner les os, car les moines se blessent parfois dans l’exercice du Kung Fu. Le tout en lien et en harmonie avec leur religion : le Bouddhisme. Guidé par Xingzhen, un jeune maître âgé de 75 ans, le médecin français découvre une partie des secrets des montagnes reculées du Song Shan…
Chaque jour durant un mois, à 17 h 35, Bernard Fontanille et les équipes d’Arte France et de Bonne Pioche (société de production cinématographique et télévisuelle, ndlr) livrent un lieu, un pays, à la rencontre de médecins, de guérisseurs ou de chamans. Ceux qui prennent soin des corps et des âmes…
Marie-Agnès Espa
Un livre « Médecines d’ailleurs » écrit par Bernard Fontanille et Elena Sender, de 216 pages, coédité par Arte Éditions et La Martinière est à paraître le 20 mars prochain.
Très belle journée à toutes et à tous,
Anti
Super intéressant ! Enfin une série sur le sujet réalisée avec un esprit ouvert et avec un médecin occidental aux premières loges pour donner son point de vue sans idée préconçue.